Funiculaire de Bregille - Définition

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Caractéristiques

Caractéristiques générales et techniques

Vue du funiculaire depuis la gare haute.

Avant sa fermeture, le funiculaire de Bregille était ouvert sept jours sur sept avec des horaires différents suivant les jours et transportait en moyenne 239 voyageurs par jour et environ 87 249 par an. Les voyageurs étaient principalement des thermalistes et des habitants de Bregille de l'ouverture du funiculaire jusqu'aux années 1930, puis seuls des habitants du quartier et des bisontins en recherche d'espaces verts l'utilisèrent jusqu'à sa fermeture en 1987.

Il gravissait les 73 mètres de dénivelé (pour une longueur de 423 mètres) entre la gare basse et la gare haute avec une vitesse de 8 km/h, et comprend un évitement Abt. Le funiculaire est équipé d'une seule voie à un petit écartement de 1,05 mètre et la rampe atteint au maximum 22 %. Le moteur était un moteur électrique fabriqué par Alsthom en 1938 et la machinerie fut quant à elle construite par les établissements suisses Louis de Roll (Berne). La ligne était, et ce dès son origine électrifiée avant d'être désélectrifiée à la fermeture du funiculaire.

C'est à partir de 1981 que les voitures auront leur apparence actuelle : les caisses en bois sont presque toutes reconstruites à l'identique sur leur châssis d'origine, la seule différence avec l'originale étant les vitres en plexiglas bombé sur la cabine des wattmans mises à la place des anciennes vitres plates. Les toits des voitures sont eux aussi totalement reconstruits, et du ver cuivre est posé sur le contreplaqué afin de donner une touche de modernité tout en laissant le véhicule étanche. Les voitures mesuraient 8,50 mètres et étaient munies de deux compartiments voyageurs comprenant 16 places assises, un compartiment bagage pouvant accueillir huit à dix personnes ainsi que de deux plates-formes destinées aux wattmans.

À noter que le funiculaire disposait d'un passage à niveau juste avant l'évitement abd, au milieu de la ligne. Un tel passage à niveau entre une route et un funiculaire est quelque chose de très inhabituel et certainement unique en France. Le chemin qui le traverse est un cul-de-sac qui dessert quelques habitations de l'autre côté de la voie, mais depuis la fermeture du funiculaire cette voie a été barrée et recouverte de bitume.

Positionnement géographique

La colline de Bregille à l'aube.

Le funiculaire fait la jonction entre le quartier de la Mouillère, à proximité du centre-ville, cœur économique, touristique, culturel et historique de Besançon et le plateau de Beauregard-Bregille, quartier résidentiel offrant un beau panorama sur la vieille ville et ses fortifications. Le funiculaire est situé prés de nombreux bâtiments importants, dont à proximité le casino municipal, le centre thermal de Besançon-les-Bains, le parc Micaud et le fort Beauregard.

Il débute à l'angle de la rue du Funiculaire et de la rue des Fontenottes pour la gare basse, longe le sentier de l'aiguille et aboutit au chemin des monts de Bregille du haut pour la gare haute. Le funiculaire est desservi par plusieurs lignes de bus Ginko (lignes 24, 27 et C, arrêt Funiculaire), ainsi que par le train (gare de Besançon-la Mouillère, ligne TER Besançon - Le Locle - La Chaux-de-Fonds).

Les débuts de l'exploitation

Le funiculaire en 1913.

Hormis l'année 1913, 1912-1918 est une période assez mouvementée pour l'exploitation du funiculaire, en raison du contexte historique. Les chiffres de fréquentation n'atteignent pas les prévisions (qui étaient de 150 000 voyageurs par an), en raison de la guerre et de l'arrêt de l'activité touristique, les Bains étant transformés en centre de soins pour les blessés. Puis d'autres problèmes accentuent les difficultés liées au budget et à la rentabilité : la municipalité essaie de trouver des prétextes pour ne plus payer les subventions, et la compagnie du Gaz et de l'Électricité facture plus cher le kilowatt-heure pour le funiculaire que pour la compagnie des tramways, car le premier consomme moins d'énergie que le dernier. Puis, certains des habitants du quartier entrent en conflit avec la compagnie, notamment lorsque qu'un agriculteur de la colline ait été indigné d'avoir été obligé de payer son ticket ; cela a entraîné quelques pétitions, mais la vraie raison de cette colère serait la jalousie engendrée par la réussite de Picard. Enfin, en 1914, la totalité du personnel se retrouve mobilisée, ce qui engendre une interruption de service durant plusieurs semaines, le temps de recruter et de former du personnel. Sur la période 1912-1918, quelques maigres bénéfices sont tout de même enregistrés, ce qui permet de continuer l'activité du funiculaire.

En 1916, un rapport est écrit relatant un accident survenu le 15 janvier de cette même année : « Besançon, le 20 janvier 1916 — Funiculaire de Beauregard, Tamponnement d'un cheval appartenant à M.Peuteuil — Rapport du subdivisionnaire. Exposé : par un rapport du 15 janvier courant, M.Picard, administrateur délégué de la Compagnie du tramway électrique de Besançon au plateau de Beauregard, fait connaître aux services de contrôle de la Ville, qu'à six heures du soir, un accident est arrivé sur la voie du funiculaire et qu'un cheval a été pris sous une des voitures de la Compagnie et a été étranglé. L'un des employés de M.Peuteuil, entrepositaire de charbons, ayant une livraison à faire dans une des maisons du coteau de Beauregard, n'hésite pas, pour s'éviter de porter à dos sa marchandise sur une trop longue distance, à pénétrer avec son cheval et sa voiture dans la propriété Vaissier, dont il ouvrit la barrière afin de traverser la voie du funiculaire au passage à niveau réservé exclusivement à ladite propriété. Il était près de six heures du soir, la nuit était complète et la voiture n'avait pas de lanterne. Arrivé sur l'axe du P.N. le cheval glissa sur le rail et tomba en travers de la voie, au moment où le funiculaire se mettait en marche. Le conducteur chercha à débarrasser le cheval de son harnachement, pour le retirer plus rapidement du danger, mais, en raison de l'obscurité complète, il ne put y parvenir. Alors, il laissa le cheval sur la voie et se porta en avant de la voiture montante du funiculaire en criant au wattman de s'arrêter. Celui-ci, tout d'abord surpris, hésita un instant, puis, enfin, serra son frein, mais un peu tard, en sorte que la voiture prit le cheval en écharpe et le traîna sur une longueur de deux mètres environ, puis enfin, s'arrêta. D'autre part, le mécanicien de la station supérieure, voyant son ampérage passer subitement de 12 à 40, comprit qu'un obstacle existait sur la voie et coupa le courant. Outre le cheval qui a été tué, les dégâts matériels consistent en une limonière brisée, et en diverses petites avaries, aux verrous des portes de la voiture deux qui ont été faussés ou avariés. Les réparations ont pris toute la journée du 15, pendant laquelle le service n'a pu fonctionner.  »

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