Albert Netter | |
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Naissance | juin 1910 Paris, France |
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Nationalité |
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Profession(s) | Gynécologue, Endocrinologue |
Albert Netter, né en juin 1910 à Paris, est un médecin français, spécialiste de gynécologie et d'endocrinologie. Il est aussi président fondateur de la Société Européenne de Gynécologie. Il a créé en 1972 la première banque du sperme en France.
Albert Netter effectua sa scolarité au lycée Montaigne puis au lycée Louis-le-Grand avant de commencer ses études de médecine. Sa carrière débuta comme externe des Hôpitaux de Paris en 1928 puis comme interne à partir de 1930 où il fut, à seulement vingt ans, le plus jeune interne de France (). Il obtint la médaille d'or de l'internat en 1936 et devint docteur en médecine de la Faculté de Paris la même année. À la suite de cela il séjourna un an à Columbia University, New York, NY, et devint chef de clinique à la Faculté de médecine de Paris après son retour en 1937.
Il fut engagé dans l'armée par devancement d'appel en 1930-1931 et servit de nouveau de septembre 1939 à septembre 1940, puis d'août 1944 à mai 1945. C'est donc logiquement, début septembre 1939 aux premiers coups de canon de la deuxième guerre mondiale, qu'Alice Lambert et Albert Netter se marièrent.
Dans les paragraphes qui suivent, les principaux thèmes de travail d'Albert Netter sont présentés de façon approximativement chronologique. Il faut néanmoins considérer que de nombreux axes de travail furent maintenus en parallèle via de nombreuses collaborations sur plusieurs dizaines d'années et résultant en de nombreuses publications.
Les principaux sujets abordés furent donc:
Les premiers travaux d'Albert Netter, effectués sur deux années à l'Institut Pasteur et publiés à partir de 1933, ont tout d'abord porté sur les protéines plasmatiques en rapport avec les états cholériformes du nourisson ().
C'est vers 1940-1941 qu'il s'intéresse aux pathologies de l'appareil reproducteur féminin () en classifiant les types d'aménorrhées dont il propose des traitements à partir de 1944 ().
Son attention s'est aussi portée sur les pathologies thyroïdiennes, en endocrinologie donc, en collaboration avec Étienne May (). Ils ont ainsi pu décrire en 1945 les kystes de la thyroïde, améliorer la détection de cancers thyroïdiens par ponction et soigner certaines thyroïdites par traitements corticoïdes (). Ces travaux feront l'objet de la thèse d'Alice Lambert-Netter (1951).
À partir de 1951 il s'intéresse au métrorragies () et, en collaboration avec René Musset en 1953-1954, il étudie les accolements utérins consécutifs au curetage ainsi que les symphyses endo-utérines tuberculeuses () (on parlera plus tard de syndrome de Musset-Netter ()). Ils publieront aussi sur le dépistage du cancer du col de l'utérus. Cette collaboration se poursuivra sur plusieurs décennies avec par exemple une étude des malformations utérines en 1967.
C'est vers 1955 que le travail d'Albert Netter se focalise sur les troubles utéro-ovariens qui mèneront à la description en 1957 des aménorrhées ovarioplégiques (connues plus tard en anglais sous le nom de "gonadotropin resistant ovaries syndrome"). Il détaille ainsi les malformations ovariennes et leur influence sur les ménopauses précoces et l'hyperandrogénie dans de nombreuses publications des années 1960. Il propose aussi un traitement par la bromocriptine pour guérir certains types de stérilité. Cette époque sera aussi celle de l'utilisation de la mammographie pour dépister le cancer du sein, moyen qu'il utilisera, avec son élève André Gorins, pour éclaircir les raisons du taux élevé de sulfate de déhydroépiandrostérone (DHAS) dans les kystes mammaires.
Ces travaux menèrent dès 1965 aux études, avec Yvette Salomon, des traitements par gonadotrophines extraites de l'urine des femmes ménopausées (human menopausal gonadotropin - hMG) (, ). Ils proposèrent un traitement ajusté grâce à l'examen de la glaire cervicale et au dosage des œstrogènes, ainsi que des tests aux hMG et à l'oestradiol pour déterminer l'origine des aménorrhées. L'étude sur le mode d'action des gonadotrophines sera poursuivie par le travail de thèse d'Agostinho de Almeida Santos et Claude Hermier à partir de 1972 ().
Albert Netter participa et encadra divers travaux dans le domaine de la fertilité. Par exemple il nota que le placement d'une capsule emplie de sperme sur le col utérin améliorait considérablement les chances de fécondation, et ce malgré un exudat vaginal spermiotoxique. Il fut aussi membre d'une large collaboration dans l'étude des fausses couches.
Il s'attaqua également vers 1963 au problème de l'infécondité masculine. Il étudia en particulier l'influence des anomalies de caryotype sur la stérilité de l'homme et d'éventuelles fausses couches de sa femme. En 1973 il montre avec Didier Millet un parallèle entre les concentrations plasmatiques de FSH, LH et testostérone et l'aspect histologique des testicules, évitant ainsi de pratiquer des biopsies testiculaires chez 80% des hommes inféconds. Vers 1975, son équipe est la première à guérir l'azoospermie due à l'hypergonadisme hypogonadotrope en stimulant la spermatogenèse grâce aux gonadotropines LCG/LMG. Enfin, en 1978 il souligne le lien entre le zinc, la testostérone et la production de sperme.
C'est en 1972 qu'il créé avec Michel Jondet la banque de sperme de l'Hôpital Necker, la première en France (). Cette banque mènera à la création du Centre d'étude et de conservation des œufs et du sperme humains (CECOS) à l'Hôtel-Dieu en 1978. C'est aussi en 1974, avec Jacqueline Kahn-Nathan, qu'il organise le premier congrès mondial de sexologie médicale (). À l'époque où il travaillait à l'Hôpital Lariboisière, Albert Netter créa en 1971 les Journées Albert Netter de gynécologie () qui menèrent, en 1992, à fonder la Société Européenne de Gynécologie qui créa en 2005 le Prix Albert et Alice Netter destiné à récompenser les travaux de jeunes chercheurs en gynécologie ().
En plus d'être impliqué lors de l'arrivée de la pilule en France il fut un partisan de la libéralisation de l'interruption volontaire de grossesse et, de façon générale, du droit des femmes à décider de leur fertilité ().
À partir de 1979 Albert Netter publie des ouvrages destinés au grand public sur les thèmes de la gynécologie, la ménopause, la contraception, la reproduction, et l'hermaphrodisme (voir Bibliographie).