Guacharo des cavernes - Définition

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Biologie

Description

  • Longueur : 40-49 cm
  • Envergure : jusqu'à 1 m
  • Poids : 350-485 g
  • Aspect du plumage : Marron à taches blanchâtres. Plus foncé sur le dessus. La queue est arrondie et formée de 10 rectrices.
  • Aspect du bec : Le bec est très robuste. La mandibule supérieure est crochue

C'est un grand oiseau nocturne, au bec crochu et large. Ses ailes et sa queue sont longues, ses pattes courtes.

Morphologie et adaptation au vol

La vitesse de vol du guacharo est relativement lente, soit de 20 à 25 km/h. A l’instar des aigles et des vautours, cette espèce a la pointe des ailes profondément échancrées, ce qui réduit la vitesse de décrochage. Les ailes ont aussi une forte courbure, qui augmente la portance à basse vitesse. La charge alaire est basse, ainsi que l’allongement (le rapport de l’envergure des ailes à leur largeur).

Toutes ces caractéristiques aérodynamiques du guacharo sont des adaptations au vol lent qui lui est nécessaire pour cueillir les fruits en plein vol à la cime des arbres et pour circuler à l'intérieur des grottes et atteindre son nid dans les anfractuosités. Ces adaptations lui confèrent également la capacité de voler avec une lourde charge dans son estomac des fruits dont il se nourrit (voir Habitudes alimentaires).

Dans les grottes, à l'obscurité, ils se déplacent en vol, en se guidant par écholocation à la manière des chauves-souris.

Habitudes alimentaires

Le Guacharo des cavernes est exclusivement frugivore. D’autres espèces d’oiseaux, comme le Phénopèple luisant (Ptilogonatinae) ou les manakins (Pipridae) peuvent survivre sur une diète composée strictement de fruits, mais quelques-uns seulement peuvent aussi nourrir leurs oisillons avec des fruits. Dans les régions néotropicales, seuls quelques espèces de tangaras (Thraupidae) et quelques représentants des Cotingidae partagent cette caractéristique avec le Guacharo des cavernes. Le guacharo est toutefois la seule espèce à la fois exclusivement frugivore et nocturne.

C’est à la tombée de la nuit que le guacharo sort de sa caverne pour se nourrir. Il arrive à cueillir les fruits des arbres en voltigeant à leur cime sans s’y poser. Il les avale en entier pour en régurgiter les noyaux par la suite. Des études à Trinidad, au Venezuela et en Équateur montrent que les fruits dont cette espèce se nourrit appartiennent principalement à trois familles de plantes : les Burseraceae, les Lauraceae et les Palmae. De ces trois familles, plus de 90% des fruits consommés provenaient de huit espèces : Nectandra membranacea, Ocotea floribunda, Persea coerulea, Phoebe cinammomifolia (Lauraceae) ; Euterpe precatoria, Genoma densa, Prestoea acuminata (Palmae) ; Dacryodes trinitensis (Burseracea).

Des observations sur les arbres fruitiers disponibles et sur le choix des fruits consommés par le guacharo supportent l’hypothèse qu’il repère les fruits mûrs grâce à son odorat bien développé. En effet, on a remarqué que les fruits odoriférants de certaines espèces végétales étaient sélectionnés au détriment du fruit d’autres espèces, tout aussi nutritifs, mais sans odeurs.

Selon une étude à l’aide d’un système de radiorepérage au Venezuela, les oiseaux en quête de nourriture parcourent une zone d’une quarantaine de kilomètres de rayon autour de leur lieu de nidification. Toutefois, certains individus ont réussi à franchir une distance de 150 kilomètres en une seule nuit.

Nidification

  • Œuf : 2 à 4 œufs.
  • Incubation : 33 ou 34 jours. Les petits volent à l'âge de 90 à 125 Jours.

Reproduction, élevage des jeunes

Le Guacharo des cavernes est monogame et le couple reste uni pour plusieurs saisons de reproduction. Certains couples reviennent nicher au même nid année après année. La disponibilité limitée des sites de nidifications semble être la cause de cet attachement et du comportement monogame. La période de reproduction débute vers la fin de la saison sèche. Le couple se partage toutes les tâches : la construction du nid, l’incubation et l’élevage des jeunes.

Les nids sont construits dans les anfractuosités près du plafond des grottes entre 4 et 30 mètres de hauteur. Certains nids ont été trouvés à une distance de 770 mètres de l’entrée de la grotte. On estime que l’exploitation séculaire des guacharo par les indigènes (voir Exploitation) ait pu inciter les oiseaux à s’enfoncer plus profondément dans les cavernes pour nicher.

Le nid, d’une dimension de 20 à 45 cm de haut et de 25 à 38 cm de large au sommet, est édifié à l’aide de séries successives de couches de graines régurgitées, de pulpe de fruits et d’excréments, le tout scellé avec la salive des oiseaux. Selon les régions, la ponte des œufs peut commencer aussi tôt que le mois de mars ou aussi tard que le mois de juillet. Entre la ponte de chacun des œufs, il s’écoule une période variable allant de 2 à 9 jours. L’incubation commence dès la ponte du premier œuf, ce qui fait que l’éclosion des oisillons est asynchrone. Au cours d’une nuit, les jeunes au nid seront nourris de 3 à 6 fois par les allées et venus des adultes hors de la caverne.

Les oisillons sont nourris par régurgitation et leur développement est très lent à cause de leur régime exclusivement frugivore (voir Habitudes alimentaires). Les jeunes au nid sont peu sujets à la prédation, si on exclut l’exploitation par les indigènes.

Comportement

Le Guacharo des cavernes est très grégaire. Il niche en colonies qui peuvent atteindre plusieurs milliers de couples. Au crépuscule, les oiseaux s’activent ensemble parfois pendant une heure en vocalisant avant de quitter la caverne en groupe pour aller se nourrir. Ils reviennent souvent en petits groupes pour nourrir les jeunes restés au nid. Ce dernier comportement est facilité par la synchronie de la ponte des œufs de ces sous-groupes dans la colonie.

Le guacharo est nocturne. Le jour, il se réfugie dans sa grotte pour n’en sortir qu’à la nuit tombante. Peu de chose est connu de son comportement au nid. L’étude du comportement de nidification du guacharo fait face à plusieurs contraintes pratiques. L’obscurité et l’inaccessibilité du lieu où il se reproduit le rendent difficile à observer. En outre, la présence humaine dans la grotte a généralement pour conséquence de troubler les oiseaux nicheurs qui émettent alors des cris assourdissants lorsqu’ils sont dérangés. Ces grottes sont en plus des lieux rendus insalubres par une épaisse accumulation de fientes et de régurgitations richement peuplée de populations de blattes, de scorpions, d’araignées et autres invertébrés. Enfin, ceux qui s’aventurent en ces lieux doivent prendre des précautions pour se protéger de l’histoplasmose.

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