Château de Chailvet - Définition

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Introduction

Château de Chailvet
Château de Chailvet

Période ou style Renaissance
Début construction XVIe siècle
Propriétaire initial famille La Vieuville
Propriétaire actuel propriétaire privé
Protection Logo monument historique - rouge ombré, encadré.svg Classé MH (1984)

Latitude
Longitude
49° 30′ 47″ Nord
       3° 32′ 06″ Est
/ 49.513056, 3.535
  
Pays France  France
Région Picardie
Département Aisne
Commune française Royaucourt-et-Chailvet
 
Château de Chailvet

Le château de Chailvet, domaine privé habité toute l'année, est classé parmi les monuments historiques de l'Aisne depuis 1984, situé à Royaucourt-et-Chailvet, à 130 km au Nord de Paris, près de Laon. Témoignage des goûts les plus novateurs de l'époque, sa façade est aujourd'hui le seul exemple d'architecture renaissance d'inspiration italienne en Picardie.

Ce château est le fief historique des seigneurs de la Vieuville, ducs et pairs de France, très importante famille des XVIe et XVIIe siècles proches du roi, qui compta parmi ses membres à la fois un surintendant des finances sous Louis XIII et la fameuse Marie-Madeleine de la Vieuville, amante du régent. Il fut acheté ensuite par une famille d'importance plus régionale, les Parat- Le Carlier - Charmolue de la Garde, avant de passer dans la famille Brunel d'importance locale. Une visite extérieure est organisée lors des journées du patrimoine historique, occasion d'apprécier la restauration qui s'achève après 30 ans de travaux.

Cet article complète, précise et corrige les très rares erreurs des travaux de recherche de Maxime de Sars publiés dans son ouvrage Le Laonnois féodal.

Présentation

Les arcades du château de Chailvet sont une œuvre de style Renaissance, avec galerie superposée, une fantaisie d'inspiration italienne, genre absolument inconnu dans la région.

Construites probablement entre 1540 et 1555, les arcades avec galeries superposées sont flanquées de deux tours carrées placées en saillie, dont l'une abrite une large vis d'escalier. Les tours sont ornées chacune d'un dôme à tourelle circulaire. Bâties sur pilotis, les arcades sont séparées par des pilastres, qui, du bas au sommet, sont ornés de deux types de chapiteaux classiques. Le second étage est couronné de gros balustres à section carrée. La frise du premier étage est soulignée par un bandeau de gouttes, les œils-de-bœuf sont placés dans des cartouches à l'antique. L'ornementation du grand œil-de-bœuf de la tour de gauche est intacte.

La cour est entourée d'une petite enceinte, baignant son pied dans des douves, défendue non pas par des bastions, mais par des saillies de chétifs flanquements à chacun des quatre angles, comme au château de Muret (près de Soissons).

Le château est à l'écart du village. Son accès principal était un pont à deux piles de pierre, tournée vers la vallée. Un autre ponton de bois était orienté vers la ferme seigneuriale du village. Le colombier, en pierre de taille, circulaire, est remarquable. Cerclé de deux bandeaux à mouluration de la fin du XVIe siècle, ce colombier est certainement l'un des plus anciens et l'un des meilleurs exemples du Laonnois.

En juin 2009, des fouilles conduites par les services officiels du département de l'Aisne, sous la direction de monsieur Denis Defente) ont démontré que ces arcades n'avaient pas de contrepartie sur la façade est du château. Des amorces de voutes d'arcades repartent pourtant côtés nord et sud, et laissent penser que les travaux prévoyaient d'entourer le corps de logis aujourd'hui disparu. Seule subsiste une cave voutée non accessible dont l'entrée a été découverte lors de ces fouilles. Ces éléments conjugués à l'examen des plans d'avant 1914, qui précisent en particulier des épaisseurs de murs et la répartition des fenêtres sur les façades du corps de logis, laissent penser que Pierre de la Vieuville a conduit vers 1545-1555 un embellissement du manoir qu'il tenait de sa mère afin de le rapprocher du goût le plus récent. Il apparaît possible que l'ensemble des travaux prévus n'ait pas été conduit à leur terme, peut-être en raison de la mort de Catherine de la Vieuville et des besoins financiers importants de Pierre pour assumer sa place à la cour et mener sa carrière militaire.

Information icon.svg

Le relevé exécuté par Charles Percier de la façade de Fontainebleau, et la juxtaposition des photos contemporaines soulignent des similitudes d'architecture. Les modifications ultérieures similaires, comme la mise en place de fenêtres et la fermeture de la galerie témoignent que les propriétaires du Chailvet avaient conscience de ce lien.

Pierre de la Vieuville (voir ci-dessous) a peut-être souhaité s'inspirer des travaux conduits à Fontainebleau : il a probablement vécu enfant dans ce dernier, puis en tant que gentilhomme de la cour du roi y est probablement revenu régulièrement, à l'époque où François Ier puis son fils Henri II entreprennent également de modifier le « manoir » en lui ajoutant des éléments nouveaux : arcades et tours carrées (cour ovale, cour dite du Cheval Blanc).

Le château a payé un lourd tribut aux deux guerres mondiales. L'aile nord du XVIIe siècle avait déjà complètement disparu. Au cours de la Première Guerre mondiale, des obus ont provoqué la destruction de l'aile sud et de la partie centrale. L'intérieur de la partie centrale a été complètement refait en 1922-1923, planchers et combles compris. Le colonel Huin s'adressa en 1924 aux architectes Ermant et Noullet pour des travaux. L'architecte Ermant réalisa en 1927 la partie sud, avec l'entrepreneur Bardin. En 1935, Monsieur Sourmais fait cuveler les caves la première: (6.50 M.par 5.50 M.) la deuxième : (9.50 M. par 5.50 M.) par l'entreprise Romano de Soissons.

De mai à juillet 1940, le château est occupé par l'armée allemande, et sert d'infirmerie, puis de lieu de stockage de marchandises diverses et d'objets inflammables tels que des couvertures militaires. Le 28 août 1944,la formation : Heeres verpflegung stelle de Laon, fuyant devant les armées alliées, les Allemands placèrent trois mines dans les murs de la cave qui avaient été arrosées d'essence. Puis ils se retirèrent jusqu'à la maison du jardin, près de la porte d'entrée du parc, avant de faire sauter les mines par commande électrique. La force de l'explosion a été telle que des morceaux du comble ont été projetés à environ 200 mètres.

Les dommages de guerre, représentant 254 495 nouveaux francs réglés le 14 février 1961, permirent de construire deux habitations de type F3 accolées au reste de la façade.

Le dossier de Chailvet fut successivement confié aux architectes suivants :

  • Gaston Mercier et André Degremont, de Laon
  • André Rimbert, architecte à Chavignon à partir de 1948,
  • Georges Nore, architecte à Faucoucourt et Anizy à partir de 1959. Il dresse tous les plans et les travaux seront achevés en décembre 1960, à partir du permis de construire no 13877 du 26 juin 1959 et de plans du 10 mai 1959
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