Au XVIIe siècle, un médecin génois n'étant jamais allé en Amérique du Sud, Sebastiano Bado, fut le premier à employer le terme de quinquina; jusque-là les Jésuites parlaient de l'arbol de las calenturas, « l'arbre des fièvres ». Il justifia ce terme en prétendant que kinakina en langue quechua désignait l'arbre donnant l'écorce du Pérou. Cette information était erronée et on sait maintenant que ce terme désigne un tout autre arbre : le Myroxylon peruiferum.
Le témoignage du responsable de l'expédition scientifique en Amérique du Sud au milieu du XIXe siècle est limpide à cet égard :
L'écorce de quinquina est riche en composés phénoliques. Elle contient aussi des acides organiques, des saponosides et de l'huile essentielle. C. officinalis est moins riche en alcaloïdes quinoléiques que le C. calisaya ou C. pubescens.
Cinchonine | Cinchonidine | Quinine | Quinidine | Alcaloïdes totaux |
---|---|---|---|---|
1,16 | 1,12 | 0,41 | 0 | 2,69 |
La distribution naturelle semble se limiter à une aire restreinte des régions andines du sud de l'Équateur (El Oro, Cañar, Azuay, Loja).
Ce quinquina pousse dans les forêts sèches, entre 1 700 et 3 000 m d'altitude.
Des essais de cultures de C. officinalis furent menés en Inde, à Java et à la Jamaïque, mais uniquement à titre expérimental car cette espèce ne contient pas (ou seulement des traces) de quinine.
Les propriétés antipaludiques de l'écorce de quinquina ont commencé à être connues en Europe vers 1630 grâce aux Jésuites du Pérou qui en ramenaient à Rome lorsqu'ils qu'ils se rendaient dans cette ville très impaludée. Dans le siècle suivant, l'écorce du Pérou s'imposa peu à peu comme le traitement de choix des fièvres intermittentes sans que les botanistes européens ne disposent de descriptions précises de l'arbre sur lequel elle était prélevée.
En 1735, l'Académie royale des Sciences envoie une expédition scientifique au Pérou avec plusieurs mathématiciens, un géographe Charles Marie de La Condamine et un médecin naturaliste Joseph de Jussieu, pour effectuer des mesures d'un arc méridien.
Suite à des vols et des naufrages, et en raison des perturbations psychologiques de J. de Jussieu, ses descriptions et ses collections de spécimens de quinquina seront perdues, seule parviendra en Europe une études des quinquinas qu'il fit dans la région de Loja et remit à La Condamine. Celui-ci s'empressa d'envoyer en France ces notes « revues et corrigées de sa main. L'étude du quinquina, de ses vertus, de la meilleur manière d'en extraire le suc fournissant le fameux médicament, sont l'oeuvre de Jussieu et La Condamine ne le cache d'ailleurs pas. Mais la communication à l'Académie sur le quinquina paraît non pas sous le nom de Jussieu, mais sous celui de la Condamine. » (F. Trystan).
Ce mémoire de J. de Jussieu et de La Condamine, "Sur l'arbre du quinquina", publié par l'Académie royale en 1737 indique :