Un porte-avions ou un porte-aéronefs est un bâtiment doté d’une puissance militaire considérable et dont les capacités multiples en font un instrument d’une grande souplesse d’utilisation.
Capable d’assurer une projection de puissance garantissant une supériorité aérienne depuis la mer et sur la terre, le porte-avions ou le porte- aéronefs est une véritable base aérienne mobile. Embarquant et mettant en œuvre, à la mer, des avions de combat, il permet de positionner une force aérienne autonome en n'importe quel endroit du globe, en s'affranchissant des éventuelles entraves diplomatiques locales. Naviguant dans les eaux internationales, il n'occasionne en effet, au cours de son action, aucune ingérence dans une quelconque souveraineté territoriale.
Par sa puissance, sa mobilité, son autonomie et la variété de ses moyens, le porte-avions (et dans une moindre mesure le grand porte-aéronefs) est la pièce maîtresse des flottes de combat modernes. Sur le plan tactique, voire stratégique, il a remplacé le bâtiment de ligne dans le rôle de capital ship.
Structurellement, un porte-avions est une véritable ville flottante truffée d'électronique et embarquant plusieurs dizaines d'avions et d'hélicoptères de combat de l'aéronautique navale, et nécessitant un équipage de plusieurs milliers de marins. En raison d’une maintenance extrêmement complexe et coûteuse, la possession d’un porte-avions est réservée à quelques rares États disposant de moyens industriels développés et d’un budget de Défense conséquent.
Un porte-avions est constitué des éléments suivants :
À la différence d'un porte-avions, un porte-aéronefs ne possède pas de catapulte. Il met en oeuvre des avions à décollage court au moyen d'un tremplin situé sur l'avant du pont d'envol, ou à décollage vertical. Selon le type d'avions embarqués il peut posséder ou non des brins d'arrêt. Si le porte-aéronefs n'est pas équipé de brins d'arrêt, les avions se posent sur son pont, en vol stationnaire à la manière d'un hélicoptère.
Ce type d'avions à décollage court ou vertical permet d'utiliser des plateformes moins vastes que celles des porte-avions, donc de construire des bâtiments de plus faibles tonnage au coût de construction et de possession moins élevés. En contre partie, ces avions qui consomment une grande quantité de carburant pour apponter ou décoller, sont handicapés par leur plus faible autonomie en vol qui limite leur rayon d'action et leur capacité d'emport.
Élément majeur de la force navale le porte-avions est un bâtiment précieux. Aussi est-il escorté par d'autres unités de combat qui assurent sa protection : croiseurs, frégates antiaériennes, frégates anti-sous-marines, chasseurs de mines et sous-marin nucléaire d'attaque. Pour le ravitailler, ainsi que son escorte, il est accompagné d'un ou plusieurs pétroliers ravitailleurs d'escadre. Cette force opérationnelle destinée à une projection de puissance constitue un Groupe aéronaval.
Sa vulnérabilité fait que la pertinence du porte-avions a souvent été (et est encore) contestée. Notamment parce qu'il mobilise un grand nombre de bâtiments d'escorte. Mais les multiples opérations militaires qu'il permet d'accomplir font de ce type de bâtiment un atout irremplaçable pour les gestions de crise. Pouvant opérer à partir des eaux internationales, il évite les longues délicates et incertaines tractations diplomatiques, destinées à obtenir d'États tiers, limitrophes des zones de crise ou de conflit, des autorisations de survol et de stationnement éventuel sur son sol.
En raison des moyens qu'il mettent en oeuvre (de 40 à 90 avions et hélicoptères), les porte-avions sont les plus gros bâtiments des rares marines capables de tenir un rôle stratégique mondial, mais aussi sachant les construire et les mettre en œuvre, pouvant en financer la construction et en assumer le coût de possession. Afin d'augmenter leur autonomie et leur indépendance en carburant et d'éviter de fréquents ravitaillements à la mer, les porte-avions sont à propulsion nucléaire. Remontant au début des années 60, ce type de propulsion qui a connu divers problèmes de jeunesse tels que le danger des radiations, les fuites éventuelles, la vulnérabilité des chaufferies, et un entretien spécifique, est à présent parfaitement maîtrisé. Bien que la propulsion nucléaire ne supprime pas le besoin de ravitailler le navire en carburant pour ses avions, il embarque davantage de kérosène qu'un porte-avions à propulsion classique car il utilise la capacité des soutes à gazole dont il n'a pas besoin, au profit de son parc aérien. Tous les porte-avions en service dans le monde sont à propulsion nucléaire, sauf le Sâo Paulo brésilien (ex Foch de la marine nationale française).