Algue - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Utilisations

Algues utiles

Alimentation humaine

Certaines espèces d'algues sont utilisées pour l'alimentation humaine, soit directement, soit sous forme de compléments alimentaires, soit sous forme d'additifs :

  • Comme aliment direct, les algues sont une sorte de légume, comme la laitue de mer : Ulva lactuca. Contenant généralement protéines, sels minéraux et vitamines, elles n'ont cependant pour le moment qu'une importance marginale dans la plupart des pays occidentaux, à l'exception notable de certaines îles ou régions proches de la mer : Grande-Bretagne (Pays de Galles), Bretagne par exemple, mais aussi de nombreux pays d'Extrême-Orient : Chine, Corée du Sud, Japon, Viêt Nam.
  • Les compléments alimentaires incluent par exemple la spiruline, micro algue bleue, commercialisée sous forme de complément particulièrement riche en protéines et en vitamines.
  • Les additifs pour l'industrie agro-alimentaire incluent par exemple l'Aramé ou le fucus vésiculeux (aussi connu sous les noms de varech ou goémon) l'algine, ou acide alginique, utilisée comme liant dans les charcuteries. Les carraghénanes extraits de Chondrus crispus sont des gélifiants utilisés couramment dans les flans, pâtes dentifrices...

Par leur capacité à filtrer l'eau et à concentrer ses constituants même en quantité infinitésimale, les algues sont également une source très utile d'oligo-éléments, notamment le magnésium, et l'iode qui font généralement défaut à l'alimentation dans les pays industrialisés (ceux qui consomment peu de poisson notamment, et qui consomment du sel raffiné dépouillé de son iode naturel).

Mais cet avantage se change en inconvénient quand l'eau devient polluée. C'est le cas par exemple avec les rejets d'eau radioactive, près des centrales nucléaires côtières, des centres de retraitement de déchets radioactifs (Windscale en Grande-Bretagne, usine de la Hague en France par exemple) ou des lieux d'expérimentation de bombes atomiques (l'atoll de Moruroa en Polynésie française par exemple) : les teneurs en radionucléides peuvent alors rendre ces algues dangereuses pour la santé.

Alimentation animale

On note l'utilisation ancienne du goémon, fabrication de farines et tourteaux incorporés dans les aliments composés, pour volailles notamment.

Engrais et amendements

Le goémon, ou varech, est récolté sur les côtes, notamment en Bretagne depuis très longtemps pour en faire de l'engrais. Autrefois, il servait aussi à produire de la soude et de la potasse.

Le maërl, ou Phymatolithon calcareum (Lithothamnium calcareum), une algue rouge calcifiée, était utilisé pour l'amendement des sols acides. Les fonds à maërl sont maintenant protégés.

Usages industriels

Certaines substances tirées des algues, notamment l'algine, déjà citée, sont utilisées comme gélifiants, épaississant, émulsifiants, dans de nombreuses industries : pharmacie, cosmétiques, matières plastiques, peintures...

L'agar-agar sert de base pour la fabrication des milieux de culture bactériologique.

Phymatolithon calcareum (Lithothamnium) fournit un calcaire poreux utilisé pour la filtration de l'eau.

La capacité des algues à filtrer l'eau en concentrant ses constituants est également utilisable dans des stations d'épuration des eaux usées (villes) ou des eaux sortant d'installations industrielles (industrie chimique notamment). Il reste à choisir ce qu'il est fait de ces algues devenues des déchets, en général toxiques.

Production de biocarburants

C'est probablement à partir d'algues que les biocarburants pourront être produits avec le meilleur rendement rendant ainsi envisageable une production en quantité significative sans déforestation massive. Des cultures d'algues unicellulaires à forte teneur en lipides (50 % à 80% en masse) et à temps de doublement rapide (de l'ordre de 24 h) permettent en effet une production de biodiesel moins polluante et incomparablement plus efficace que l'agriculture intensive de végétaux terrestres : les superficies nécessaires sont 30 fois moindres. Plusieurs techniques de production sont étudiées :

Les lipides extraits de cette biomasse peuvent être utilisés soit directement comme huile végétale pour alimenter les moteurs diesel - à 100 % pour ceux qui le tolèrent : tracteurs, moteurs de bateaux, moteurs de camions et voitures de modèles des années 1990 ; ou en mélange à du gazoil, jusqu'à 50 % sans modification, pour les moteurs récents, plus sensibles-, soit soumis à une transesterification pour produire du biodiesel. Les résidus peuvent encore être valorisés, par exemple par une fermentation produisant du bioéthanol.

Une limite de cette filière est la nécessité d'alimenter les cultures d'algues en fortes concentrations de CO2. Tant que ce CO2 sera issu de l'exploitation d'une énergie fossile, on ne pourra pas considérer cette source de biocarburant comme une énergie renouvelable. Sera-t-il un jour possible d'utiliser efficacement le CO2 atmosphérique ? Et ce jour viendra-t-il assez vite pour éviter les catastrophes promises par le réchauffement climatique ? Les données actuelles ne permettent pas un tel espoir.

Algues toxiques et nuisibles

Des algues unicellulaires microscopiques (Dinoflagellées) peuvent rendre toxiques pour l'homme les mollusques (moules, huîtres, praires, coques, palourdes...) et les rendre impropres à la consommation, sous peine de troubles gastro-entériques graves ou, plus rarement, d'atteintes neuro-musculaires ; phénomène assez récurrent dans la mytiliculture du bassin de Thau en Languedoc et sur les côtes de l'Atlantique, notamment en Bretagne et en Vendée.

Sargassum muticum, algue brune introduite accidentellement en Europe en 1973 avec des huitres japonaises, a colonisé rapidement le littoral atlantique de l'Espagne à la Norvège ainsi que la Méditerranée occidentale jusqu'à Venise. Elle est toxique et n'est pas consommée par la faune locale. Elle se substitue à la flore locale et constitue une nuisance importante pour la conchyliculture. Elle prolifère particulièrement dans les chenaux fréquentés par les navires en raison de sa capacité de multiplication par bouturage. Ce phénomène a été clairement caractérisé pour la première fois dans les années 1970, les pollutions augmentant de manière importante dans les années 1990, avant de se stabiliser dans les années 2000. En cause : les eaux de ballast des navires, qui ont propagé les algues toxiques sur tout le globe.

L'« algue tueuse », Caulerpa taxifolia, algue verte tropicale échappée accidentellement du musée océanographique de Monaco est devenue depuis quelques années envahissante en mer Méditerranée au détriment de la végétation autochtone, entre autres les herbiers de posidonie. Elle est toxique et n'est pas consommée par la faune locale.

Les goémoniers considèrent Saccorhiza polyschides, une laminaire très robuste, sans intérêt économique, qui colonise rapidement les rochers dépouillés par l'exploitation des Laminaria digitata, comme une « mauvaise herbe ».

Page générée en 0.118 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise