Château de la Juive - Définition

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Introduction

Château de Clementigney
Château de la Juive

Nom local Château de la Juive
Période ou style XIXe siècle, style gothique
Type Château
Architecte Alphonse Delacroix
Début construction 1850
Fin construction 1870
Propriétaire initial Propriété privée
Destination initiale Château
Propriétaire actuel Propriété privée
Destination actuelle Château
Protection Monument historique

Latitude
Longitude
47° 14′ 56″ Nord
       6° 03′ 44″ Est
/ 47.248766, 6.062307
  
Pays France
Région historique Franche-Comté
Commune Besançon-Chalezeule

Le château de Clementigney, plus connu sous le nom de château de la Juive est l'une des plus somptueuses demeures particulières de Besançon (Doubs).

Histoire

Le château de la Juive est situé au numéro trois du chemin des Buis, à la limite des communes de Besançon et de Chalezeule, dans le quartier de Bregille. Il a été bâti sur un terrain qui appartenait dés 1248 au chapitre bisontin de Sainte-Madelaine, avant d'être officiellement intégré à la commune de Chalezeule au XVIe siècle.

Le premier propriétaire connu de la demeure est Monseigneur de Fresnoy en 1780, qui détenait alors une maison de campagne de son épouse Jeanne Antoine de la Grée, ainsi que plus des 2/3 de la commune de Chalezeule. Lors des premiers cadastres en 1835, l'édifice apparaît comme propriété de M.Mayer Lippman, sans que l'on sache précisément si il s'agissait d'achat de biens ou de spéculation. Lippman (alors connu pour être le juif le plus riche de la ville) fait du bâtiment sa maison de campagne, et la décore et la meuble richement. Il se marie à Babette Lévy dont il eut quatre enfants : Alfred, Auguste, Nathalie et Dina. Cette dernière meurt après avoir donné naissance en 1827 à Reine Précieuse Léonie Allegri. C'est cette dernière qui sera surnommée la Juive et qui laissera son surnom à la demeure. Quand Mayer Lippman décède en 1849, l'héritage qu'il laisse alors derrière lui est considérable.

La maison de campagne revient alors à Baruch Allegri, veuf de Dina Lippman. Il en dote sa fille Léonie lors de son mariage avec Paul Félix Bernheim. Ceux-ci vivent entre Paris et ce château toute leur existence. Léonie Allegri charge alors l'architecte Alphonse Delacroix de remodeler complètement la maison de campagne, et en fait un château de style gothique. Baruch Allegri décède à la propriété en 1858, et sa veuve se remarie cinq ans plus tard avec Charles Déodat. Le château devient alors la propriété de ce dernier grâce à la dot de sa nouvelle épouse, qui inclut la demeure ainsi qu'une somme considérable. Au décès de Charles Déodat le 3 juillet 1870 au château, Léonie Allegri devient veuve pour la seconde fois, et vit alors surtout dans la capitale française, sans pour autant délaisser le château. Sa fille Henriette y meurt le 21 décembre 1883, avant que Léonie ne meurt à son tour à Paris le 14 mars 1904, laissant ainsi l'édifice à sa fille ainée Aimée-Marguerite, son autre sœur Irène étant devenue carmélite.

Aimée-Marguerite, vivant principalement à Paris séjourne parfois dans le château. Cependant, la Première Guerre mondiale met un terme à ses voyages entre la capitale et Besançon, d'autant plus que Louis Varnotte, cultivateur à la propriété, décède le 11 avril 1916 en Meuse, portant ainsi un coup fatal à l'exploitation du domaine.

Le 17 juin 1919 le château devient la propriété d'Élie Fourcasse pour la somme de 60 000 Francs, et fait de la demeure sa maison de campagne. Sa fille Berthe reçoit en dot le domaine lors de son mariage avec Hippolite Dolo, mais l'édifice, en mauvais état, seras finalement revendu le 15 mars 1926 à Jospeh Périat. Ce dernier, chef cuisinier à la cour royale d'Angleterre, décide d'aménager un restaurant au sein du château. La notoriété du domaine dépasse alors largement la région, grâce au talents culinaires de son propriétaire mais également grâce au décor exceptionnel qui accompagne le repas des hôtes. Malgré tout, il se résout à vendre le château à Alain Gerber, le 12 janvier 1939, suite à des problèmes récurrents de santé. Il vend également le fond du restaurant le 17 février de la même année à M.Henri Nussbaum.

Durant la Seconde Guerre mondiale, M.Henri Nussbaum tente de garder la réputation du château malgré les restrictions de plus en plus pesantes, un char allemand ayant détruit les grilles à l'entrée. Le 10 décembre 1948, Alain Gerber toujours propriétaire du domaine décide de le vendre pour la somme de deux millions de Francs à deux cultivateurs, Francine et Camille Barthot-Malat. La ferme est louée à Henri Converset depuis 1937 et les près à M.Mercier en 1948. M.Barthot-Malat cède le château en 1955 ainsi que son parc de 1.25 hectares à M.René Gavet et sa femme Myriam, et le fond d'hôtellerie l'année suivante.

M.René Gavet, réputé comme un excellent chef cuisinier, redonne au château sa splendeur et sa réputation d'antan. De nombreuses personnalités purent apprécier les talents du chef, notamment Georges Bidault, Tino Rossi, Marie-José de Belgique ou encore Johnny Hallyday. Des nombreuses spécialités franc-comtoises typiques y furent servis, comme la saucisse de Morteau, la truite au vin jaune ou au morilles. L'écrivain Guy des Cars séjourne à la demeure en 1956, inspiré par la beauté du lieu il écrit un livre intitulé Le château de la Juive. Dans les années 1970 on aménage dans le parc un golf miniature ainsi que des siège taillés dans la pierre. Après le décès de René Gavet le 21 juin 2002, le château est mis en vente en juillet 2002 à partir de 381 122€. Depuis, plusieurs propriétaires se sont succédé dans la demeure.

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