Église Saint-Avit | |||
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Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région | Aquitaine | ||
Département | Dordogne | ||
Ville | Saint-Avit-Sénieur | ||
Culte | Catholique romain | ||
Type | Église | ||
Début de la construction | XIIe siècle | ||
Style(s) dominant(s) | Romane | ||
Protection | Classé MH | ||
Localisation | |||
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L’église de Saint-Avit-Sénieur est un édifice religieux situé sur a commune de Saint-Avit-Sénieur, dans le département français de la Dordogne. Elle est classée sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en 1999, au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Entre 1060 et 1065, un petit groupe de moines vit près du tombeau de saint Avit qui se trouvait dans la vallée à l'ouest de l'abbaye.
Un récit hagiographique rédigé par une personne liée à l'abbaye Saint-Martial de Limoges au XIesiècle raconte qu'Avit serait né à Lanquais vers 487, aurait servi Alaric II et aurait combattu à la bataille de Vouillé avant de mener une vie d'ermite dans la vallée proche de Saint-Avit-Sénieur. Il serait mort en 570 et enterré dans la chapelle Notre-Dame-du-Val qu'il aurait construite.
La construction de l'abbaye est entreprise au début du XIIe siècle.
Translation du corps de saint Avit dans l'abbatiale en 1117.
Guillaume II d'Auberoche, évêque de Périgueux, consacre un autel à saint Jacques de Compostelle en janvier 1118.
En 1141, c'est Geoffroi du Louroux, évêque de Bordeaux, consacre un autel.
L'église est sécularisée en 1292.
Les Albigeois auraient incendiés la prieurale au XIIIe siècle.
En 1525, la partie sud-ouest de la troisième travée de l'église s'écroule. Le mur est réhabilité.
Des bandes protestantes détruisent une partie du clocher nord et saccagent l'abbaye en 1577.
L'abbaye est rattachée au chapitre de la cathédrale de Sarlat en 1685. Le chœur qui avait été ruiné est fermé par un chevet plat. Le cloître et les bâtiments conventuels sont effondrés et arasés.
En 1883 est entreprise la restauration des parties hautes de l'église sous la direction de M. Rapine, architecte des Monuments Historiques.
Entre 1968 et 1971, suite à des chutes de pierres et l'apparition de fissures, les voûtes sont étayées sous la direction de Yves-Marie Froidevaux. L'église est fermée au public.
De 1980 à 1992, des travaux de restauration et de confortement ponctuels de la troisième travée de l'église sont réalisés sous la direction de B. Fonquernie.
En 1997, restauration générale de l'église sous la direction de Ph. Oudin.
La troisième travée de l'église est ouverte au public en septembre 1998, puis en 2000, toute l'église est réouverte.
En 2001 de nouveaux vitraux sont posés.
Sur le site de l'église actuelle, une première église, probablement construite par des moines bénédictins, a existé jusqu'au milieu du XIe siècle.
Cette première église devait être charpentée et formée d'au moins trois travées compte-tenu des trois contreforts actuels.
Les murs de cette église primitive ont été conservés lors de l'élévation de l'église actuelle. On peut en effet observer sur le bâtiment actuel, à l'extérieur, que :
L'église actuelle a été élevée à l'époque romane, fin XIe - début XIIe siècle. Début XIIe siècle, le corps de saint Avit y a été transféré comme l'atteste une pierre gravée dans un mur de l'église.
La construction de cette deuxième église a été effectuée par des chanoines augustiniens.
L'entrée est surmontée d'un crénelage et de deux clochers datant du XIIIe siècle. Le clocher nord a été partiellement détruit au cours des Guerres de Religions.
La tour nord-ouest devait être voutée d'une sorte de coupole ou d'une terrasse : on remarque des pierres en encorbellement. Au-dessous sont visibles les restes d'une voûte en berceau qui devait protéger la partie inférieure de la tour.
La tour sud-ouest, couverte d'une toiture, a été probablement refaite, dans sa partie supérieure, en 1577. Durant la campagne de restauration sous la direction d'Henri Rapine (voir section Histoire) la tour a été couverte par un toit à pente faible. De hautes arcatures à arcs légèrement brisés sont visibles.
Le portail en plein cintre est sans décoration. Il est protégé par une bretèche à mâchicoulis datée de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle. Les crénelages ont été ajoutés au XIXe siècle par Henri Rapine.
Ce mur est accolé aux ruines du cloître (voir ci-dessous). Il présente de façon nette des traces rouges d'un incendie. Or, un contrefort situé près de la porte de communication entre l'église et le cloître ne présente pas ces traces. Ce contrefort est daté de 1525 ainsi que l'atteste une inscription. Par conséquent, l'incendie est antérieur à 1525.
Deux traditions orales attribuent cet incendie soit aux albigeois en 1214, soit aux Anglais en 1442, pendant la guerre de cent ans (voir la chronologie en-tête de ce chapitre).
La position des fenêtres sur ce mur ne correspond ni à la position des contreforts ni des arcatures. Les contreforts de ce mur sont en fait ceux de l'église primitive qui ont été prolongés. Les fenêtres correspondent à une église à coupoles plus élevée, et non pas à l'église à voûtes gothiques que l'on peut voir (voir section ci-dessous : intérieur).
Au pied de l'abside se trouvent quelques tombes vides de moines ou d'aristocrates.
L'abside, initialement semi-circulaire comme en attestent des vestiges retrouvés dans les caves des habitations limitrophes, a été détruite en 1577. Elle a été remplacée au XVIIe siècle par une abside plate munie d'une échauguette.
Le plan intérieur est formé de trois travées carrées délimitées par des piliers massifs qui étaient probablement prévus pour soutenir des coupoles.
À leur place se dresse une voute sur croisée d'ogives de type angevine. Elle ne présente pas les marques rouges caractéristiques de l'incendie du XIIIe siècle qui a détruit la première voute, au contraire des murs et des piliers de soutien.
Le bâtiment a donc pu être, à ses débuts et jusqu'à l'incendie du XIIIe siècle qui l'a partiellement détruit, recouvert de coupoles. À cause de l'utilisation du bois pour les échafaudages, ces coupoles étaient peut-être en cours de construction quand l'incendie s'est déclaré.
La voûte présente une belle décoration peinte formée d'entrelacs rouges sur fond jaune. Des peintures murales sont également visibles, dont un saint Christophe.
Le bénitier à l'entrée est daté du IXe siècle. Il peut s'agir d'un vestige de l'église Notre-Dame-du-Val.
L'autel doré est contemporain (fin XXe siècle).
Le chevet, plat, est postérieur aux guerres de religion (1577, voir la chronologie plus haut). La fenêtre actuellement bouchée et la bretèche qui la surmonte sont caractéristiques du XVIIe siècle. Le chevet primitif avait une forme semi-circulaire. Des vestiges de l'ancien chevet ont en effet été retrouvés à l'extérieur (base de colonne engagée datée du XIIe siècle et reste de paroi courbe du côté nord).