Réacteur pressurisé européen - Définition

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Introduction

Le réacteur EPR™ (rebaptisé aussi US-EPR aux États-Unis) est un projet de réacteur nucléaire de troisième génération (classification internationale), conçu et développé par Areva NP au cours des années 1990 et 2000. Quatre réacteurs de type EPR sont actuellement en cours de construction : un en Finlande (Olkiluoto), un en France (Centrale nucléaire de Flamanville) et deux autres en Chine (Taishan). D'autres projets sont à l'étude, en particulier en Angleterre, aux États-Unis, en Italie, pour un total de 23 réacteurs.

Ce réacteur, qui dérive du N4 français de Framatome et du Konvoi allemand de Siemens, a pour objectif d’améliorer la rentabilité économique et la sûreté par rapport à celles des précédents réacteurs à eau pressurisée. Il est destiné aux pays disposant d'un réseau électrique de forte capacité capable de distribuer une puissance électrique de l'ordre de 1 600 mégawatts. Le réacteur EPR est conçu pour utiliser de l’uranium enrichi à 5 % et éventuellement du combustible nucléaire MOX (jusqu'à 100 % selon Areva NP).

Maquette informatique de l'EPR.

Caractéristiques techniques

L'EPR est un réacteur à eau pressurisée (REP). Par rapport aux tranches REP actuellement en service en France, l'EPR est plus complexe (il dispose de plus de circuits de sûreté) et plus gros (puissance de 1600 MW contre 1450 pour les derniers réacteurs construits en France) . L'EPR est un réacteur à eau sous pression, conçu pour répondre aux normes de sûreté édictées par les autorités de sûreté allemande et française au cours des années 1990. Techniquement, il s'appuie sur les concepts de type N4 et Konvoi (modèles de réacteurs nucléaires de la gamme des 1 400 MW respectivement français et allemand).

Caractéristiques principales
Puissance thermique 4 500 MW
Puissance électrique 1 600 à 1 660 MW
Rendement 36 %
Nombre de boucles primaires 4
Nombre d'assemblages
de combustible
241
Taux de combustion
(du combustible)
> 60 GWj/t
Durée de vie technique 60 ans

Les évolutions par rapport à la filière précédente, demandées par les autorités de sûreté nucléaire (française et allemande) qui l'ont certifié, sont supposées limiter les risques d'accidents et notamment le risque de fusion du cœur du réacteur qui contient l'uranium enrichi, à réduire les doses de radiations susceptibles d'affecter le personnel, et à diminuer les émissions radioactives dans le milieu environnant. Selon ses concepteurs, la probabilité d'accident serait réduite d'un facteur dix, le niveau d'exposition du personnel aux radiations, d'un facteur deux, et le niveau d'activité des rejets, d'un facteur dix, par rapport aux installations les plus récentes en service.

Sur le plan de la compétitivité, l'accroissement de puissance et un meilleur taux d'utilisation du combustible, de l'oxyde d'uranium enrichi à 5 % d’235U, ou un oxyde mixte uranium-plutonium (MOX), devraient, selon les promoteurs de l'EPR, conduire à une diminution sensible du coût du kWh nucléaire.

Selon ses concepteurs, l'EPR est étudié pour fournir 22 % de plus d'électricité qu'un réacteur traditionnel à partir de la même quantité de combustible nucléaire et pour réduire de 15 à 30 % le volume de déchets radioactifs générés grâce à une combustion plus complète de l'uranium « sachant que ces progrès associés à l'augmentation des taux d'irradiation concerneront aussi pour une large partie le parc actuel ».

Sur le plan technique, l’EPR se distingue notamment par son enceinte de confinement composée de deux parois de béton de 1,3 m d'épaisseur et par un nouveau dispositif appelé « récupérateur de corium » destiné à recueillir la partie du cœur fondu qui traverserait la cuve, en situation de fusion du cœur (accident exceptionnellement grave comme celui qui s'est produit à Tchernobyl). Sans cela, dans cette situation, les matériaux du cœur en fusion pourraient s'enfoncer dans la terre et contaminer l'environnement (syndrome chinois).

Le réacteur EPR possède plusieurs protections actives et passives contre les accidents nucléaires :

  • quatre systèmes de refroidissement d'urgence indépendants, chacun étant capable de refroidir le réacteur après son arrêt ;
  • un conteneur de fuite radioactive autour du réacteur ;
  • une enceinte de confinement en cas de fusion du cœur ;
  • des murs faits de deux épaisseurs séparées, totalisant 2,6 m d'épaisseur totale.
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