Le Projet de tourisme spatial d'EADS Astrium, dont le nom n'est pas encore officiellement connu, a été annoncé le 13 juin 2007 à Paris par EADS Astrium, la filiale spatiale du consortium EADS.
Ce projet marque la première incursion d'un acteur majeur de l'industrie aérospatiale dans le secteur du tourisme spatial. Une maquette grandeur nature du fuselage avant a été présentée au Salon du Bourget 2007, dans un chapiteau, à proximité du Musée de l'air et de l'espace près de la maquette grandeur nature d'Ariane 5.
Il s'agit d'un avion-fusée avec une large envergure, un plan canard à l'avant et une aile droite à l'arrière. La propulsion est assurée par des moteurs à réaction classiques pour la phase atmosphérique et un moteur-fusée méthane+oxygène pour la phase de tourisme spatial. Il peut transporter un pilote et quatre passagers. Les dimensions et l'apparence sont similaires à celles d'un jet d'affaires.
EADS Astrium espère démarrer le développement de cet avion-fusée avant 2008, avec l'objectif du premier vol en 2012. Le site tunisien de Tozeur pourrait être utilisé pour les vols d'essais mais Montpellier tiens la corde pour être le spatioport européen.
À l'origine du projet est une proposition par un groupe de jeunes ingénieurs français, allemands, anglais et espagnols d'EADS Astrium. Elle a été étudiée en grand secret pendant deux années et finalement approuvée par le président d'EADS Astrium, François Auque.
Le designer australien Marc Newson a rejoint l'équipe et conçu la cabine.
La masse totale du véhicule au décollage est de 18 tonnes. L'avion a deux moteurs à réaction, et un moteur-fusée méthane+oxygène d'une poussée de 30 tonnes. Le moteur-fusée utilise la technologie du Vulcain (le moteur principal d'Ariane 5), mais est réutilisable trente fois et brûle du méthane au lieu d'hydrogène (un réservoir d'hydrogène requiert un volume trop important).
La cabine a un diamètre de 2,3 mètres, et fournit 3 m³ d'espace pour chaque passager. Les sièges sont attachés à un système pendulaire qui autorise une accélération perpendiculaire au dos des passagers. L'avion est conçu pour dix ans au rythme d'un vol par semaine.
Après le décollage l'avion atteint l'altitude de 12 km. Cette phase aéronautique classique dure environ 45 minutes. Le pilote arrête les moteurs à réaction et met en marche le moteur de fusée à oxygène et méthane à l'arrière du véhicule. L'avion s'élève alors le long d'une trajectoire verticale. L'avion est propulsé pendant 90 secondes à une vitesse atteignant Mach 3. L'accélération maximum est de 3 G. À une altitude de 60 kilomètres, le moteur de fusée est arrêté et l'avion continue à s'élever jusqu'à une altitude maximum de 100 kilomètres.
C'est la phase d'impesanteur.
L'avion descend alors à 15 kilomètres, étant progressivement ralenti par l'atmosphère, et les moteurs sont relancés pour ramener l'avion à une piste d'atterrissage classique.