Lorenzo Mascheroni | |
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Naissance | 13 mai 1750 Bergame ( République de Venise) |
Décès | 14 juillet 1800 Paris (France) |
Domicile | Pavie |
Nationalité | République Cisalpine |
Champs | Géodésie, mathématiques, statique graphique et philosophie de la nature |
Institution | université de Pavie, Académie de Padoue, Académie Royale de Mantoue, et Société Italienne des Sciences |
Célèbre pour | Construction à la règle et au compas (1797), constante d'Euler-Mascheroni (1790), statique des voûtes, poème L'invito di Dafni Orobiano a Lesbia Cidonia (1793) |
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L’abbé Lorenzo Mascheroni (13 mai 1750 à Bergame – 14 juillet 1800 à Paris) est un géomètre italien, député de la République Cisalpine. Il enseigne les lettres avant de se tourner vers les mathématiques. Il démontre en 1797 que tout point du plan constructible à la règle et au compas (on ne peut évidemment tracer une ligne droite) l'est également au compas seul. Bonaparte, qui avait rencontré personnellement Mascheroni et possédait en tant qu'ancien élève de l'école de guerre de très bonnes connaissances mathématiques, s'était déclaré impressionné par ses travaux.
Dans l'ouvrage Adnotationes ad calculum integrale Euleri (1790), il a donné le calcul de décimales supplémentaires de la constante appelée constante d'Euler-Mascheroni.
Fils de Maria Ciribelli et de Paolo Mascheroni dell'Olmo, un riche agriculteur, on le destinait à une carrière ecclésiastique : après avoir étudié la poésie et le grec à Castagna puis à Pavie, il fut ordonné abbé à 17 ans et reçut la prêtrise à 24 ans. À partir de 1773 il se lança dans l'enseignement, assurant les cours de rhétorique au séminaire de Bergame puis au Collège Mariste, prestigieux institut du XVIe siècle, devenu depuis le lycée classique Sarpi. Peu après, il délaissa les spéculations abstraites et stériles de la philosophie scolastique et développa un intérêt passionné pour les sciences expérimentales et l'analyse mathématique. Peut-être cette conversion explique-t-elle son admission à l’Accademia degli Eccitati de Bergame le 3 septembre 1775. En 1778 il passe à l’enseignement de la philosophie, qui à l'époque comprenait la logique, la métaphysique et la physique. Le programme d'enseignement du Collegio Mariano fut profondément modernisé en 1784, surtout sous l'influence de Mascheroni, qui dès l'année précédente s'était fortement impliqué dans la controverses sur les nouveaux programmes didactiques avec les tenants des humanités traditionnelles. Avec cette réforme, Mascheroni devint conférencier de physique et physique expérimentale. Peu après il publia un traité mathématique fondamental sur la statique des voûtes.
En 1786 il fut nommé professeur d’algèbre et de géométrie à l'Université de Pavie, où il eut pour élèves Lazzaro Spallanzani et Alessandro Volta. Cette nomination, d'ailleurs, traduisait la reconnaissance de Mascheroni par les principaux savants des Lumières. De 1788 à 1791 il fut même président de l’Académie des Affidati de Pavie, tandis que de 1789 à 1793 il devenait aussi recteur de l’université. Compte tenu des distinctions que son mérite scientifique lui avait attiré en quelques années, il fut admis à l'Académie de Padoue et devint membre de l’Académie Royale de Mantoue, et de la Société Italienne des Sciences.
Il exerça également des fonctions politiques, élu en 1797 député de la République Cisalpine, qui l'envoie à Paris en 1798, où il participe à la commission chargée d'établir la longueur définitive du mètre : car si depuis 1791 on avait convenu que la longueur de l'arc de méridien passant par Paris et les pôles devait définir 40 millions de mètres, pour définir précisément l'étalon de cette longueur, on avait entrepris des mesures géodésiques (dont la direction avait été confiée à Delambre) et le dépouillement nécessitait de nouveaux calculs. La commission conclut ses travaux le 10 décembre 1799, mais Mascheroni ne put retourner dans sa patrie à cause de l’occupation de Milan par les Autrichiens, et il mourut l'année suivante, après une brève maladie.