Girard Desargues | |
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Naissance | 21 février 1591 Lyon (France) |
Décès | Octobre 1661 Lyon (France) |
Nationalité | Française |
Champs | Architecture, mathématiques |
Célèbre pour | Géométrie projective, Théorème de Desargues |
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Girard Desargues, alias S.G.D.L. (le Sieur Girard Desargues Lyonnois comme il signe lui-même ses écrits) est un géomètre et architecte français né à Lyon le 21 février 1591 et décédé à Lyon en octobre 1661, considéré comme fondateur de la géométrie projective : il a donné son nom à la configuration de Desargues et au théorème de Desargues.
On ne dispose que de documents épars sur la vie de Desargues, et les années antérieures à 1630 sont mal connues. Desargues était apparemment le troisième de six enfants : Jean et Christophe, ses deux frères aînés, avocats au Parlement de Paris, puis Antoine, Françoise et Catherine. En 1621, il est négociant en soie à Lyon, mais en 1626, il a déjà effectué un voyage en Flandres, et demande à la ville de Paris un brevet pour la construction et l'exploitation de fontaines. En 1628, ses deux aînés venant de décéder, il se porte fort pour hériter des biens familiaux. La participation de Desargues au Siège de La Rochelle (1627-1628) est plausible, mais n'a jamais été étayée par des sources documentaires.
En 1636, le Secrétaire du Roi Jean de Beaugrand avait publié un traité intitulé Geostatice sur la forme de la loi de gravitation, traité dont les démonstrations furent contestées entre autres par Descartes, Guy de la Brosse, et Desargues. Beaugrand à son tour critiqua le brouillon-project de Desargues en contestant l'originalité des propositions du traité, empruntées aux Coniques d'Apollonius. La querelle s'envenima jusqu'à la mort de Beaugrand en 1642.
Desargues s'installe à Paris vers 1630. En 1634, le père Mersenne évoque dans ses lettres un traité de perspective que Desargues est en train de rédiger, mais ses premiers traités datent de 1636. Transmis aux membres de l'Académie de Mersenne, ces ouvrages sont appréciés de Fermat et Descartes en particulier, mais il n'en va pas de même du Brouillon project d'une atteinte aux evenemens des rencontres du cone avec un plan, écrit dans un langage emprunté à la "langue de bois" des compagnons charpentiers, c’est-à-dire les signes de marquage des pièces de charpente, les orientant sur le chantier. Ce petit traité, exploitant les constructions de la perspective conique pour étudier les propriétés des coniques (ellipse, parabole, hyperbole) introduit pour la première fois les notions de dualité point-droite et de point à l'infini. Descartes estime les méthodes géométriques de Desargues mais juge le style du livret inutilement obscur et provocant, car la priorité doit être la clarté de l'expression. Cela dit, Descartes dénigre aussi l'Essay pour les Coniques du jeune Blaise Pascal, en disant que ce dernier a surtout profité des leçons de Desargues.
Les troubles de la Fronde incitent Desargues à regagner Lyon en 1648. C'est sans doute à cette époque qu'il participe à la construction de certains édifices, comme la façade de l'Hôtel de Ville. En 1651, il bâtit l'Hôtel Olivier de Senozan, situé au numéro 1 de la place Bellecour. Cet hôtel, aujourd'hui hôtel de l'Europe a logé depuis une grande partie des souverains de passage à Lyon.
Une lettre de Huygens donne à entendre qu'en 1660, Desargues avait toutefois regagné Paris car il participait à l'académie Mylon.