La congruence sur les entiers est une relation pouvant unir deux entiers. Elle fut pour la première fois étudiée en tant que structure par le mathématicien allemand Carl Friedrich Gauss à la fin du XVIIIe siècle et présentée au public dans ses Disquisitiones arithmeticae en 1801. Elle est aujourd'hui couramment utilisée en théorie des nombres, en algèbre générale et en cryptographie. Elle représente le fondement d'une branche mathématique appelée arithmétique modulaire.
C'est une arithmétique où l'on ne raisonne pas directement sur les nombres mais sur leurs restes respectifs par la division euclidienne par un certain entier : le modulo (qui sera noté n tout au long de l'article). On parle alors de congruence.
L'histoire, les outils développés pour l'arithmétique modulaire ainsi que les applications sont traités dans l'article Arithmétique modulaire. Une analyse plus exhaustive et moins didactique est proposée dans l'article Anneau Z/nZ.
L'arithmétique modulaire est un système arithmétique d'entiers modifiés, où les nombres sont « abaissés » lorsqu'ils atteignent une certaine valeur.
Donnons comme exemple, l'« arithmétique de l'horloge » qui se réfère à l'« addition » des heures indiquées par la petite aiguille d'une horloge : concrètement, si nous commençons à 9 heures et ajoutons 4 heures, alors plutôt que de terminer à 13 heures (comme dans l'addition normale), nous sommes à 1 heure. De la même manière, si nous commençons à minuit et nous attendons 7 heures trois fois de suite, nous nous retrouvons à 9 heures (au lieu de 21).
Fondamentalement, quand nous atteignons 12, nous recommençons à zéro ; nous travaillons modulo 12. Pour reprendre l'exemple précédent, on dit que 9 et 21 sont congrus modulo 12. Les nombres 9 ; 21 ; 33 ; 45 ; etc. sont considérés comme égaux lorsqu'on travaille modulo 12.
Pour généraliser, nous pouvons facilement imaginer une horloge qui contient un nombre arbitraire d'heures, et faire des calculs avec un nouveau modulo.
Les propriétés précédentes montrent que deux nombres congrus entre eux modulo n sont interchangeables dans une addition ou une multiplication, lors d'une congruence modulo n. L'idée vient alors de regrouper tous les nombres congrus entre eux modulo n dans une même classe que l'on appelle une classe d'équivalence et de ne travailler qu'avec un représentant particulier de cette classe. Comme tous les nombres de la même classe ont même reste dans la division par n, on privilégie les restes dans la division par n et on travaille sur un ensemble noté ou composé des n éléments ou plus simplement {0, 1, 2, ... , n - 1} ensemble des restes modulo n, que l'on appelle anneau résiduel modulo n ou encore anneau quotient
Sur cet ensemble peuvent être définies une addition et une multiplication analogues à celles définies sur les entiers relatifs :
On peut alors construire les tables d'opérations suivantes :
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Ces opérations ont presque les mêmes propriétés que l'addition et la multiplication dans
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Un ensemble muni de deux opérations ayant ces propriétés s'appelle un anneau.
La seule opération que l'on a l'habitude de faire dans et qui n'est pas toujours juste dans l'anneau est la simplification.
De même, la propriété constamment utilisée dans les ensembles de nombres classiques« pour qu'un produit de deux termes soit nul, il faut et il suffit que l'un des termes le soit » n'est pas toujours réalisée dans
On dit que l'anneau n'est pas intègre.
La résolution d'équations peut donc devenir un peu problématique quand des multiplications sont en jeu :
On montre que la résolution de l'équation ax = b d'inconnue x dans possède une unique solution si et seulement si a et n sont premiers entre-eux
La recherche de solutions à l'équation qui peut avoir, selon les valeurs de n et de a, aucune, une, deux solutions, ou même davantage, donne lieu à l'étude des résidus quadratiques et à l'énoncé de la loi de réciprocité quadratique.
La construction de comme anneau quotienté par un idéal et les propriétés algébriques de l'anneau Z/nZ sont traités dans l'article Anneau Z/nZ
De la multiplication dans , il est naturel de s'intéresser aux puissances successives. Il n'y a que n - 1 restes possibles, donc n - 1 valeurs possibles pour ak, on obtient donc nécessairement plusieurs fois la même valeur. Donc, il existe k et m tels que ak et am ont le même reste modulo n. Comme la construction de ak est fondée sur une récurrence, dès que l'on tombe sur un reste déjà rencontré, on sait que la suite des puissances devient cyclique à partir de cette puissance et on peut arrêter l'exploration.
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Une observation sur les puissances dans et montre que, dans le premier cas, pour tout a premier avec 7 (c'est-à-dire non congru à 0 modulo 7), on a a6 congru à 1 modulo 7 et dans le second cas, les seules suites passant par 1 correspondent à des entiers premiers avec 15, il y a 8 entiers premiers avec 15 et on remarque que pour a premier avec 15, a8 est congru à 1 modulo 15.
Ces deux observations correspondent à deux théorèmes :