Industrie pétrolière de l'Arabie saoudite - Définition

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Introduction

L'industrie pétrolière de l'Arabie saoudite est issue des explorations des années 1930, qui permirent de découvrir les plus gros gisements de pétrole du monde. L'Arabie saoudite est actuellement le premier producteur mondial de pétrole, et détient les plus grosses réserves mondiales (bien que leur montant exact soit sujet à caution, voir pic pétrolier). Entre 1973 et 2002, la famille Al Saoud a reçu quelque 2000 milliards de dollars de revenus pétroliers. Les investissements dans l'industrie font défaut et le pays vit majoritairement de la rente pétrolière.

Siège de la Saudi Aramco, à Dhahran.

Histoire des découvertes - Succession de sociétés exploitantes

Jusque dans les années 1930, sous les sables immobiles de l'est arabique, reposaient, insoupçonnées, les plus grandes réserves mondiales de cet or qu'on dit noir. Certes le roi Abdelaziz Al Saoud avait accordé une concession autorisant une holding britannique à la recherche de pétrole à explorer le désert, mais celle-ci n'ayant pas fait usage de ce droit avait perdu sa concession. En 1933, le roi, par l'intermédiaire de St. John Philby, attribua à la SOCAL (Standard Oil of California) les droits exclusifs de prospection et d'exploitation du pétrole dans la région Est de l'Arabie, ainsi que des droits spéciaux dans d'autres régions du royaume, ce pour une durée de 60 années, qui furent portées à 66 par la suite. Une nouvelle entité, la California Arabian Standard Oil Company (CASOC), détenue à 50% par la Socal (qui devint par la suite Chevron) et (à partir de 1937) à 50 % par la Texas Company (future Texaco), devint propriétaire de la concession en 1934. En 1944, la Casoc fut renommée Arabian American Oil Company, mondialement connue sous son acronyme d'Aramco. En 1948, la Standard Oil Company of New Jersey (qui prit par la suite le nom d'Esso puis celui d'Exxon) et la Socony-Vacuum Oil Company (l'ancêtre de Mobil) rejoignirent le capital de l'Aramco. Les quatre compagnies, toutes américaines, restèrent jusqu'en 1973 les chevilles ouvrières du développement pétrolier en Arabie saoudite.

La recherche de nouveaux gisements, qui se poursuit encore 55 ans après les premières découvertes, révéla bientôt que la Province de l'Est recelait les plus grands champs d'hydrocarbures du monde. Le premier segment de Ghawar, le plus vaste gisement du monde, fut découvert en 1948 ; Safaniya, le plus grand gisement offshore, en 1951. En 1991, 60 gisements exploitables avaient été mis au jour, dont 5 pour la seule année 1990. En 1989 et 1990, un total de 7 nouveaux gisements, d'un brut léger mais de qualité supérieure, ont été découverts au sud de Riyadh, au cœur d'une région située en dehors des réserves supposées d'hydrocarbures.

Installations de transport et de traitement

La manipulation, le transport et le traitement des matières pétrolières requiert un réseau complexe d'installations réparties dans tout l'Est arabique et reliées entre elles par plus de 21 000 km d'oléoducs. Chacune des 60 usines de séparation gaz-pétrole (Gas-oil separator plants ou GOSPs) dessert plusieurs puits dans un rayon d'action considérable, par l'intermédiaire d'une maille dense d'oléoducs de jonction, et embrase le ciel nu de ses cheminées de gaz incandescent. Les complexes stabilisateurs de Abqaiq et Juaymah adoucissent des flux de brut acide tandis qu'ailleurs les usines de traitement des gaz naturels produisent propane, butane et gaz de ville (méthane). À Ras Tanura, une raffinerie géante d'une capacité de 530 000 barils par jour, ouverte en 1941 et agrandie constamment depuis, traite une partie du brut avant son expédition. Ici opèrent des usines spécialisées dans les produits dérivés du pétrole - comme dans la ville nouvelle de Jubayl - alors que là, le long des côtes, de Ras Tanura à Juaymah en passant par Yanbou, s'étendent de vastes terminaux d'exportation.

De grandes rafineries ont également été construites à Jubayl (280 000 barils par jour), à Yanbu (250 000 barils par jour pour l'export et 170 000 barils par jour réservés à la consommation domestique). Les raffineries de Riyad (134 000 barils par jour), de Jiddah (95 000 barils par jour), Rabigh (332 000 barils par jour) et de Khafji (30 000 barils par jour) portent à 8 le nombre total de raffineries en Arabie saoudite avec une capacité totale de 1,82 millions barils par jour.

Oléoducs et gazoducs au Moyen-Orient.

Le long oléoduc Transarabique (Tapline) ouvert en 1951, nécessitant des réparations constantes, perdit toute rentabilité durant les années 1970 et devint peu à peu inexploitable ; il fut définitivement fermé en 1990. Néanmoins, les Saoudites n'abandonnèrent jamais l'idée d'une issue à l'Ouest, cette fois non pas pour les exportations normales, mais à des fins stratégiques, le détroit d'Ormuz partagé entre Oman et l'Iran étant une lieu de passage dangereux en cas de conflit entre États du Golfe et la navigation dans le Golfe présentant de réels dangers depuis la guerre Iran-Irak. Ces considérations stratégiques ont conduit durant les années 1980 à la construction, au prix de plusieurs milliards de dollars d'investissement, de trois vastes oléoducs joignant le port de Yanbu aux champs pétrolifères de l'Est : l'oléoduc des gaz naturels liquéfiés (NGL), de 1170 km de long et de 66 à 76 cm de diamètre, reliant l'Est à l'Ouest, fut mis en service en mars 1981 et transporte aujourd'hui 270000 barils par jour (équivalent pétrole) ; quant au oléoduc de brut d'un diamètre de 122 cm ouvert en juin 1981, ainsi que la voie d'évitement de 142 cm de diamètre qui lui fut adjointe en 1987, ils s'étendent tous deux sur 1200 km de long. L'adjonction de pompes hydrauliques et l'expansion des capacités de stockage à chaque extrémité de ce système de transport du brut lui confèrent aujourd'hui une capacité de l'ordre de 5 millions de barils par jour - dix fois le débit de la Tapline et une capacité d'absorption de la moitié de la production de l'Aramco.

Ces audacieux systèmes d'acheminement qui traversent la péninsule, nouveaux transsibériens de l'énergie, dotent l'Arabie saoudite d'une route domestique totalement sure, qui l'affranchissent en grande partie des menaces de blocus. Les Saoudites restent néanmoins sujets à une interdiction de leurs exportations depuis Yanbu si les deux détroits (Canal de Suez et Chatt-el-Arab) de la mer Rouge leurs sont interdits.

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