Funiculaire de Bregille - Définition

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L'association des Amis du Funiculaire de Besançon

La gare basse, en 2008.

Le 9 décembre 2005, sous l'impulsion d'Alexandre Jury, jeune étudiant passionné par ce patrimoine particulier, est créée l'association Les Amis du Funiculaire de Besançon. Un combat est alors engagé pour restaurer le funiculaire. La voiture numéro deux est rénovée par les ateliers municipaux de la Ville de Besançon et la gare basse restaurée par l'entreprise de réinsertion Alternative Chantiers. L'ensemble a ainsi pu être présenté, pour la première fois, aux journées européennes du patrimoine les 15 et 16 septembre 2007.

L'association travaille actuellement sur le projet de réhabilitation de la gare haute et, à plus long terme, sur un projet global de rénovation. Des animations sont régulièrement assurées dans la gare basse, notamment lors des Journées du Patrimoine. Initiée par l'association en janvier 2007, qui en avait fait la demande, la proposition d'inscription du Funiculaire au titre des Monuments Historiques a été approuvée par la Commission régionale du patrimoine et des sites de Franche-Comté, suite à la proposition la Direction régionale des Affaires culturelles de Franche-Comté, en juin 2010. La signature de l'arrêté d'inscription par le préfet de région est à venir. Un livre retraçant l'histoire du funiculaire est actuellement en cours de préparation.

La Régie du funiculaire

De l'après guerre au années 1970

Le 1er août 1945, le conseil municipal de la ville nomme M.Laporte, alors chef de section de service de voirie, comme Directeur de la Régie Municipale du Funiculaire. En 1944, le régie fait un bénéfice de 52 000 francs, et un bénéfice de 95 000 francs en 1945 pour un total de 222 000 voyageurs cette même année, chiffre encore inégalé. Bien que les bénéfices soient là, il manque toujours de l'argent notamment à cause des travaux faits sur les voitures et l'éclairage, c'est pourquoi une subvention de 600 000 francs est accordée à la régie. Concernant les années 1950, seul le chiffre de 150 467 voyageurs et la trace d'importants travaux sur le câblage de tractation des véhicules et la voirie nous renseignent sur l'histoire du funiculaire à cette époque.

Au début des années 1960, les recettes et le nombre de voyageurs sont stables, oscillant entre 110 000 et 120 000 voyageurs, avant de redescendre à 94 000 à la fin de cette décennie. À partir des années 1970 on note une importante diminution de la fréquentation : de 94 000 voyageurs en 1969, on passe à 64 000 en 1972, 38 000 en 1979 avant de remonter à 40 000 en 1980. Cette baisse de fréquentation est expliquée par l'explosion de l'utilisation de l'automobile, et aussi par ce que le plateau fut desservi à partir de 1976 par un service de minibus. Ceux-ci desservent Bregille en plusieurs points et font la liaison directement avec la centre-ville.

Les années 1980

Durant les années 1980, la baisse de fréquentation continue, remettant en cause l'exploitation du funiculaire, qui demande toujours plus de budget lié au fonctionnement. En 1980, d'importants travaux sont envisagés mais remis en doute notamment parce ce que depuis 1972, la participation de la ville par voyageur n'a cessé d'augmenter : 1,43 francs en 1972, 4,09 francs en 1975 et 8,39 francs en 1979. La séance du 22 octobre 1980 du conseil municipal prononce la réfection des voitures et la poursuite de l'exploitation. Début 1981, les voitures sont démontées l'une après l'autre pour que le service puisse continuer, aux ateliers de la Pelouse à Saint-Ferjeux. Les caisses en bois sont presque toutes reconstruites à l'identique sur leur châssis d'origine, la seule différence avec l'originale étant les vitres en plexiglas bombé sur la cabine des wattmans mises à la place des anciennes vitres plates. Les toits des voitures sont eux aussi totalement reconstruits, et du ver cuivre est posé sur le contreplaqué afin de donné une touche de modernité tout en laissant le véhicule étanche.

Le journal de Bregille consacre une ode dans le numéro de décembre 1981 : « Ode pour le glorieux ravalement du funi, Pardon nous avions cru dans un propos cynique, Au rapt insidieux de tes roulants appas, Mais voici qu'aujourd'hui ta beauté mécanique, Tourne résolument le dos au noir trépas. Tu trône, lourd déjà de tes succès futurs, Prêt à bondir au vert sommet de la grimpette, Qui sonneront bientôt pour toi seul dans l'azur, Ta robe a pris ce ton des tournesols champêtres, Avec un rien de cuivre étincelant au front, Et ta joue s'embellit des reflets qu'on voit naître, Au brillant plexiglas de ton museau si rond. Ah ! ta moitié sera bienheureuse demain, Quand au doux croisement des voies parallèles, Vos flancs se frôleront en un léger bruit d'ailes, Sous le regard ému de vos amis humains, Que chantent maintenant nos chœurs mélodieux, Et que de gais bouchons bondissent sur nos tables, Pour ton siècle nouveau qui germe sous nos yeux ! Tout ça pour dire qu'il faudrait s'arrêter de dérailler et qu'une petite fête pimpante en l'honneur de cette bonne vieille bête qui s'est refait une beauté ne serait pas à dédaigner ! Le Poil à Gratter. »

Malgré les travaux importants et le nouveau « look » du funiculaire, les fréquentations ne sont pas aux rendez-vous avec même une baisse de 15% du nombre de voyageurs en 1981. La ville et le Comité de quartier décident donc de modifier les horaires pour que ceux-ci puissent correspondre à une utilisation plus touristique, et aussi pour faire des économies dès janvier 1982. Le fonctionnement aura lieu les mercredis, samedis et dimanches en période hivernale et tous les jours de 13h30 à 19 heures en période estivale (du 1er juin au 15 septembre). Ces nouveaux horaires feront l'objet d'une pétition de 200 signatures en quelques jours de la part des bregillots, réclamant une circulation quotidienne. Les habitants obtiendront une concertation avec le maire le 13 mars 1982 à la maison de quartier. À la suite de cette réunion, les horaires sont de nouveau modifiés : le funiculaire sera en marche les lundis, mardis, jeudis et vendredis de 10h30 à 12h et de 16h30 à 19h30, les mercredis de 10h30 à 12h et de 13h30 à 19h30 et les week-ends de 13h30 à 19h30. Mais une nouvelle baisse de trafic intervient en 1982 avec 25 191 voyageurs, puis en 1983 avec 22 286.

La municipalité met alors en place un système permettant aux abonnés des bus de la CTB et/ou porteur de tickets de bus d'emprunter gratuitement le funiculaire à partir du 1er juillet 1983, ce qui permet d'augmenter la fréquentation de 59% au cours de cette année. En 1984 et 1985, la tendance s'inverse enfin, car le nombre de voyageurs remonte à plus de 30 000 mais le funiculaire est encore très loin d'être rentable, car pour 38 000 francs de recette il faut dépenser 485 000 francs dont 413 000 francs pour le personnel. En 1986, la fréquentation retombe à 25 046 voyageurs. Bien qu'on inclura deux voyages gratuits dans un carnet distribué aux nouveaux bisontins, le funiculaire reste marginal des activités touristiques de la ville et n'est même pas référencé dans les nombreux dépliants dédiés aux monuments et activités de la capitale comtoise.

La fermeture du funiculaire

Une pancarte du funiculaire, en 1990.

Le 12 mars 1987, le trafic du funiculaire est interrompu afin de réaliser des travaux de consolidation de la voie, avec le remplacement du ballast et de 80 traverses métalliques, et le service et de nouveau assuré fin avril de cette même année. Le directeur de la régie notera, le 27 mai 1987 lors d'un contrôle de routine, les points suivants : à environ 100 mètres de la gare haute et sur longueur de cinq mètres, la voie n'adhère plus au ballast — à 30 mètres de la gare basse, l'alignement des rails et devenu défectueux suite à un glissement de la voie sur le ballast — d'importants problèmes surgissent au niveau de l'échangeur, les rails extérieur sont usés (-14 millimètres par rapport au rails neufs). C'est alors que le funiculaire est fermé le jour du constat de ces anomalies, en attendant que des experts examinent les pièces défectueuses. L'entreprise Von Roll remet un rapport le 1er juillet 1987 : un devis suggère la remise en état d'une grande partie du funiculaire, pour un coût de 1 083 000 francs. Devant la somme faramineuse demandée, la Régie n'a d'autres choix que de fermer le funiculaire pour raison de sécurité en attendant de trouver les fonds nécessaires aux réparations, c'est ainsi que les voitures sont démontées et placées dans un hangar. Les voitures sont, l'une après l'autre, déposées et transportées par une grue dans un hangar et la voiture numéro deux, entre en gare à 10h52 pour son ultime voyage. À son bord un wattman, deux photographes de la ville et deux journaliste de l'Est républicain. Bien qu'aucun arrêt définitif n'ait été envisagé, la ville décide d'intégrer la patrimoine de la Régie dans ses biens et procède à sa liquidation en janvier 1989. Puis en 1993, l'Office municipal HLM transforme la gare supérieure en logement social.

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