Une fois les produits sanguins recueillis, ceux-ci sont préparés (filtrés et séparés en différents composants sanguins). Les tubes échantillons sont analysés afin de vérifier qu'il n'y a aucun risque (notamment par le dépistage d'infections sexuellement transmissibles. Si les tests ne révèlent aucun problème les produits sanguins (globules rouges, plasma et plaquettes) sont prêts à être distribués aux hôpitaux et cliniques qui les délivreront aux malades qui en ont besoin. Particularité du plasma, celui-ci sert à fabriquer des médicaments. Ce plasma est entièrement cédé par l'Établissement français du sang (EFS) au Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies (LFB). Ces médicaments (immunoglobulines, gammablobulines, etc.) sont indispensables à de nombreux malades souffrant de déficit immunitaire plus ou moins sérieux. La forme la plus connue de cette maladie sont les bébés bulles qui n'ont aucun système immunitaire.
Le donneur est averti des éventuels problèmes que le dépistage aurait relevés, que le problème soit en apparence mineur (petite anémie...) ou plus sérieux (signe d'hépatite, VIH...).
Cependant les réactifs utilisés sont très sensibles et peuvent parfois réagir avec certains composants du sang, sans même qu'il y ait maladie (on parle alors de faux positifs). Il convient de contacter le centre de transfusion qui a signalé le problème pour effectuer un contrôle.
Chaque année le prix de la poche de sang est fixé par l'Etat en fonction des besoins des hôpitaux, en 2007 une poche a été fixé à 176,44 € HT. Un chiffre qui tend à augmenter chaque année du fait de l’augmentation de la demande de produits sanguins, l'équivalent de 135 000 dons supplémentaires par an.
En 2008, l’EFS a recueilli environ 2,36 millions de dons de sang, 350 000 dons de plasma et 180 000 dons de plaquettes.
Devant l'augmentation constante des besoins en produits sanguins, ces dons ne suffisent plus à couvrir les demandes. Après une longue période de diminution des besoins en produits sanguins labiles, la situation s’est inversée depuis 2001. Les besoins augmentent de manière constante, sur un rythme de 2 à 3 % par an, avec une accélération ces dernières années (+ 5 % en 2007).
Plusieurs facteurs expliquent ce revirement de situation observé depuis 2001 :
Parallèlement à cette augmentation de la demande, les prélèvements de sang, tout comme le nombre de donneurs, ont tendance à se stabiliser (autour de 1,6 millions de dons par an). L’approvisionnement des établissements de santé a néanmoins pu être maintenu grâce à une gestion rigoureuse des produits prélevés. Le taux de péremption des produits ou de non-utilisation est ainsi passé de 1,49 % en 2003 à 0,63 % fin 2006 : la gestion du processus de fabrication est donc totalement maîtrisée et optimisée.
Pendant les vacances, durant les épidémies de gastroentérite ou de grippe, les donneurs sont en effet moins nombreux, ce qui entraîne une nette diminution des stocks puisque les besoins en produits sanguins sont quant à eux constants. Auparavant épisodiques, ces périodes de tension sont devenues récurrentes. Aujourd'hui le risque de pénurie est devenu permanent.
Pour assurer une parfaite autosuffisance, il faudrait être en permanence à 14 jours de stock. Les globules rouges ne se conservent que 42 jours : d’où l’importance de donner régulièrement son sang. Pour répondre à l’augmentation de la demande de produits sanguins avec les mêmes exigences de qualité et de gestion, il faudrait ainsi recueillir 135 000 dons supplémentaires par an. Pour cela, il faut donc conquérir de nouveaux donneurs et également augmenter le nombre de dons par donneur.
Le donneur peut choisir, en l'absence de contre-indication spécifique, le type du don qu'il souhaite faire : don de sang total, don de plaquettes (thrombocytaphérèse) ou de plasma (plasmaphérèse). Les équipes de l'EFS peuvent toutefois l'orienter vers un don en particulier en fonction de son groupe sanguin, de son taux d'hémoglobine, de son taux de plaquettes, de la qualité de ses veines, etc.
Une poche de sang est prélevée au donneur. Elle est traitée par la suite afin de séparer le sang en ses différents composants. La durée du prélèvement est habituellement entre 5 et 15 minutes.
Une poche de 450 ml environ est prélevée ainsi que des tubes échantillons sur lesquels seront effectués les contrôles et tests, le don pouvant aller jusqu'à 480 ml.
La quantité de sang prélevée est prescrite par le médecin-préleveur et est adaptée aux poids, sexe et âge du donneur. Elle est abaissée à 420 ml chez un adulte de plus faible constitution. Mais la quantité de sang prélevable doit être au moins égale à environ 400 ml, sinon le coût de l'opération devient trop important, autant d'un point de vue matériel (seringue et poche à usage unique, coût des examens comme étude de la formule sanguine, tests de dépistage divers et variés, collation offerte), que du personnel (entretien avec un médecin, soins infirmiers). Cela ne permet pas non plus d'avoir un produit fini qui corresponde à une unité thérapeutique, l'intérêt du malade étant au centre des préoccupations avant tout. Si jamais le donneur ne peut fournir suffisamment de sang (veines trop fines, par exemple), le don peut être interrompu. Néanmoins, le sang donné n'est pas perdu et peut servir à la recherche et tout autre application non thérapeutique. Le don non thérapeutique est très important car il permet de produire notamment des réactifs indispensables pour réaliser les tests sur les tubes échantillon.
On appelle don par aphérèse le don d'une partie seule du sang, celui-ci étant partiellement traité durant le don par centrifugation. cela permet de séparer le plasma ou les plaquettes puis de restituer au donneur le reste du sang. Ce type de don ne se fait que sur rendez-vous. Il nécessite une mise en œuvre plus importante due au fait qu'une partie du sang prélevé est traitée immédiatement.
La plasmaphérèse est le prélèvement du plasma sanguin. On utilise ce plasma comme thérapie de maladies particulières, et c'est toujours par ce moyen que le donneur de sang donne du plasma seul, en gardant ses globules rouges et ses thrombocytes qui sont remis dans son appareil circulatoire (jusqu'à deux fois par mois). Le plasma est surtout utilisé pour soigner les grands brûlés.
Une utilisation importante de la plasmaphérèse est la thérapie des maladies auto-immunes, dans lesquelles les symptômes sont si catastrophiques que la thérapie médicale est insuffisante pour contrôler les symptômes. La plasmaphérèse débarrasse la circulation de ses anticorps.
D'autres utilisations sont l'élimination des protéines sanguines lorsqu'elles sont trop abondantes et causent un syndrome d'hyperviscosité.
Selon l'association « don de soi - don de vie », il est important de ne pas prendre d'ibuprofène ou d'aspirine dans les jours précédent le don de plaquettes car ces médicaments rendent le sang plus fluide en empêchant la production de plaquettes.
Pour les dons de plaquettes, la quantité prélevée tourne aux alentours de 300 ml.
Une première prise de sang est faite sur le bras opposé au don complet. L'éprouvette de sang ainsi récoltée est ensuite analysée sur le champ afin de déterminer la teneur en plaquettes du sang du donneur (pour un don de plaquettes, pas pour un don de plasma). Ce dernier a ensuite le choix de faire un don simple ou double (le double n'est pas offert dans tous les centres de dons). Pour un don simple, la durée de prélèvement varie de 4 à 10 minutes. Lors d'un don double, le donneur peut s'attendre à passer un minimum de 7 minutes sur la chaise de prélèvement. Il est possible que, la teneur en plaquettes du sang du donneur étant trop faible, celui-ci n'ait que la possibilité de faire un don simple. Lorsque le donneur a fait son choix, le sang est prélevé et partiellement traité immédiatement par une machine qui va le centrifuger afin de séparer le plasma ou les plaquettes. Lors du processus, un anticoagulant est ajouté au sang afin que celui-ci ne coagule pas. Inévitablement, une petite partie de cet anticoagulant est repassée au donneur lors du retour des composantes du sang non-utilisées. Il est possible de faire une réaction allergique à cet anticoagulant : elle consiste généralement en de légers picotements et en une sensation de froid. Dans le cas où le donneur présente ces symptômes, le don s'arrête et ce dernier ne peut plus donner de plaquettes.
Il ne s'agit pas à proprement parler d'un don mais d'une méthode de prélèvement du sang avant que celui-ci ne soit rendu au patient, généralement en prévision d'une intervention chirurgicale.On parle aussi de don de sang autologue programmé (DSAP). La transfusion autologue programmée est une intervention qui consiste à transfuser au patient le sang qu’on lui a prélevé auparavant lorsqu’il doit subir une chirurgie élective. On évite ainsi les risques d’infections transmissibles pouvant être associés au sang provenant d’autres donneurs. Cette méthode de transfusion sanguine avait été encouragée à la suite du scandale du sang contaminé au début des années 1990. Toutefois, l’amélioration importante de la qualité des services de prise en charge des dons de sang en général a grandement contribué à accroître et à assurer leur sécurité. En conséquence, le recours au don de sang autologue programmé (DSAP) a fortement diminué.
Dans le monde, plus de 80 millions d'unités sont collectés annuellement, dont seulement 45% dans les pays en voie de développement. En moyenne, en France, 500 000 personnes reçoivent chaque année une transfusion sanguine. L'Établissement français du sang prélève et distribue 2,2 millions de poches par an et accueille 1,5 million de donneurs soit 4 % de la population en âge de donner. Le nombre moyen de dons par an et par donneur est de 1,6, il en faudrait 2. Sur ce total de dons annuels, 90 % sont des dons de sang et 10 % sont des prélèvements de plaquettes ou de plasma par aphérèse. En 2002, le taux de nouveaux donneurs était de 24 %. Les jeunes de 18 à 30 ans représentent 31 % des donneurs. Environ 2,3 million de dons par an sont nécessaires en France.