Abbaye Saint-Wandrille | ||
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Latitude Longitude | ||
Pays | France | |
Région | Haute-Normandie | |
Département | Seine-Maritime | |
Ville | Saint-Wandrille-Rançon | |
Culte | Catholique romain | |
Type | Abbaye | |
Début de la construction | 650 | |
Fin des travaux | XVIIIe siècle | |
Style(s) dominant(s) | Roman Gothique | |
Protection | Classé MH | |
Localisation | ||
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L'abbaye de Saint-Wandrille, anciennement abbaye de Fontenelle, est une abbaye bénédictine de la congrégation de Solesmes située dans le département de la Seine-Maritime, en Haute-Normandie (France). Fondée en 649, L'abbaye a connu une longue histoire marquée par trois grandes périodes de saccages et de destructions : celles liées aux incursions des Vikings, puis celles engendrées par les guerre de religion, et enfin celles consécutives à la Révolution française. C'est encore aujourd'hui une abbaye de moines bénédictins.
L'abbaye fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1862.
Lieux de Fontenelle
Avant la fondation de l'abbaye, il y aurait eu un domaine gallo-romain, mais on ignore l'ancien nom du ruisseau aujourd'hui dénommé Fontenelle, où un moulin aurait été construit. Le 4 mars 638, le domaine fut concédé au roi Dagobert à titre personnel, puis confirmé par Clovis II, le 4 février 649. Le domaine fut alors abandonné et l'acte de vente des droits fut passé à Compiègne le 1er mars 649 par saint Gond (neveu de saint Wandrille). Le 1er mars 650, Clovis II ratifia la vente, et transféra aux religieux les droits.
Fondation de l'abbaye
Saint Wandrille fonde en 649 une abbaye qu'il baptise peut-être lui-même Fontenelle (attesté sous la forme latinisée Fontanella) en référence au ruisseau qui la traverse, le nom s'appliquera peut-être au ruisseau par la suite. La terre est concédée par Erchinoald, maire du palais de Neustrie. De 650 à 668, saint Wandrille et les moines construisent les bâtiments et églises Saint-Pierre, Saint-Paul, Saint-Laurent, Saint-Amand, Saint-Saturnin et, dit-on, de Saint-Pancrace et Notre-Dame de Caillouville, mais aussi une bibliothèque, contenant les œuvres de saint Grégoire Ier (rapportées de Rome par saint Gond), ainsi que la règle de saint Colomban. De 678 à 690, saint Ansbert est le nouvel abbé de l'abbaye et il construit un hôpital pour douze pauvres et seize malades. En 787, sur ordre de Charlemagne, un polyptyque, aujourd'hui perdu, est établi par Landry, abbé de Jumièges et Richard, comte de Rouen. Elle est la troisième abbaye de la province de Rouen après Saint-Ouen et Saint-Evrault.
Dans une charte de Charles le Chauve, datée du 21 mars 854, il est précisé que les religieux de Fontenelle possèdent des biens au Pecq (Yvelines), à Chaussy-en-Vexin (Val-d'Oise), à Pierrepont, dans la commune de Grancourt (Somme), Bution et Marcoussis dans l'Essonne.
Invasions Vikings
Une première invasion de pirates nordiques, conduits par Oskar (Ásgeir), brûle Jumièges et ses environs, mais ne touche pas à l'abbaye dont les moines parviennent à payer une rançon en 852. Au printemps 858, l'abbaye de Fontenelle est pillée par les Nortmanni, et les moines l'abandonnent, emportant les reliques de saint Wandrille et de saint Ansbert. Les moines fuient à Boulogne, puis à Chartres (885). Ils retournent à Boulogne et déposent les corps des deux saints au Mont-Blandin à Gand où ils s'établissent un temps en 944.
Vers 960, Richard Ier, duc de Normandie, soutient le rétablissement des moines menés par Gérard de Brogne. Robert le Magnifique émet des chartes de restitution de biens usurpés. De 960 à 966, Maynard Ier dirige l'abbaye avant de partir pour fonder la très célèbre abbaye du Mont-Saint-Michel, et d'en devenir le premier abbé. En 1008 saint Gérard obtient de Richard II de Normandie l'abbatiat de Fontenelle. La foudre détruit en partie la basilique de Saint-Pierre, qu'il réédifie de manière plus élégante. C'est au cours de ces travaux qu'en 1027, neuf tombeaux sont découverts, deux vides, ceux de saint Wandrille et de saint Ansbert, et les restes de saint Vulfran. Son successeur saint Gradulphe envoie des moines de l'abbaye afin de peupler l'abbaye de Préaux, vers 1040. De même l'abbaye contribue à la fondation de l'abbaye de Grestain vers 1050. En 1145 le pape Innocent II et en 1164 le pape Eugène III confirment les biens et privilèges de l'abbaye. Sous l'abbatiat de Pierre Mauviel (1244-1255), un incendie détruit une partie de l'abbaye. Le pape Innocent IV et l'archevêque de Rouen Eudes Rigaud publient alors des indulgences afin de permettre la reconstruction de l'abbaye.
Pierre Mauviel commence la reconstruction dont le chœur gothique et le transept, achevé sous Geoffroy de Noytot. Guillaume Le Douillé construit la nef et le clocher, trois travées sont construites, ainsi que le cloître. À sa mort en 1342, les travaux ralentissent. Ce n'est qu'avec l'abbatiat de Jean de Rochois (1362-1389) que l'église Saint-Paul est finie. Le pape Boniface IX accorde alors le privilège de la mitre et des insignes pontificaux à l'abbaye de Saint-Wandrille. L'abbaye est à nouveau abandonnée durant la guerre de Cent Ans. Les moines s'établissent à « l'Hostel Saint-Wandrille » à Rouen. En 1483, André cardinal d'Espinay, archevêque de Lyon et de Bordeaux, se fait adjuger l'abbaye. Les abbés sont alors élus. En 1523, Claude de Poitiers prend possession de l'abbaye, le père abbé est alors nommé et non élu. C'est alors la période des guerres de religion.
Pendant les guerres de religion, l'abbaye est pillée en mai 1562 par les protestants et leurs partisans. Ainsi des ornements de la sacristie sont brûlés sur le tombeau de cuivre de l'abbé Jean de Rochois. En 1566, les reliques de saint Wandrille et saint Vulfran sont en partie détruites ainsi que des parties de l'abbaye.
1566-1636 Effondrement de l'abbaye
Suite à la destruction des huguenots, les ruines sont importantes. L'abbaye est considérée alors comme une propriété de la famille de Neuville. En 1631, le clocher bâti en 1331 s'effondre, faute de réparation et entraîne avec lui une partie des voûtes de l'abbaye. C'est donc l'abbé Ferdinand de Neufville de Villeroy, évêque de Saint-Malo puis de Chartres, qui entreprend la restauration de l'abbaye affirmant qu'il « n'y avoit rien à profiter pour lui des mines de pierres cassées, des voutes tombées par la chute du clocher, voûtes qu'il falloit absolument réparer ». C'est lui qui favorise l'introduction de la "Réforme de saint Maur".
1636-1789 Réforme Saint-Maur
En 1636, dom Guillaume Gérard aidé de dix-huit moines de Jumièges introduisent la réforme de Saint-Maur, réforme de l'ordre bénédictin en France. Dom Phillibert Cotelle, nommé en 1635 fait rénover le chœur, en 1647 le cloître est à son tour restauré, ainsi que les « piliers et arcs-boutants » de la nef, le plan de la coupole, qui devait remplacer la tour à la croisée du transept. Entre 1678 et 1684, Dom Hunault et Marc Rivard construisent la salle capitulaire et le dortoir, qui existe encore maintenant.
En 1757 deux pavillons sont construits : le « pavillon de la Nature » et le « pavillon de la Grâce », ainsi que la grande porte nommée « porte de Jarente » (1760).
Révolution française et destruction de l'abbaye
La Révolution française suppriment tous les ordres religieux. À la fin de 1790, les moines de Saint-Wandrille doivent quitter l'abbaye, dont l'un des moines, dom Louis-François Lebrun meurt martyr sur un ponton à Rochefort pour avoir refusé un poste dans l'Église constitutionnelle. Il a été béatifié le 1er octobre 1995, par le pape Jean-Paul II, sur la place Saint-Pierre à Rome.
Le 17 janvier 1792, devenue bien national, l'abbaye est vendue cent mille francs payés en assignats, au citoyen Cyprien Lenoir. L'église abbatiale est considérée comme carrière de pierres, et démontée.
En 1826, sous la Restauration, toujours propriété de Cyprien Lenoir, l'abbaye reçoit la visite de l'archéologue Eustache-Hyacinthe Langlois. L'intérêt pour le style gothique renaît entraînant la visite à l'abbaye Saint-Wandrille de la duchesse de Berry, mère de l'héritier du trône, puis de Victor Hugo.
En 1863, l'abbaye est rachetée par Stackpoole, qui tenta de la restaurer.
Le cardinal Léon Thomas (cardinal, archevêque de Rouen) ayant le projet de faire revivre « Fontenelle la Sainte », l'abbaye est rachetée par une société civile, et est louée aux moines de Ligugé, issus de l'Abbaye de Solesmes. Le 13 février 1894, les bénédictins rentrent à Saint-Wandrille. La communauté est relevée au rang d'abbaye en 1898. Le premier père abbé est dom Joseph Pothier.
1901-1931 Exil des moines, parenthèse privée de l'abbaye.
En 1901, la République française impose la loi sur la séparation des Églises et de l'État, et de nombreuses congrégations partent en exil, dont les moines de Saint-Wandrille qui partent en exil le 29 septembre 1901 en Belgique.
Durant cette période l'abbaye redevient une propriété privée, celle de l'écrivain belge Maurice Maeterlinck. Le grand réfectoire sert de lieu de scène. On sait que Georgette Leblanc y joua.
1931 – XXIe siècle
Les moines reviennent d'exil le 26 janvier 1931. Depuis l'abbaye est habitée sans discontinuer par les moines.
Le 17 juin 1940, le monastère est pillé par l'armée Allemande, qui, cependant, ne touche ni à l'oratoire, ni à la sacristie, ni à la bibliothèque. Dans la nuit du 9 au 10 août 1944, l'aile ouest du monastère datant du XVIIe siècle est endommagée par les Alliés, détruisant le deuxième étage de l'aile et l'escalier Saint-Jacques, et provoquant des dégâts aux toits des autres bâtiments.
Le 21 juillet 1954, veille de la Saint-Wandrille, une partie des communs subit un incendie, là où se situaient les ateliers de l'abbaye.
En 1969, une grange seigneuriale des XIIIe et XVe siècles, provenant du hameau de Canteloup à La Neuville-du-Bosc dans l'Eure, reconstruite dans l'enceinte du monastère, devint la nouvelle église abbatiale.
L'abbé Pierre y séjourna durant la fin de sa vie, de 1983 à 1991, il est d'ailleurs enterré non loin de là, à Esteville.