Crème solaire - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

Une crème solaire est une crème ou une lotion dont le but est de protéger la peau de certains effets nuisibles dus aux rayonnements ultraviolets du soleil. Elle constitue un des moyens de la photoprotection externe passive. Ce produit s'applique essentiellement sur les plages en été ou sur les pistes de ski, et est fabriqué par des laboratoires de cosmétiques ou pharmaceutiques. Leur efficacité repose sur des filtres ultraviolets qui peuvent être chimiques (dont l'impact négatif sur l'environnement a été démontré par plusieurs études) ou minéraux (sans impact signalé sur l'environnement).

Composition

Généralités

Une protection efficace doit bloquer aussi bien les rayons UVA que des rayons UVB : les UVB (et dans une moindre mesure les UVA) peuvent causer le coup de soleil, les UVA provoquent un vieillissement prématuré de la peau, les UVA et surtout les UVB causent des cancers de la peau.

Un produit solaire est composé de filtres ultraviolets dans une base qui peut être une huile ou plus fréquemment une émulsion (crème ou lotion). Une émulsion aqueuse permet d'appliquer une plus grande épaisseur de produit sur la peau et n'est pas grasse au toucher.

La crème solaire contient généralement d'autres ingrédients : conservateurs, agents pour stabiliser l'émulsion, anti-radicaux libres (vitamine E ou vitamine C par exemple), épaississants, agents hydratants… La formulation tient compte du fait que le produit doit adhérer à la peau, et résister à l'eau.

Les deux familles de filtres ultraviolets

Il existe deux types de filtres ultraviolets :

  • les filtres chimiques, composés chimiques organiques qui absorbent la lumière ultraviolette (comme l'oxybenzone)
  • les filtres minéraux, des matériels opaques qui reflètent la lumière (comme le talc, l'oxyde de zinc, le dioxyde de titane, le kaolin).

La plupart des produits solaires contiennent des filtres chimiques ou des filtres minéraux ou les deux.

Les filtres minéraux (des crèmes dites "bio") sont propres pour l'environnement et hypoallergéniques.[citation nécessaire] Ils étaient au début moins appréciés des vacanciers car plus difficiles à étaler et plus visibles, mais il s'agit d'"un défaut corrigé dans les versions actuelles", écrit Le Figaro, été 2008.

Les filtres chimiques sont plus faciles d'usage mais ils polluent l'eau, sont difficiles à éliminer, même par les stations d'épuration, et peuvent s'avérer dangereux s'ils sont ingérés par l'homme. Les effets négatifs des filtres chimiques sur l'environnement sont attestés par plusieurs études scientifiques :

  • Une étude menée en Suisse par le laboratoire Empa montre leur impact négatif sur les truites de rivière.
  • Selon Le Figaro en 2008, "Une équipe de chercheurs italiens a démontré que, dans des zones touristiques fréquentées (Egypte, Thaïlande, Indonésie), la présence d'écran solaire dans l'eau menace les récifs coralliens. En cause : les substances chimiques qui filtrent les ultraviolets détruisent aussi les microalgues indispensables à la vie des coraux. Mieux vaut utiliser une protection de type minéral plutôt que chimique."

Efficacité

Indice de protection

L'indice de protection (IP) d'une crème solaire est une mesure de son efficacité. L'indice de protection juge le pouvoir protecteur d'un produit contre les coups de soleil. Il concerne donc principalement la protection anti-UVB. L'IP est parfois noté FPS (Facteur de Protection Solaire) ou encore SPF (Sun Protection Factor).

L'indice de protection a la même signification dans tous les pays. Il est déterminé par des tests standardisés. Le texte publié par la Commission Européenne stipule : « Afin de garantir la reproductibilité et la comparabilité de la protection minimale recommandée contre les rayons UVB, il convient d’utiliser la Méthode internationale d’essai du facteur de protection solaire actualisée en 2006 par les industries européenne, japonaise, américaine et sud-africaine. » Cette recommandation s'appuie sur le texte accessible auprès du Colipa. Lors de ces tests, on applique une quantité de produit solaire de 2 mg par cm² sur une partie du dos de volontaires qui sont ensuite soumis à différentes doses d'UV. 24 heures après, on compare la réaction de la peau avec et sans protection solaire. On en déduit la Dose Erythémale Minimale (DEM), qui est la plus faible dose d'ultraviolet provoquant une rougeur de la peau. L'indice de protection est le rapport entre la DEM sur une zone de peau recouverte de crème solaire et la DEM sur une zone non protégée.

L'indice de protection est aussi le rapport entre la dose d'UV nécessaire pour obtenir un coup de soleil avec et sans la crème solaire. Ainsi, au laboratoire sous une source qui émet un rayonnement constant dans le temps et pour une crème qui inclut des produits photostables, si une personne a un coup de soleil au bout de 10 minutes sans protection, un IP 15 signifie qu'il faudra 150 minutes (soit 15 fois 10 minutes ou 2h30) pour obtenir le même coup de soleil avec ce produit solaire. Donc plus l'indice est élevé, meilleure est la protection, contre le coup de soleil. Mais il ne faut pas perdre de vue que toutes les personnes ne sont pas égales au regard des risques, il existe six phototypes. Les peaux claires ont besoin d'une protection plus élevée contre les UV que les peaux mates.

Il faut savoir que la protection contre les UV érythémaux est proportionnelle à la valeur de l'IP :
Un IP 2 arrête 50% des UV érythémaux
Un IP 15 arrête 93% des UV érythémaux (il laisse passer 1/15 soit 7% des UV érythémaux)
Un IP 20 arrête 95% des UV érythémaux
Un IP 30 arrête 97% des UV érythémaux
Un IP 50 arrête 98% des UV érythémaux

L'indice de protection IP ne fournit qu'une information partielle sur la protection contre les UVA. Toutefois, des crèmes solaires à SPF très élevé ne peuvent être obtenues qu'en atténuant aussi le rayonnement UVA. En effet, ces derniers ne causent des coups de soleil que pour des doses très fortes. Cependant, ils entraîneraient davantage de dégâts à long terme que les UVB. Il n'existe pas d'indice de protection contre les UVA qui soit officiellement reconnu. L'Union Européenne recommande d'utiliser la méthode de la pigmentation persistante appliquée par l’industrie japonaise et modifiée par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé — Afssaps ainsi que la méthode de la longueur d’onde critique. Certaines crèmes donnent quand même un indice UVA, mais les méthodes utilisées étant différentes, ne permettent pas nécessairement d'effectuer de comparaisons entre des marques différentes.

L'indice de protection permet au consommateur de choisir un produit solaire adapté, en fonction de son type de peau, de son exposition et des conditions météorologiques (plage, montagne, soin quotidien...). Certains produits n'ont pas d'IP affiché sur le flacon (= un IP de 1), ils ne revendiquent donc pas de protection solaire. C'est le cas de la plupart des autobronzants, du monoï classique et des huiles « bronzantes ».

Limites

Les crèmes solaires protègent contre les UVB et commencent à filtrer également des UVA. Mais elles ont un effet pervers : les personnes qui utilisent des crèmes solaires se croient protégées du soleil et ont tendance à s'exposer plus longtemps au soleil. De même, les crèmes solaires ne sont pas destinées aux bébés, qui ne doivent pas être exposés au soleil.

Les produits solaires sont utiles mais doivent être associés à des mesures de prudence : le port de vêtements, de lunettes de soleil et d'un chapeau, la non-exposition au soleil entre 12 h et 16 h en France l'été (car le rayonnement UVB est à son maximum d'intensité) et la limitation de la durée de l'exposition.

Page générée en 0.138 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise