Diagnostic
Des critères de diagnostic stricts ont été établis principalement pour la recherche :
- preuves évidentes cliniques, électriques ou anatomo-pathologiques d'atteinte du neurone moteur périphérique et preuves cliniques d'atteinte du neurone moteur central et apparition progressive de signe clinique dans d'autres régions avec
- l'absence de signes électriques ou anatomo-pathologiques pouvant expliquer une atteinte du neurone moteur périphérique et/ou central et une imagerie cérébrale ne permettant pas d'expliquer les signes cliniques ou électriques.
L'examen neurologique doit mettre en évidence des signes d'atteinte du neurone moteur périphérique et /ou central dans au moins quatre régions : tronc cérébral, cervical, thoracique et lombaire.
Parmi les signes cliniques, on constate l'aspect des mains en mains de singe, correspondant à une amyotrophie des muscles interosseux, sans que l'agilité soit altérée.
Étiologie
Plusieurs mécanismes sont suspectés être à l'origine de l'atteinte spécifique des motoneurones :
- une dérégulation cellulaire de la gestion du stress oxydatif, comme le montrent l'implication des gènes codant la superoxyde dismutase (SOD) dans les formes familiales ;
- un phénomène d'excito-toxicité : soit par excès de glutamate, soit par la présence de molécules « glutamate-like », soit par des mutations modifiant les récepteurs au glutamate ;
- une dérégulation des mécanismes d'apoptose (mort programmée de la cellule).
Aucune cause n'a été cependant formellement établie.
SLA sporadiques
Elles concernent 90 % des personnes atteintes par cette maladie. Si de nombreuses études ont été réalisées à ce jour, aucun facteur de risque ne peut être retenu avec suffisamment de certitude pour permettre d'en affirmer la causalité.
Parmi ceux les plus fréquemment cités :
- le métier d'agriculteur et/ou l'exposition aux pesticides ;
- les traumatismes physiques importants et/ou le sport à haut niveau ;
- l'exposition aux métaux lourds (hypothèse très discutée) ;
- le tabac, une alimentation grasse ;
La plupart de ces facteurs de risque ont été mis en évidence grâce à des études cas-témoins basées sur de très faibles effectifs.
Suivant l'hypothèse d'une exposition environnementale, les anciens combattants de la guerre du Golfe atteints de SLA sont indemnisés (Veterans' Administration).
D'autre part, quelques hypothèses sont avancées :
- rôle possible de l'entérovirus (cousin du poliovirus), dont une réactivation tardive expliquerait la maladie (plusieurs cas de SLA régressives après régénérescence de l'immunité ont été décrits chez des patients atteints du SIDA) ;
- rôle possible d'une intoxication alimentaire par un acide aminé glutamate-like, la BMAA (bêta-N-méthylamino-L-alanine), qui est produite par la plupart des cyanobactéries, et dont l'ingestion à hautes doses chez des primates provoque un ensemble de neurodégénérescences compatibles avec la SLA ;
- existence de gènes de susceptibilité à l'environnement, comme l'a montré une équipe ayant isolé un gène ne permettant pas une détoxification cellulaire adéquate.
Il est donc très difficile de faire la part des choses entre « cas sporadiques », « cas héréditaires à pénétrance incomplète » et « terrain de susceptibilité génétique », d'autant plus que les gènes responsables des formes familiales reconnues comme telles ne sont, pour la plupart, pas encore isolés.
SLA familiales
Environ 5% des personnes atteintes par cette maladie ont un membre de leur famille atteint permettant de parler de sclérose latérale amyotrophique héréditaire. On classe dans ce cas la sclérose latérale amyotrophique en fonction du mode de transmission et du gène impliqué.
Transmission autosomique dominante
Il s'agit de la forme la plus fréquente. Des mutations sur le gène SOD1 d'une dismutase, située sur le chromosome 21 ont été retrouvée dans 10 à 20% des cas.
Transmission autosomique récessive
Elle est plus rare, concernant surtout certaines populations de l'Afrique du Nord La transmission autosomique récessive comprend actuellement trois gènes identifiés :
Fréquence | Gène | Chromosome | Protéine |
Rare | ALS2 | 15q15.1-q21.1 | Alsine |
Rare | | 2q33 | |
Rare | SPG20 | 13q12.3 | Spartine |
- Les autres maladies en rapport avec une mutation pathologique du gène ALS2 comprennent : la sclérose latérale primitive, la paraplégie spastique familiale ascendante à début précoce et une forme particulière de sclérose latérale amyotrophique la sclérose latérale amyotrophique juvénile.
- La mutation pathologique du gène SPG20 est aussi responsable du syndrome de Troyer.
Transmission liée à l'X
- Une S.L.A à transmission liée à l' X a été trouvée dans une famille.