Mi-24D Hind | |
---|---|
| |
| |
Rôle | Hélicoptère de combat et transport léger |
Constructeur | Mil |
Premier vol | 19 septembre 1969 |
Mise en service | 1972 |
Date de retrait | Toujours en service |
Nombre construit | +2 500 |
Équipage | |
2/3 + 8 soldats | |
Motorisation | |
Moteur | Klimov (Isotov) TV3-117 |
Nombre | 2 |
Type | Turbomoteur |
Puissance unitaire | 2 200 ch |
Nombre de pales | 5 |
Dimensions | |
Diamètre du rotor | 17,30 m |
Longueur | 17,51 m |
Hauteur | 4,44 m |
Masses | |
À vide | 8 400 kg |
Avec armement | 11 100 kg |
Maximale | 12 500 kg |
Performances | |
Vitesse de croisière | 260 km/h |
Vitesse maximale | 310 km/h |
Plafond | 4 500 m |
Distance franchissable | 750 km |
Armement | |
Interne | Canon gatling à 4 fûts de 12,7 mm JakB |
Externe | 4 paniers à roquettes UV-32-57 de 57 mm 4 missiles anti-chars 9M114 (AT-6 Spiral) |
Avionique | |
Pod de visée optronique KPS-53A, IFF, lance-leurres infrarouge | |
modifier |
Le Mi-24 (code OTAN Hind) est un hélicoptère d'attaque soviétique du constructeur Mil avec une capacité de transport léger.
Plus de 2 500 exemplaires du Hind ont été produits et vendus à travers le monde. Ils ont été engagés dans de nombreux conflits, dont la guerre en Afghanistan de 1979/1988, la guerre Iran-Irak, les guerres de Tchétchénie et dans la guerre civile au Tchad en 2008.
L'étude du Mi-24 commença dans la seconde moitié des années 1960. 12 prototypes furent construits, dont le premier effectua son premier vol le 19 septembre 1969. La production en série débuta en 1972 ; c'est seulement à ce moment-là que les occidentaux découvrirent l'existence du projet et seulement en 1974 que les premières photos leurs parvinrent.
Les Mi-24 étaient assemblés dans les usines de Rostov-sur-le-Don et d'Arseniev.
La guerre de l'Ogaden (1977-1978) fut la première utilisation du Mi-24 dans un conflit armé. L'Éthiopie engagea ses Mi-24 contre la Somalie. Les hélicoptères faisaient partie d'un envoi massif d'équipement militaire par l'Union soviétique.
En 1978, les Mi-24A de l'armée de l'air du Viêt Nam attaquèrent les postes et installations des Khmers rouges au Cambodge. Les frappes continuèrent jusqu'en 1986, année durant laquelle les forces khmères furent repoussées jusqu'à la frontière thaïlandaise.
Entre 1979 et 1989, le Mi-24 fut énormément utilisé en Afghanistan par les forces soviétiques. Sa puissance de frappe était déployée pour détruire les postes des combattants afghans. Mais la livraison par les États-Unis de missiles Stinger aux Moudjahiddin rendit les Mi-24 et les Mi-8 beaucoup plus vulnérables.
Les pertes s'élevèrent à 333 hélicoptères Mi-24 lors des opérations aériennes. Un nombre inconnu d'appareils furent perdus suite à des tirs depuis le sol. Le cockpit était fortement blindé et pouvait même supporter des projectiles d'un calibre .50 (12,7 mm), mais l'arrière de l'appareil était nettement plus vulnérable.
Les missiles Stinger étant guidés par la chaleur, ils atteignaient l'échappement situé au-dessous du rotor ce qui provoquait la désintégration quasi-immédiate de l'appareil. Des contre-mesures et un système de détection de missiles furent ajoutés par la suite dans tous les appareils soviétiques (Mi-4, Mi-8 et Mi-24).
Les combattants afghans surnommaient le Mi-24, le « char du diable ».
Après l'intervention américaine en Afghanistan, l'International Security Assistance Force (ISAF) a estimé que le Mi-24 était pourtant l'appareil le plus adapté aux besoins de l'Afghan Air Corps. Aux 12 appareils en service à l'automne 2008 se sont ajoutés 6 appareils provenant des surplus tchèques livrés à Kaboul le 1er décembre 2008.
L'armée irakienne était pourvue de Mi-24 qui attaquèrent les positions terrestres des troupes iraniennes. Ce conflit fut le théâtre des uniques batailles aériennes officielles de l'histoire entre deux flottes ennemies d'hélicoptères : les Mi-24 du côté irakien et les AH-1J SeaCobras acheté au temps du Shah du côté iranien. Ces combats eurent lieu à plusieurs reprises mais les résultats sont contestés.
Dans un document nommé AH-1W Air Combat Maneuver Training -- Why It Must Be Reinstated datant de 1992, le Major R. M. Brady indique que les hélicoptères iraniens attaquèrent des Mi-8 et des Mi-24. Dans le même document, il est mentionné que les pilotes iraniens l'emportèrent largement avec un rapport de 10 appareils ennemis abattus pour 1 appareil perdu.
Il semble que lors de cette guerre, un Mi-24 irakien a abattu un F-4 Phantom II iranien avec un missile antichar.
Au début des années 1980, les Mi-24 furent utilisés par l'armée sandiniste au Nicaragua.
La force indienne de maintien de la paix (1987-1990) au Sri Lanka était composée de Mi-24 qui permirent de détruire et limiter l'expansion des troupes tamouls. Depuis 1991 et jusqu'à ce jour, l'armée aérienne du Sri Lanka utilise des Mi-24/35P et des Mi-24V/35. Ils ont été mis à jour avec du matériel électronique israélien.
Pendant l'invasion du Koweït par l'Irak, une partie des Mi-24 irakiens furent déployés. Saddam Hussein ne lança pas l'ensemble de ses effectifs afin de rester au pouvoir et de disposer d'une armée de l'air suffisante. Des hélicoptères furent envoyés près de la frontière iranienne, avec d'autres appareils irakiens, dans l'espoir d'éviter des frappes aériennes. Mais les Iraniens s'emparèrent de cette flotte clouée au sol et l'utilisèrent dans leur propre armée. Les appareils survivants servirent ensuite contre l'insurrection en Irak de 1991.
Ils furent utilisés durant l'opération Storm en 1995, mais avaient déjà été employés en Croatie en 1993.
Entre février et août 2001, l'armée de Macédoine a utilisé ses Mi-24V (fournis par l'Ukraine) contre les combattants indépendantistes de sa minorité albanaise.
Pendant la première et la seconde guerre en Tchétchénie, les Mi-24 russes subirent des pertes importantes. Plus vulnérables aux tactiques de guérilla des combattants tchétchènes, on suppose qu'une dizaine d'hélicoptères furent abattus ou s'écrasèrent. Ces pertes seraient en partie dues au mauvais entretien d'une flotte peu à peu obsolète face à l'armement anti-aérien moderne.
En 1995, les forces aériennes soudanaises firent l'acquisition de 6 Mi-24. Ils furent utilisés dans le sud du pays et dans les montagnes nubiennes contre le SPLA. Au moins deux appareils furent détruits en dehors des combats pendant la première année de l'engagement mais pourraient avoir été remplacés.
Douze autres exemplaires furent livrés en 2001 et utilisés de manière intensive dans les champs pétroliers du sud. Ils ont également été engagés dans le conflit du Darfour dès 2004.
L'armée de l'air indienne engagea ses Mi-25/35 dans la mission de maintien de la paix de l'ONU en République démocratique du Congo.
Les troupes polonaises utilisent six Mi-24D depuis novembre 2004. L'un des appareils s'est écrasé le 18 juillet 2006 dans une base aérienne à Al Diwaniyah. Après la fin de sa mission, la Pologne va probablement céder ses appareils à la nouvelle armée irakienne.
Les troupes terrestres du président Idriss Déby dans la guerre civile tchadienne bénéficiaient en juin 2008 du support d'hélicoptères dont deux Mi 24/35 pilotés par des mercenaires, la logistique étant en partie assurée par des tchadiens. L'un d'eux se pose en catastrophe le 12 juin, brisant son rotor.