Bernard Germain Étienne de Laville-sur-Illon, comte de Lacépède (parfois appelé de la Cépède), né le 26 décembre 1756 à Agen et mort le 6 octobre 1825 à Épinay-sur-Seine (Seine), est un zoologiste et un homme politique français.
Sa famille est d’une vieille noblesse d’Agen. Orphelin de mère très tôt, c’est son père, Jean-Joseph Médard, comte de La Ville, qui se charge de son éducation. Il hérite du nom de Lacépède d’un oncle qui lui lègue sa fortune à condition de conserver son patronyme.
D'une nature peu sociable, il se consacre tout d'abord à l'étude de la philosophie et de la musique. Joueur de violoncelle, il entretient d’ailleurs une correspondance avec Gluck (1714-1787) et lui soumet un opéra, Omphale ; Gluck lui en fera compliment. Il se rend à Paris, à dix-neuf ans, en 1777 et fait paraître en 1785 une Poétique de la Musique.
Il se lie d'amitié avec Buffon (1707-1788) qui l'encourage à étudier l'histoire naturelle. Ambiteux, voulant se faire connaître soit par la musique, soit par la science, il fait paraître en 1781 un Essai sur l’électricité naturelle et artificielle et en 1784 une Physique générale et particulière.
Il collabore alors à l’Histoire Naturelle de Buffon et publie de nombreux ouvrages dans ce domaine, notamment sur la faune marine. Il fait paraître, en 1788-1789, son Histoire naturelle des quadrupèdes ovipares et des serpens. Il s'agit du premier ouvrage d'envergure sur les amphibiens et les reptiles destiné à un large public. Mais ses illustrations sont médiocres et son livre n'améliore pas la taxinomie de ces animaux. Le travail de Josephus Nicolaus Laurenti (1735-1805), pourtant plus ancien (1768), est bien supérieur. Malgré ces défauts, l'œuvre de Lacépède contribue à favoriser l'étude de ces animaux.
Il fuit Paris en proie aux excès de la Terreur et il est alors remplacé au Jardin du roi devenu le Muséum national d'histoire naturelle par Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (1772-1844). Il se réfugie dans le village de Leuville sur Orge (91). En 1795, il devient Secrétaire Perpétuel de l'Académie des sciences. Il est reçu à l’Académie de Rouen le 3 août 1803.
Entre 1798 et 1803 il fait paraître un important ouvrage sur les poissons intitulé Histoire naturelle des poissons. Lacépède s'inspire largement des notes et des collections laissées par Philibert Commerson (1727-1773). Il écrit Histoire des cétacés en 1804. Son impact sur l'ichtyologie est immense. Ainsi, Constantine Samuel Rafinesque (1783-1840) s'appuie sur ses clés analytiques lorsqu'il décrit de nouveaux genres.
Il devient conservateur du Cabinet de curiosités du Jardin du Roi.
Lors de la transformation du Jardin en Muséum National d'Histoire Naturelle, Lacépède est absent de Paris car il craint pour sa vie du fait d'être noble et d'avoir exercé des activités politiques. Il n'est donc pas intégré au Muséum. Ce n'est que lorsque la chaire des vertébrés est scindée en deux, qu'il reçoit la nouvelle chaire d'ichtyologie et d'herpétologie. Mais il abandonne peu à peu l'histoire naturelle, ses activités politiques l'occupant de plus en plus. Officieusement, il abandonne tout enseignement au Muséum dès 1803 et est remplacé par André Marie Constant Duméril (1774-1860).
Lacépède commence sa carrière d'homme politique en étant député de Paris à l'Assemblée législative (1791-1792). Il en sera Vice-président le 17 novembre 1791, puis Président du 28 novembre au 9 décembre 1791. Ayant fui les excès de la Terreur, il revient à Paris après la Chute de Robespierre le 9 thermidor an II. Après le 18 brumaire, il est désigné pour faire partie du Sénat conservateur dès sa création le 24 décembre 1799, et sera nommé secrétaire de cette assemblée lors de la première session le lendemain.
Il devient le 14 août 1803 le premier grand chancelier de la Légion d'honneur, poste qu'il perdra le 6 avril 1814 après la Restauration
Il sera désigné par la suite Président du Sénat conservateur à deux reprises (du 1er juillet 1807 au 1er juillet 1808 puis du 1er juillet 1811 au 1er juillet 1813).
Il est titulaire de la Sénatorerie de Paris, est fait pair de France une première fois en 1814, une seconde fois lors des Cent-Jours, une troisième fois en 1819.