Une étude de 1993 établissait que le gorfou doré était l'espèce de manchots la plus abondante avec plus de 11,8 millions de couples dans le monde. Aujourd'hui, la population totale de gorfous dorés est estimée à 18 millions d'individus répartis sur 18 500 000 km2.
En Amérique du Sud, les gorfous dorés se répartissent au sud du Chili, dans les îles Malouines, sur le territoire de Géorgie du Sud-et-les Îles Sandwich du Sud et dans les îles Orcades du Sud. Ils se répartissent également dans les îles au nord de l'Antarctique (îles Shetland du Sud, île Bouvet, archipel du Prince-Édouard, îles Crozet, îles Kerguelen, îles Heard-et-MacDonald) ainsi que dans la péninsule Antarctique où vivent au moins 216 colonies réparties sur 50 sites.
Les taux de survie de leurs longues migrations sont mal connus. On sait par exemple que sur trois ans, le taux de retour des adultes pour l'accouplement en Géorgie du Sud varie entre 49 % et 78 % et environ 10 % de ceux qui sont revenus ne reviennent pas l'année suivante.
Lorsqu'il est à la recherche de nourriture, le gorfou doré peut s'aventurer jusqu'en Australie, en Nouvelle-Zélande, dans le Sud du Brésil, sur l'île Tristan da Cunha et en Afrique du Sud.
À l'instar des autres espèces de manchots, le gorfou est un animal social lors de la couvaison et pour l'alimentation ; les colonies de gorfous dorés sont parmi les plus grandes et les plus densément peuplées de toutes les colonies de manchots. Hors de la saison de reproduction, les gorfous dorés sont pélagiques, ils se dispersent dans les océans à partir du mois d'avril ou du mois de mai jusqu'au mois d'octobre. En 2009, une étude menée par une équipe française dirigée par le scientifique Charles-André Bost a découvert que les gorfous dorés des îles Kerguelen se dispersaient à l'est sur une zone de plus de 3×106 km2. Grâce à des capteurs de géolocalisation, 12 individus ont été suivis sur plus de 10 000 kilomètres sur cette période et se sont répartis entre 47–49° S et 70–110° E dans l'océan Indien sans revenir une seule fois à terre. Dans cette zone, connue sous le nom de convergence antarctique, le krill est absent.
Le fait de vivre en colonie mène les gorfous dorés à interagir entre eux, que ce soit visuellement ou vocalement. Ainsi, pendant la saison des amours, les colonies sont très bruyantes, le calme revenant quand les mâles vont chercher la nourriture sous l'eau. Il arrive que les gorfous dorés se battent entre eux avec leurs nageoires et leurs becs, essayant de frapper la nuque de leur adversaire pour les faire tomber.
On peut également observer des gorfous dorés traversant leur colonie le cou et la tête rentrés dans les épaules, les nageoires en avant, ce qui est une marque de soumission. Quand ils couvent, ils rentrent également le cou et la tête dans les épaules.
L'alimentation du gorfou doré est constituée de crustacés, de calmars et de poissons, dans des proportions qui varient suivant le lieu et la saison. Le krill, et particulièrement le krill antarctique (Euphausia superba), constitue plus de 90 % des apports en nourriture durant la saison des amours. Les céphalopodes et les petits poissons comme par exemple comme Notothenia rossii, Lepidonotothen larseni, Champsocephalus gunnari et les espèces de poissons-lanternes (Krefftichthys anderssoni, Protomyctophum tenisoni et P. normani) occupent une place plus importante dans l'alimentation des gorfous dorés quand ils sont encore jeunes. Comme de nombreuses autres espèces de sphéniscidés, les gorfous dorés avalent délibérément de petits cailloux (de 10 à 30 millimètres de diamètre). On suppose que cela leur sert de ballast, leur permettant de nager en eau profonde, ou alors que cela leur permet d'émietter les exosquelettes des crustacés qu'ils consomment.
La recherche de nourriture se fait quotidiennement, de l'aube au crépuscule quand il y a des petits à nourrir. Une fois les petits gorfous plus grands, il arrive que la recherche de nourriture se déroule de nuit. En 2008, une étude, basée sur les données recueillies par des traceurs implantés par chirurgie sur des gorfous dorés, a montré que les trajets effectués lors de la recherche de nourriture par les parents s'allongent avec l'âge de leur progéniture. Pendant la période d'incubation et avant la mue, les gorfous dorés s'éloignent de la colonie pour se nourrir pendant une période comprise entre 10 à 20 jours. Parmi les oiseaux marins, ce sont les plus gros consommateurs de ressources marines. On estime qu'ils consomment 9,2 millions de tonnes de krill par an. En dehors de la saison des amours, pendant leur migration d'hiver, ils plongent plus profondément, plus longtemps et de manière plus efficace. En général, ils cherchent leur nourriture pendant le jour, ce qui réduit en hiver le temps pendant lequel ils peuvent plonger, étant donné que les jours sont plus courts.
En Géorgie du Sud, les gorfous dorés vont chercher leur nourriture dans un rayon de 50 kilomètres. Ce rayon atteint 59 kilomètres sur l'île Marion. Ils plongent en général à 15 mètres de profondeur pour trouver leur nourriture mais peuvent descendre à plus de 100 mètres. Ils plongent parfois de nuit mais, dans ce cas, ils descendent moins profondément, à environ 3 mètres. Les durées de plongée sont courtes et dépassent rarement deux minutes. La trajectoire décrite par les gorfous dorés sous l'eau est semblable à un « V », ils passent donc très peu de temps au fond de l'océan et la moitié de leur trajet leur sert à chercher la nourriture. Chaque fois qu'ils plongent, les gorfous dorés attrapent entre 4 et 16 krills et entre 40 et 50 amphipodes.
Les femelles gorfous dorés sont aptes à la reproduction à partir de cinq ans environ. Les mâles, eux, doivent atteindre l'âge de six ans. Cette différence d'âge est compensée par le fait que les femelles sont moins nombreuses que les mâles. La cour commence quelques jours après que les femelles sont arrivées dans la colonie. Les mâles la font pour attirer des partenaires et marquer leur territoire. Les couples utilisent ces comportements nuptiaux à l'emplacement du nid pour marquer les échanges de couvaison. Pour faire la cour, le gorfou doré s'incline en avant, fait des bruits lancinants et lève la tête jusqu'à que son cou et son bec soient verticaux. Dans cette position, il fait onduler sa tête d'un côté à l'autre et crie bruyamment. Ils s'inclinent les uns vers les autres et se lissent les plumes. La surveillance des couples dans les colonies de Géorgie du Sud a montré que les trois quarts des couples sont reconduits d'une année à l'autre.
Les gorfous dorés adultes s'accouplent généralement en octobre et pondent leurs œufs début novembre. Le nid consiste en un raclement superficiel du sol qui peut être entouré de cailloux, de rochers, d'herbe ou de touffes de tussack (Géorgie du Sud). Les nids sont densément regroupés et se repartissent généralement entre 66 et 86 mètres à partir du centre de la colonie. Une femelle pond normalement deux œufs par an. Le premier pèse entre 90 et 94 grammes, soit environ deux tiers du poids du second qui oscille entre 145 et 155 grammes. Ce dernier a peu de chance d'éclore. Les deux œufs représentent en moyenne 4,8 % du poids du corps de la mère et sont composés à 20 % de jaune, 66 % de blanc et 14 % de coquille. Comme pour les autres espèces de manchots, cette coquille est épaisse pour minimiser les risques de casse et le jaune est important, ce qui correspond à une naissance à un stade avancé de développement. Une partie du jaune subsiste lors de l'éclosion et est consommée par le petit lors de ses premiers pas.
Le destin du premier œuf est mal connu mais des études chez le gorfou de Schlegel et le gorfou huppé tendent à montrer que le second œuf, plus large, est pondu en premier. La couvaison se répartit en trois sessions d'environ douze jours sur une période de cinq semaines. La première session est tout d'abord assurée par les deux parents. Ensuite, le mâle laisse la femelle et part dans l'eau. Quand il revient, il la remplace jusqu'à l'éclosion. Mâles et femelles jeûnent pendant de longues périodes lors de la couvaison. Le mâle jeûne tout d'abord 37 jours, puis c'est au tour de la femelle pendant 42 jours et de nouveau au mâle pour 36 jours. Ces jeûnes leur font perdre entre 36 et 40 % de leur poids. Les gorfous dorés quittent leur colonie et se dispersent dans l'océan entre avril et mai.
Dès que l'œuf éclot, le mâle s'occupe du petit pendant 23 à 25 jours notamment pour le réchauffer, le temps que ses plumes se développent. La femelle lui apporte sa nourriture tous les 1 à 2 jours. Quand il n'y a pas d'adultes pour les protéger, les petits gorfous dorés forment des crèches. Leurs plumes d'adulte sont développées à partir de 60 ou 70 jours. C'est à partir de ce moment qu'ils peuvent plonger par eux-mêmes.