Introduction
Le concept de « véhicule décarboné » regroupe des véhicules (projets ou prototypes souvent) conçus pour être le plus faiblement émissifs possible en CO.
Le véhicule dit « décarboné » est un des type de véhicules que le "Transport Terrestre avancé" (TTA) cherche à développer, dans le domaine des véhicules propres.
Ce terme semble essentiellement appliqué à l'automobile, mais il reprend des concepts antérieurement aussi développés pour les transports en commun.
Il s'agit aussi de préparer les transports à la sobriété énergétique et plus généralement à un objectif d'économie décarbonée.
Définition, vocabulaire
La définition du véhicule décarboné est encore floue ; le mot désignant à la fois
- des véhicules tout-électrique
- des véhicules hybrides rechargeables
- des véhicules thermiques (Véhicule thermique avancé) fonctionnant par exemple à l'hydrogène et n'émettant donc pas de CO.
Vocabulaire abusif?
Le mot « décarboné » est parfois considéré comme ambigu voire abusif car :
- Il est appliqué à des automobiles dont le moteur n'émet pas de CO, mais dont la construction et le fonctionnement restent directement ou indirectement émetteurs de CO ou d'autres gaz à effet de serre.
- De plus, la plupart des véhicules décarbonés nécessitent de l'électricité et au delà des impacts de l'industrie automobile elle-même, le mot décarboné tend à faire oublier les émissions liées à la fabrication et au transport de l'électricité, de l'hydrogène ou des agrocarburants se substituant au pétrole, ainsi que les émissions induites par la construction, l'entretien et le fonctionnement des réseaux de routes, autoroutes, parkings, etc,
- Enfin, l'accent est mis sur le CO. Or il n'est pas le seul polluant automobile, ni le seul polluant impliqué dans l'effet de serre. Chaque moteur électrique émet un peu d'ozone ; comme polluant primaire et non comme polluant secondaire produit via la photochimie comme dans le cas des véhicules thermiques à essence ou fuel) et des NOx. (C'est l'ozone qui lorsqu'il est produit au lieu de l'étincelle entre le charbon et la bobine qui donne l'odeur caractéristique du moteur électrique, on le sent aussi sous les lignes haute-tension qui grésillent par temps humide à cause de l'effet-couronne, ou peu après la production d'un éclair par temps d'orage ou un poste à soudure à l'arc, ou encore près d'une photocopieuse ou d'une imprimante laser en marche. L'ozone utilisé comme désinfectant dans le stations d'épuration ou dans les aquariums est produit par une simple électrode dans un générateur d'ozone. Or l'Ozone est le polluant qui diminue le moins depuis 20 ans. Il tend même à augmenter dans une partie de l'Europe. Un moteur défectueux peut produire une quantité notable d'ozone (un ozoniseur industriel peut avec 3,8kW consommé produire 215 g d'ozone par m3, 90 mg/m3 étant le maximum qu'il est recommandé de ne pas dépasser pour la santé.)
En réalité c'est donc surtout la motorisation qui est « décarbonée », et surtout dans sa phase de fonctionnement. Cependant l'écoconception semble de plus en plus intégrée par certains constructeurs.
Prospective
Les USA et le Japon financent également fortement la filière hydrogène et pile à hydrogène dans ce cadre.
De nombreux axes de développement sont évoqués ou étudiés dans le monde, dont :
- véhicule intelligent intégrant des automatismes et une assistance électronique et informatique optimisant les consommations, les trajets, la vitesse, la recharge des batteries, etc. ;
- le réseau électrique lui-même pouvant être conçu pour s'adapter à la demande (smart grid)
- alimentation photovoltaïque solaire embarquée, ou fournie via des modules photovoltaïques posées sur les bâtiments (garages...), murs antibruit, avec dans le future une recharge possible des batteries par induction (c'est-à-dire sans fil ni connections, et éventuellement en roulant).
Cependant les difficultés de développement de la domotique annoncée depuis plus de 20 ans dans toutes les maisons, invitent à la prudence quand au développement de perspectives similaires dans le domaine des véhicules individuels.
Le véhicule partagé, le covoiturage, l'intermodalité assistée sont des voies complémentaires qui pourraient à terme encourageant le véhicule individuel - même sûr, propre et sobre - que là où il est nécessaire et quand il l'est (aujourd'hui la plupart des véhicules ne servent qu'une faible partie de leur "temps de vie", occupant inutilement et coûteusement l'espace public et privé)