Palais du Louvre - Définition

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Napoléon III et le Louvre: l'achèvement du Grand Dessein

Sous la direction des architectes Lefuel et Visconti furent menés les grands travaux parachevant l'œuvre des siècles précédents ; l'aile de la rue de Rivoli, ébauchée sous Napoléon Ier, fut édifiée en symétrique de la galerie du bord de l'eau, elle-même modifiée et abritant désormais le grand escalier d'honneur, accès principal aux galeries du musée jusqu'aux transformations de la fin du XXe siècle siècle. Furent édifiés également les pavillons enserrant l'actuelle cour de la pyramide et délimitant quatre cours intérieures.

Le Louvre sous la Révolution : naissance du musée

Le Louvre avait perdu peu à peu sa dimension symbolique. Il est épargné par la haine des foules révolutionnaires. S'il n'appartenait plus au fonctionnement du rite monarchique, il n'appartenait pas encore au peuple. Ce sera bientôt le cas, par l'intermédiaire du musée qu'il va devenir.

En 1789, D'Angivillers émet déjà un projet de musée situé dans le Louvre. Contraint à démissionner, il le confie aux États Généraux, qui, le 21 juin, adoptent l'idée, d'autant que les collections nationales s'enrichissent bientôt brusquement grâce à la confiscation des biens du clergé (2 novembre 1789) et des biens des émigrés (8 août 1792) et à la suppression des académies (8 août 1792). Dès 1790, l'Assemblée nationale prend réellement conscience de la nécessité de conserver les œuvres, et de stopper les destructions massives, aussi crée-t-elle le 1er décembre 1790 une commission chargée d'inventorier les monuments et les œuvres d'art nationalisés.

Des dépôts sont rassemblés dans d'anciens couvents, regroupant des statues de bronze pour la fonte, et d'autres pièces pour la vente. Le 6 juin 1791, Alexandre Lenoir, un peintre, est nommé directeur de celui des Petits-Augustins. Il est l'un des personnages qui contribueront à la naissance de la notion de patrimoine. On lui doit le musée du Moyen Âge dans les anciennes thermes de Cluny.

En 1794, l'abbé Grégoire publie un mémoire sur le vandalisme, condamnant les destructions, et encourageant la mise en place d'une « mémoire collective ». D'autres groupes de pression, à l'instigation d'artistes, se réunissent, poussant les instances dirigeantes à la décision de créer un musée. Mais lequel, et où ?

Des réponses avaient été apportées durant ces dernières années : ainsi avait-on vu publier à quelques mois d'intervalle les Considérations sur les arts du dessin (26 janvier 1791) et les Deuxièmes considérations sur l'art du dessin (18 mai 1791). Leur auteur, Quatremère de Quincy, y demandait le regroupement d'antiques, la possibilité que tous accèdent aux œuvres (alors que le peintre Jacques-Louis David militait pour un lieu réservé aux artistes), préconisait l'utilisation du Louvre comme lieu de regroupement et d'exposition et développait une vision encyclopédique de l'art, héritée du XVIIIe siècle. Ces ouvrages menèrent l'Assemblée Constituante à voter l'installation d'un muséum au Louvre dans la lignée du projet proposé deux ans plus tôt par D'Angivillers, le 26 mai 1791. Le 19 septembre 1792, un décret officiel plaçait les collections nationales sous la protection du Louvre et le premier octobre de cette même année, une « commission du muséum » réunissant six personnalités était mise en place.

La conception révolutionnaire de l'idée de musée comprenait une vue pédagogique et l'idée d'un lieu ouvert à tous, mais la commission devait concrétiser ces idéaux tout en respectant les artistes comme l'influent David qui insistaient pour avoir un accès réservé aux collections, afin de pouvoir les étudier à loisir. De nouveaux personnages, comme le marchand Jean-Baptiste Pierre Lebrun, entrèrent dans la réflexion. Ainsi, dans ses Réflexions sur le muséum national, celui-ci réclamait un spécialiste historien de l'art à la tête du muséum, et demandait un classement par école, initiant une réflexion des plus importantes sur la professionnalisation du musée. Après une première ouverture, pour quelques semaines, le 19 novembre 1793, de nombreux critiques s'engagèrent contre les responsables du muséum, jugés incapables. Un catalogue, Objets contenus dans les galeries du muséum français avait été rédigé.

La réouverture eut lieu en février 1794, alors qu'un afflux d'œuvres provenant des saisies révolutionnaires encombrait le musée. Un conservatoire, dirigé par Jacques-Louis David, fut mis sur pied, avec pour mission la protection, la sélection, l'exposition, la rédaction d'un catalogue raisonné et le marquage des œuvres. Cependant, David fut entraîné dans la chute de Robespierre, et le conservatoire dut se poursuivre à cinq membres.

Le travail du conservatoire ne cessa d'être critiqué, notamment par Lebrun, qui débuta l'ancêtre d'un travail muséographique, préconisant la division en neuf sections, la nécessité d'un catalogue plus scientifique et des travaux dans la grande galerie.

Le Louvre, palais des rois, grand lieu du passé de la France, devenait, par la volonté de la Révolution, une leçon ouverte de civisme par l'image, et l'instigateur d'une nouvelle réflexion sur les notions d'histoire de l'art et de muséographie.

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