La radioprotection désigne l'ensemble des mesures prises pour assurer la protection de l'homme et de son environnement contre les effets néfastes des rayonnements ionisants.
Les trois principes fondamentaux de la radioprotection, liés à la source et quelle que soit la situation, sont:
Les sources d'expositions aux rayonnements ionisants peuvent être de deux natures :
Il y a des différences majeures entre ces deux types d'exposition:
La dose efficace est calculée en prenant en compte ces deux composantes de l'exposition.
Exposition de la population Française | Dose efficace annuelle |
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Radon | 1,2 à 1,8 mSv |
Rayonnement cosmique | 0,3 mSv |
Rayonnement tellurique | 0,5 mSv |
Total Exposition naturelle | 2 à 2,5 mSv |
Total Exposition médicale en 2002. | 0,66 à 0,83 mSv |
Les doses mentionnées pour l'exposition des populations françaises sont moyennes. Concernant l'exposition d'origine naturelle, les variations selon les régions de France et selon les modes de vie sont importantes. De même, le nombre d'actes médicaux "dosant" effectués dans l'année peut largement varier d'un individu à un autre (de nombreuses personnes n'ont pas eu d'exposition médicale en 2002).
La dose externe est engendrée par différents types d’exposition :
La dose d'irradiation a essentiellement une décroissance exponentielle dans l'organisme en fonction de la profondeur après un passage par un maximum appelé Crête de Tavernier du nom du physicien belge Guy Tavernier qui découvrit le phénomène en 1948. Cette allure de courbe est semblable pour les faisceaux de photons et de neutrons et les rayons X et Gamma.
Dans le cas d’un accident, la dose peut être évaluée avec des codes de calcul qui prennent en compte l'activité de la source, la distance, les écrans et les réflecteurs. L’utilisation de la dosimétrie biologique est également efficace pour reconstituer la dose dans ce cas. Elle est effectuée par un prélèvement sanguin (lymphocyte) et le recensement d’anomalies chromosomiques.
Les travailleurs pouvant être soumis à des rayonnements ionisants lors de leur activité (industries nucléaires, médecins, radiologues…) portent un dosimètre (dosimètre électronique et/ou RPL, RadioPhotoLuminescent en replacement des films dosimétriques...) qui mesure la quantité de rayonnements auxquels ils ont été soumis. Ces dispositifs permettent de s’assurer que la personne n’a pas reçu une dose supérieure à la norme tolérée ou d’en mesurer l’importance.
La dose interne est engendrée par l'incorporation de radionucléides dans l'organisme.
Comme la dose externe elle peut être la conséquence de différentes exposition :
Si l'exposition n'est pas chronique, la concentration en radionucléides présents dans l'organisme va diminuer avec le temps. La dose n'est donc pas immédiate mais répartie sur plusieurs mois ou années. On parle alors de dose engagée : la dose intégrée sur la vie de l'individu (soit sur 50 ans pour un adulte et sur 70 ans pour un enfant).
Les radionucléides vont décroître selon deux phénomènes :
Pour prendre en compte la décroissance globale des radionucléides dans l'organisme, on utilise la notion de période effective :
L'élimination des radionucléides de l'organisme ne s'effectue pas de façon linéaire. Elle suit une fonction d'excrétion (ou de rétention si on considère l'évolution de l'activité encore présente dans l'organisme).
Ces fonctions mathématiques dépendent principalement des radionucléides, de leur formes physico-chimique, du mode d'exposition (chronique ou aiguë) et de la voie d'entrée.