Le commissionnaire de transport, est un intermédiaire de commerce, organisateur de transport de marchandises. Il s'agit d'une profession réglementée.
Selon la fiche de la Chambre de commerce et d'industrie de Strasbourg, l’activité de commissionnaire de transport est une opération commerciale par laquelle le commissionnaire va organiser et faire exécuter sous sa responsabilité et en son propre nom, un transport de marchandises selon les modes de son choix pour le compte d’un commettant. Les activités de groupage, d’affrètement, de bureau de ville ou d’organisation de transport relèvent de la même réglementation.
Supposons un industriel Lyonnais devant expédier des marchandises sur Cordoba (Argentine). Cet industriel peut choisir de s'occuper de tout lui-même. Il traitera donc successivement avec un transporteur terrestre français pour l'acheminement de la marchandise jusqu'à Marseille, puis avec un intermédiaire portuaire, puis un transporteur maritime, puis, à nouveau, un intermédiaire portuaire à Buenos Aires et, enfin, un transporteur terrestre argentin pour le parcours terminal sur Cordoba. On voit la somme de recherches et de frais que cela représenterait et, en outre, l'insécurité juridique qui en découlerait pour notre exportateur: car, si la marchandise est endommagée en cours de transport, il sera, selon le cas, amené à plaider à Marseille selon le droit français, devant les tribunaux de Cordoba selon le droit argentin, ou encore devant la juridiction déclarée compétente par les clauses figurant au verso du connaissement... L'industriel lyonnais dispose d'une seconde solution: s'adresser à un professionnel des transports de sa ville, qui, après étude de son problème, lui proposera de le prendre en charge moyennant telle rémunération. A partir de ce moment, l'exportateur se trouvera déchargé de tout souci, il n'aura plus à s'occuper de rien. C'est son interlocuteur qui s'emploiera à trouver les différents maillons de la chaîne du transport et traiter avec eux. A la tranquillité d'esprit et au gain de temps inhérents à cette seconde formule, s'ajoute un avantage non moins important sur le plan juridique: en effet, si un dommage se produit en cours de transport, à quelque moment que ce soit, l'industriel lyonnais pourra se borner à assigner en France le maître d'oeuvre de l'opération, qui répondra envers lui de l'ensemble des participants. (Lamy Transport, Tome 2)
Ce maître d'oeuvre qui se charge de faire exécuter - et éventuellement d'exécuter lui-même pour partie - les opérations administratives et matérielles nécessaires à l'acheminement de la marchandise, en endossant les fautes de ses substitués, c'est le commissionnaire de transport au sens français du terme. La commission de transport peut s'appliquer à des opérations beaucoup plus élémentaires : elle commence, par exemple, avec la sous-traitance d'un transport routier de Lille à Marseille.
Dans le code du commerce, une section intitulée: « Le commissionnaire est celui qui agit en son propre nom ou sous un nom social pour le compte d'un commettant». Et c'est à la jurisprudence qu'est revenu le soin de définir la commission de transport.
La Cour de Cassation donne actuellement de la commission de transport la définition suivante, reprise par de nombreux arrêts d'appel: «La commission de transport, convention par laquelle le commissionnaire s'engage envers le commettant à accomplir pour le compte de celui-ci les actes juridiques nécessaires au déplacement de la marchandise d'un lieu à un autre, se caractérise par la latitude laissée au commissionnaire d'organiser librement le transport par les voies et moyens de son choix, sous son nom et sous sa responsabilité, ainsi que par le fait que cette convention porte sur le transport de bout en bout».
Concluant en son nom personnel les contrats nécessaires à la réalisation de l'opération de transport, ce qui le sépare du courtier et, à nouveau, du mandataire. L'intervention d'un commissionnaire de transport amène donc la superposition de deux contrats: l'expéditeur et le commissionnaire sont liés par un contrat de commission de transport, alors que le contrat de transport proprement dit est conclu entre le commissionnaire et le transporteur.
On peut ajouter que la rémunération du commissionnaire de transport prend en général la forme d'un forfait, ne détaillant pas le coût des différentes prestations successives.
Les deux premiers éléments sont essentiels. Il n'y a commission de transport qu'en présence d'une entreprise intervenant comme intermédiaire et avec une marge de manoeuvre suffisante dans l'organisation de l'opération. Si le jeu de ces deux premiers critères laisse subsister un doute, on fera application du troisième et on déduira la qualité de commissionnaire du fait que l'entreprise apparaît en nom, comme expéditeur ou chargeur, sur les documents de transport. Le critère tiré de la forme de la rémunération n'interviendra, lui, qu'à titre tout à fait supplétif. Il va, par ailleurs, de soi que la qualité de commissionnaire n'implique pas monopole des transports du client.
Le contrat type sous-traitance récemment approuvé par décret reprend les éléments de la définition dégagée par la jurisprudence. Il faut entendre par commissionnaire de transport, aussi appelé organisateur de transport de marchandises, «tout prestataire de service qui organise et fait exécuter, sous sa responsabilité et en son nom propre, un transport de marchandises selon les modes et les moyens de son choix pour le compte d'un commettant».
Incidence de la situation administrative.
A l'inverse, le défaut d'inscription au registre n'a pas pour effet de priver cet intermédiaire de la qualité de commissionnaire. Dans le même ordre d'idée, il a été jugé que la situation administrative irrégulière du commissionnaire du fait de sa non-inscription ne vicie pas les contrats passés avec ses clients qui n'ont pas à vérifier son habilitation.. Ainsi, hors de toute appréciation de la situation administrative de l'entreprise, «l'opération... doit être définie au regard des seuls éléments factuels la constituant». La fiche technique de la chambre de commerce et de l'industrie de Paris précise les conditions d'exercice de la profession.
Le commissionnaire de transport doit, en premier lieu, s’inscrire au registre des commissionnaires de transport, tenu par la Direction Régionale de l’Équipement (DRE) du lieu où se situe le siège de l’entreprise ou, à défaut, son établissement principal. La demande d’inscription, qui donne lieu à la délivrance d’un certificat, est déposée auprès du préfet de région. L’inscription est subordonnée à trois conditions :