Méthode chakravala - Définition

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Démonstrations associées à l'apport de Bhaskara II

Lemmes

Deux lemmes démontrent l'existence de la suite utilisée par Bhaskara II. Avec les notations des paragraphes précédents et si kj désigne la valeur absolue de la norme de αj, on utilise les éléments suivants :

\forall j \in \mathbb N \quad k_j\cdot\alpha_{j+1} = \beta_j\cdot\alpha_j \quad\text{avec}\quad \alpha_j = a_j + b_j\cdot \sqrt n\quad \text{et}\quad \beta_j = m_j + \sqrt n

On a choisi mj de telle manière à ce que :

 k_j\cdot b_{j+1} = a_j + b_j\cdot m_j \quad\text{avec}\quad  \beta_j\cdot\alpha_j = a_j\cdot m_j + n\cdot b_j + (a_j + b_j\cdot m_j)\cdot \sqrt n\;

Les deux exemples précédents illustrent le fait que αjj est bien un multiple de kj. Cette propriété est l'objet des deux lemmes suivants :

  • Avec les notations précédentes, si aj + bj.mj est choisi multiple de kj et si aj , bj sont premiers entre eux alors , αjj est un multiple de kj.
  • Sous réserve des hypothèses du lemme précédent et si la norme de βj est choisie minimale en valeur absolue, aj+1, bj+1 sont premiers entre eux.

Une fois ces lemmes démontrés, on remarque qu'il est toujours possible de trouver une valeur convenable pour m j. En effet, comme a j et b j sont premiers entre eux, l'identité de bézout montre qu'il existe un entier c j tel que c j.b j - 1 soit un multiple de k j. On en déduit que si x est un entier, x.k j + c j.b j.a j est un multiple de k j, il est alors toujours possible de choisir x de telle manière à ce que la valeur absolue de la norme de β j soit minimale. Trouver c j revient à résoudre l'identité de Bézout, ce que les indiens savent déjà faire avec l'algorithme d'Euclide.

Les lemmes montrent que si m j est choisi selon la méthode du paragraphe précédent, αjj est un multiple de k j, αj+1 est un élément de A et a j+1 et b j+1 sont premiers entre eux deux, ce qui permet de réitérer la démarche.

Caractère cyclique

Une fois montrée que la suite (αj) est bien définie, étudions son comportement. Il est cyclique en un certain sens. Plus précisément, remarquons que la relation R définie par α R β si et seulement si il existe un élément inversible ε de A tel que α = ε.β est une relation d'équivalence. On note cl(α) la classe d'équivalence de α par la relation R :

  • La suite (clj)) est cyclique.

Cette propriété est la conséquence de trois propositions :

  • La suitej) est définie de manière univoque et la suite (N(αj)) est bornée.

L'égalité N (ε.β) = N(ε).N(β) = N(β) montre que tous les éléments d'une même classe ont même norme. Il est alors possible de parler de la norme d'une classe d'équivalence, ce qui permet l'expression de la proposition suivante :

  • Il n'existe qu'un nombre fini de classes d'équivalence de norme inférieure à un entier strictement positif.

Enfin :

  • Soient i et j deux entiers positifs et ε un élément de A inversible. Si αi = ε.αj alors αi+1 = ε.αj+1.

Avec ces trois propriétés, il devient simple de comprendre que la suite (clj) est périodique au bout d'un certain rang. En effet, la suite (N(αj)) est bornée, elle ne prend ces valeurs que dans un nombre fini de classes d'équivalence d'après la proposition deux. Au bout d'un certain rang, la suite a pour image une classe d'équivalence déjà atteinte. La troisième proposition montre que la suite est alors nécessairement périodique.

Ces propriétés ne démontrent que la périodicité à partir d'un certain rang. Le paragraphe suivant montre que ce rang est égal à zéro et la suite est périodique dès l'indice zéro.

Structure de la suite

Le fait que la suite soit périodique n'indique a priori pas qu'elle atteint un point de norme égale à un en valeur absolue. Tel est pourtant toujours le cas :

  • Il existe une valeur j strictement supérieure à zéro et telle que la norme de αj soit égale à 1 en valeur absolue.

La suite (αk) forme une espèce de palindrome, plus précisément si G désigne le groupe des unités :

  • Selon que la première valeur j strictement positive tel que αj soit de norme égale à un en valeur absolue est paire ou impaire, l'une des deux configurations suivantes se réalise :
\text{Si j est pair : } \exists k \in \mathbb N \quad j=2k \text{ et } \exists (\epsilon_l) \in G^k\quad \alpha_{k+1} = \epsilon_1\varphi(\alpha_{k-1}),\; \alpha_{k+2} = \epsilon_2\varphi(\alpha_{k-2}),\cdots, \alpha_{2k-1} = \epsilon_{k-1}\varphi(\alpha_1), \;\alpha_{j}= \epsilon_k

et :

\text{Si j est impair : } \exists k \in \mathbb N \quad j=2k+1 \text{ et } \exists (\epsilon_l) \in G^k\quad \alpha_{k+1} = \epsilon_1\varphi(\alpha_k),\; \alpha_{k+2} = \epsilon_2\varphi(\alpha_{k-1}),\cdots, \alpha_{2k} = \epsilon_{k-1}\varphi(\alpha_1) ,\;\alpha_{j}= \epsilon_k

Une conséquence directe est que la suite (αk) contient une solution de l'équation de Pell pour m égal à 1 :

  • Soit j la plus petite valeur strictement positive telle que la norme de αj soit égale à 1 en valeur absolue, la norme de α2j est strictement positive et égale à 1.
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