Palais du Louvre - Définition

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Le Louvre de Louis XIV à la Révolution

Abandonné par Louis XIV au profit de Versailles, le Louvre est rapidement déserté, occupé seulement occasionnellement lors de visites royales ou de conseils. Le Grand Dessein et les travaux de Colbert sont abandonnés alors que la cour carrée n'est pas achevée, que la colonnade est dépourvue de toiture et qu'un quartier dense est installé entre le Louvre et Tuileries. L'aristocratie désertant le lieu, une nouvelle population plus pauvre s'y installe.

Dès 1692, le Louvre est investi par des Académies : celle de peinture et de sculpture emménage à cette date dans le grand salon et les salles voisines, et celle d'architecture, toujours cette même année, envahit les appartements de la reine. L'année 1697 marque l'arrivée de l'Académie de politique, qui déploie ses cartes en relief dans la grande galerie, et 1699 celle de l'académie des sciences. L'Imprimerie royale prend également ses quartiers dans le palais.

Outre les Académies qui y siégeaient, le Louvre était le logement d'artistes qui y emménageaient en toute liberté, et s'y décrétaient des droits entraînant la dégradation progressive des locaux. Le Louvre se détériore donc peu à peu, provoquant bientôt des réactions de la part des penseurs contemporains. La plus célèbre est sans doute celle de Voltaire, à travers ce quatrain fameux :

Louvre, palais pompeux dont la France s'honore,
Sois digne de Louis, ton maître et ton appui
Sors de l'état honteux où l'univers t'abhorre
Et dans tout ton éclat montre toi : comme lui

Toutefois, d'autres intellectuels n'hésitent à publier des pamphlets mettant en cause l'état du palais, et par delà la politique de Louis XV en termes de construction. Ainsi, en 1752, Lafont de Saint-Yenne publie un petit ouvrage intitulé L'Ombre du grand Colbert, dialogue entre le Louvre et Paris qui fera grand bruit.

Il ne faut pas croire cependant que le surintendant des bâtiments du roi, le marquis de Marigny, frère de la marquise de Pompadour, reste inactif. Malgré un budget des plus limités, il parvient à faire achever la cour carrée, par Jacques-Germain Soufflot et Gabriel, bien qu'il ne soit plus question du Grand Dessein.

En 1779, avec l'accession à la surintendance de D'Angivillers, le Louvre retrouve une certaine fortune. L'idée d'y constituer un musée à partir de collections royales, déjà avancée par Marigny, fut reprise par le nouveau surintendant qui voulait procéder à des aménagements appropriés à l'intérieur du palais. Se posa alors le problème de la Grande Galerie, à propos de laquelle une réflexion fut commandée à Soufflot. Elle aboutit à plusieurs idées :

  • la suppression du décor inachevé de Poussin
  • la construction d'une voûte en brique pour améliorer la protection contre les incendies
  • le renforcement des planchers
  • l'amélioration de l'éclairage par le creusement de fenêtres et d'oculi à la naissance des voûtes.

Celles-ci n'eurent toutefois pas le temps d'être mises en pratique.

Le Louvre sous Louis XIV

Colonnade du Louvre

Avec Anne d'Autriche et Mazarin, de nombreux artistes arrivent d'Italie, et donnent à la capitale française un nouveau style d'influence italienne. Deux nouveaux architectes commencent à émerger : Louis Le Vau et Guérin, mais aucune grande construction n'est entreprise dans le palais du Louvre. Il faut simplement signaler au rez-de-chaussée de la petite galerie l'installation des appartements d'été d'Anne d'Autriche, qui sont redécorés entre 1655 et 1658.

Il faut attendre une ordonnance royale du 31 octobre 1660 pour qu'une nouvelle fois, le grand dessein soit repris, avec pour architecte principal Louis le Vau. Non seulement le projet intérieur est repris pour la cour carrée, mais une extension vers le sud est prévue (pont et collège des Quatre-Nations), qui donne une nouvelle dimension politique à l'affaire, le Collège des Quatre-Nations servant au recrutement de l'administration royale. Cependant, entre 1660 et 1664, seul le début du pont de la paix est réellement réalisé.

En 1664, Colbert prend en main la surintendance des bâtiments du roi : le Louvre et les arts doivent désormais jouer un rôle déterminant dans la tentative d'instituer un gouvernement centralisé autour de la personne du roi. Le projet de Le Vau est arrêté, et dès 1664, celui-ci doit engager le prolongement des Tuileries, tandis que des jardins à la française sont aménagés par André Le Nôtre. Colbert cherche aussi à donner un accès témoignant de l'importance du projet urbain, avec à l'est un grand accès à partir de la place royale.

La galerie d'Apollon, reconstruite par Le Vau en 1661-1663

Plusieurs projets, d'architectes français et italiens, sont proposés, dont trois par Le Bernin lui-même venu exprès d'Italie. Il pose la première pierre en 1665, mais s'enfuit rapidement, victime de cabales. Colbert écrira au sujet de ses projets : « [...] M. le cavalier Bernin n'a bien pensé qu'à la façade de ce magnifique palais [sous-entendu pas du tout à sa fonctionnalité], laquelle est assurément superbe et magnifique, à l'exception de l'ovale qui s'élève en couronne [...] » Un nouveau projet, monumental et tout à fait classique, proposé par un petit conseil composé de Le Vau, Charles Le Brun et Claude Perrault, est alors proposé et entamé. Cependant, l'abandon du Louvre pour Versailles en 1682 le laissera inachevé.

La réalisation de la colonnade n'est toutefois pas la seule modification qui aura lieu au Louvre durant le règne personnel de Louis XIV. L'incendie de la petite galerie en 1661 induit sa reconstruction par Le Vau (fin 1664), puis son doublement en hauteur (galerie d'Apollon, initiatrice du classicisme français) en 1665. La cour carrée est réaménagée, tout comme les Tuileries, qui subissent le déménagement de la cour, entre 1664 et 1668.

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