Cathédrale Notre-Dame de Laon | |||
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Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région | Picardie | ||
Département | Aisne | ||
Ville | Laon | ||
Culte | Catholique romain | ||
Type | Église paroissiale | ||
Rattaché à | Diocèse de Soissons | ||
Début de la construction | 1155 | ||
Fin des travaux | 1235 | ||
Style(s) dominant(s) | Gothique | ||
Protection | Classée MH en 1840 | ||
Localisation | |||
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La cathédrale Notre-Dame de Laon est une église située à Laon, dans le département de l'Aisne et la région Picardie. Elle est l’un des premiers édifices majeurs de style gothique en France. Construite après celle de Saint-Denis et celle de Noyon, elle est chronologiquement antérieure à la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Cette cathédrale fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1840.
La cathédrale actuelle fut construite à l'emplacement d'un sanctuaire précédent édifié sous l'épiscopat de l'évêque Gerfrid, (774- †799). Ce premier monument, la cathédrale carolingienne, dédié en l'honneur du saint Sauveur et de sainte Marie, fut consacré le 6 septembre 800 en présence de Charlemagne.
Une nouvelle église est reconstruite sous l'égide d'Élinand, promu évêque de Laon le 14 juin 1052. Le 25 décembre 1071, ce nouvel édifice fut inauguré lors du deuxième couronnement du futur roi Philippe Ier.
Cette cathédrale romane fut incendiée lors de l'insurrection communale survenue le jeudi 25 avril après Pâques de l'année 1112. Elle ne fut pas détruite et la dédicace de l'église réparée eut lieu en 1114 sous l'évêque Barthélemy de Jur.
La construction de l'édifice actuel fut initiée par l'évêque Gautier (Gauthier) de Mortagne. Elle débuta en 1155 et continua jusqu'en 1235.
La construction débuta par le chœur et le grand transept afin de recevoir les nombreux pèlerins. En 1164 eut lieu la translation des reliques de saint Béat, ce qui implique que le chœur était sans doute terminé.
Entre 1170 et 1175, une deuxième campagne de construction très courte porte sur le fond du croisillon nord, ses portails et les travées. Mais il reste peu de traces évidentes car les travaux de la campagne suivante ont repris partiellement les réalisations de cette période. Mais c'est à cette époque qu'apparaît le nouveau type de chapiteau et le profil des piles qui sera utilisé par la suite.
Entre 1175 et 1185, une troisième campagne mena à l'édification du transept avec ses deux portails (nord et sud) dont il ne reste actuellement que celui du nord, la tour-lanterne d'inspiration anglo-normande de la croisée du transept, ainsi que les cinq dernières travées de la nef, afin de contrebuter cette tour-lanterne. Durant cette campagne, on construisit également les tours du transept (tour nord, dite Thomas Becket en souvenir de son passage à Laon en 1163, et tour sud, dite de l'horloge). Vers 1180 : pose des vitraux de la rose nord (dite des arts libéraux).
La quatrième campagne se termine vers 1200 par l'achèvement de la nef et de la façade occidentale.
Mais une cinquième et dernière campagne s'avéra nécessaire afin de reconstruire le chœur, lequel profond de seulement trois travées s'était rapidement révélé trop petit. Cette cinquième campagne eut lieu de 1205 à 1220 et vit la construction du chœur à chevet plat comprenant 10 travées, tel que nous le connaissons aujourd'hui.
Enfin vers 1235-1238 se déroula la dédicace de la cathédrale.
En 1250 on édifia une flèche sur la tour sud-ouest ainsi que sur la tour sud. Tout au long du XIVe siècle 27 chapelles furent construites entre les contreforts.
Au cours du XIVe siècle, la façade du croisillon sud est partiellement modifiée. Deux portes y sont percées à sa base. La rose initiale est remplacée par une grande fenêtre. Avec les chapelles latérales, c'est la principale partie de l'édifice qui, esthétiquement, ne date pas de la première époque de sa construction. Les portails y sont par exemple surmontés de hauts gables. Entre 1555 et 1697 on clôtura progressivement les chapelles par des clôtures de pierre.
Le 18 septembre 1692, un tremblement de terre ébranla la flèche.
Si bien qu'au milieu du XIXe siècle, une grande restauration était devenue indispensable, la cathédrale menaçant ruine. La façade occidentale s'était tassée de 80 centimètres. Les travaux de restauration furent confiés à l'architecte Émile Boeswillwald en 1853.
En 1870, l'énorme explosion d'une poudrière fit voler en éclats tous les vitraux, outre quelques 500 morts. Les morceaux des verrières orientales ont été recueillis. Mais la rosace nord a perdu la moitié de ses vitraux dans la catastrophe. Aucun vitrail des chapelles n'a pu être récupéré, tout étant pulvérisé. Les travaux de restauration ne s'achevèrent qu'en 1914.
À l'inverse de la malheureuse cathédrale de Soissons voisine, Notre-Dame de Laon n'eut pas trop à souffrir de la Première Guerre mondiale. La Seconde Guerre mondiale ne l'affecta pas trop non plus, grâce à l'intervention de l'abbé Robert Lavarte, vicaire à Saint-Léger, dont l'intervention exceptionnelle auprès du Commandement allemand de la garnison de Laon permit l'évacuation des engins explosifs déposés autour de la cathédrale, dont le bombardement planifié par la RAF britannique aurait occasionné la destruction de l'édifice.