Le mot lune provient du latin luna. La forme latine luxna rapproche luna de lux, « lumière » dont la racine serait leuk, mot indo-européen signifiant être lumineux. Le mot « lune » aurait été utilisé en France en 1080 pour « astre satellite de la Terre »(coquille ? peut-être même dans le Robert, plus vraisemblable en 1680).
Croyances et mythologies
Les variations de teintes et de luminosités à la surface de la Lune forment des motifs que les hommes ont interprétés différemment suivant leur culture et leur imaginaire : lapin, buffle, ou visage d’homme entre autres. Les astronomes antiques pensaient que les zones sombres et régulières (les plaines) étaient remplies d’eau. Ils les ont appelées Maria (terme latin signifiant mers au pluriel), tandis que les hauts plateaux, de couleur claire, ont été baptisés Terrae. Ces dénominations ont encore cours aujourd’hui, même si l’on sait qu’elles ne se rattachent à aucune réalité.
La Lune est très présente dans de nombreuses mythologies et croyances folkloriques, et a souvent été associée à des divinités féminines. Ainsi, la déesse grecque Séléné (Luna chez les Romains) a été associée à la Lune, avant d’être supplantée par Artémis (Diane chez les Romains). En revanche, la déesse japonaise Amaterasu est associée au Soleil et son frère, Tsukuyomi, est lui associé à la Lune, de même chez les Mésopotamiens, où le dieu Nanna (ou Sîn) est associé à la Lune. Cette inversion est également présente dans les mythologies nordiques et germaines (scandinave, lettonne…), et c’est pourquoi John Ronald Reuel Tolkien l’a reprise dans sa mythologie de la Terre du Milieu, faisant de Tilion le dieu de la Lune et d’Arien la déesse du Soleil.
Les connaissances empiriques des hommes sur l’agriculture ont toujours accordé une grande importance à la Lune, dans les diverses phases de développement des végétaux ou pour déterminer les moments propices aux semailles.
Le terme lunatique est dérivé de Luna par supposition ancienne en Europe que la Lune était liée au cycle menstruel de la femme (mais pas en Inde, où celui-ci est plus proche de 32 jours, voir article) ou de folie périodique. De même pour les légendes concernant les thérianthropes (tel le loup-garou), créatures mythiques qui tireraient leur force de la lune et seraient capables de passer de leur forme humaine à leur forme bestiale pendant les nuits de pleine Lune.
Certains auteurs ont fait remarquer que si la Lune n’avait pas constamment présenté la même face à la Terre, l’histoire de la pensée eut été différente. En effet, la voyant tourner, il devenait évident d’y voir une sphère et non un disque. Une généralisation de cette constatation à d’autres objets célestes et en particulier à la représentation de la Terre aurait pu accélérer considérablement l’adoption de conception de l’univers non géocentriques.
La Lune a souvent fait rêver, notamment chez les amoureux qui considèrent souvent le clair de Lune comme très romantique. Une chanson populaire française s’appelle Au clair de la lune.
Mais la Lune est également très présente dans les films d’horreur, tels que Frankenstein et Freddy Krueger.
L’imaginaire a par ailleurs doté la Lune d’habitants, les Sélénites. Ce nom vient du nom de la déesse grecque Séléné, qui était associée à cet astre.
La lumière de la Lune serait à l’origine du blanchissement du linge. Or, les pigments sont principalement altérés par les rayons ultraviolets. La lumière de la Lune n’étant qu’une réflexion partielle de la lumière du Soleil, la quantité d’ultraviolet est très faible : environ 500 000 fois plus faible que la lumière directe du Soleil. La lumière directe du Soleil est donc 500 000 fois plus responsable du blanchissement du linge que la lumière de la pleine Lune. Cependant quand la Lune est bien visible la nuit, il y a moins de nuages pour réfléchir l'infrarouge émis par le sol terrestre. Donc le linge exposé se refroidit plus vite et condense plus de rosée. Or la rosée contient du peroxyde d'hydrogène qui peut oxyder les colorants organiques du linge. Ce peroxyde d'hydrogène est produit le jour par les rayons ultraviolets solaires en brisant des molécules d'eau.
Symbolique de la Lune
La Lune, passive, est constamment opposée au soleil, actif. Ils représentent, entre autres, l’élément femelle et l’élément mâle
. Cependant, en langue allemande, la lune est de genre masculin et le soleil de genre féminin : der Mond et die Sonne.
La Genèse désigne la Lune lors de la création du nom de petit luminaire. Sa création, ainsi que celle du Soleil, est postérieure à celle de la Lumière.
On peut aussi la comparer à Jean le Baptiste dont le prologue de l’évangile de Jean dit qu’il n’est pas la Lumière mais qu’il lui rend témoignage.
Une des apparitions de la nouvelle lune marque pour les musulmans le début du mois de jeûne dénommé Ramadan. Lorsque la Lune est en direction du Soleil, elle est très difficilement observable de la Terre car le Soleil éclaire l’atmosphère et n’illumine pas la face que la Lune présente à la terre : la Lune n’est visible qu’au coucher du Soleil lorsque l’observateur n’est plus ébloui par la clarté du ciel. C’est cette apparition que les musulmans surveillent pour décider du début du Ramadan, ainsi que tous les autres mois du calendrier hégirien, qui est un calendrier lunaire.
La Lune est la dix-huitième carte du tarot de Marseille.
La Lune figure sur de nombreux blasons et certains drapeaux :
Laos,
Mongolie,
Palaos,
Drapeau saami,
Shan (Birmanie)
La Lune figure également sur des drapeaux et blasons sous forme de croissant où elle évoque l’empire ottoman. Le croissant figure sur plusieurs drapeaux de pays musulmans à travers le monde sous diverses formes dont la Turquie, la Tunisie, l’Algérie, la Mauritanie, l’Azerbaïdjan, l’Ouzbékistan, le Pakistan, la république turque de Chypre du Nord.
La Lune joue un rôle important dans les calendriers lunaires et donc dans la notion de semaine qui, elle, n’a pas de signification lunaire. Le découpage du mois lunaire en quatre semaines existait dans le calendrier judaïque et a été mis en place par l’empereur romain Constantin Ier. Auparavant les Romains utilisaient des décades pour découper leurs mois en trois décades. Les changements de calendriers viennent de la difficulté de concilier la périodicité de la Lune « luminaire de la nuit » à la périodicité du Soleil de par la rotation de la Terre sur elle-même et autour du soleil.
Dans la table Unicode, deux symboles représentent la Lune : un croissant proche du premier quartier « ☽ » et un autre proche du dernier quartier « ☾ ».
Œuvres artistiques sur la Lune
Littérature
Histoire comique des États et Empires de la Lune de Cyrano de Bergerac (1650)
Entretiens sur la pluralité des mondes de Fontenelle (1686)
Aventure sans pareille d'un certain Hans Pfaall de Edgar Allan Poe (1835)
De la Terre à la Lune et Autour de la Lune de Jules Verne (1865, 1870)
The first men in the moon (Les Premiers Hommes dans la lune) de H.G. Wells (1895)