Le terme manioc dériverait du Tupi manioch. Son nom proviendrait d'un mythe Tupi à propos de la déesse Mani, à la peau blanche, qui aurait établi son domicile (oca) dans la racine de la plante.
La production de manioc annuelle est d'environ 200 millions de tonnes par an. Elle est l'une des trois grandes sources de polysaccharides, avec l'Igname et l'arbre à pain, dans les pays tropicaux.
Production en tonnes. Chiffres 2003-2004 | |||||
Nigeria | 33 379 000 | 18 % | 33 379 000 | 18 % | |
Brésil | 22 146 800 | 12 % | 24 230 332 | 12 % | |
Thaïlande | 18 430 000 | 10 % | 20 400 000 | 10 % | |
Indonésie | 18 473 960 | 10 % | 19 196 950 | 10 % | |
République démocratique du Congo | 14 944 600 | 8 % | 14 950 500 | 8 % | |
Ghana | 10 239 340 | 5 % | 9 828 000 | 5 % | |
Inde | 7 100 000 | 4 % | 7 100 000 | 4 % | |
Tanzanie | 6 890 000 | 4 % | 6 890 000 | 4 % | |
Mozambique | 6 149 897 | 3 % | 6 149 897 | 3 % | |
Angola | 5 699 331 | 3 % | 5 600 000 | 3 % | |
Ouganda | 5 400 000 | 3 % | 5 400 000 | 3 % | |
Viêt Nam | 5 228 500 | 3 % | 5 370 000 | 3 % | |
Bénin | 3 675 147 | 2 % | 4 000 000 | 2 % | |
Chine | 3 901 500 | 2 % | 3 901 600 | 2 % | |
Paraguay | 3 900 000 | 2 % | 3 900 000 | 2 % | |
Autres pays | 24 463 620 | 13 % | 25 204 633 | 13 % | |
Total | 190 021 695 | 100 % | 195 500 912 | 100 % |
Le manioc a été importé du Brésil au XVIe siècle vers l'Afrique, où il est maintenant cultivé. On peut préparer les tubercules en les faisant cuire, puis en les lavant longuement à l'eau pour évacuer les traces de cyanure, et en les séchant au soleil.
Une fois pilé, à la main ou au moulin, on obtient une farine blanche appelée « foufou » dans les deux Congo. Cette farine est mélangée à de l'eau bouillante à égale proportion et constitue un aliment qui accompagne les plats en sauce. Elle peut aussi être donnée à de jeunes enfants. Le foufou a une valeur calorique sèche de 250 à 300 Cal, soit près de la moitié lorsqu'elle est en pâte.
Une autre façon de le consommer est en pains de manioc (appelés « chikwangue » au Congo, et « mangbèré » en Centrafrique). Ils sont riches en cellulose, consistants, mais très peu nourrissants. Leur prix très abordable favorise leur consommation à grande échelle. Il est recommandé de bien les mâcher afin de ne pas avoir de problème de digestion. À l'île Maurice le manioc est produit et consommé sous forme de biscuits, le plus souvent aromatisés, à la cannelle, à la crème anglaise, à la noix de coco ou encore au sésame.
Les feuilles de manioc sont également consommées avec du riz (« riz-feuilles »), au Congo et en RDC sous le nom de mpondu, saka-saka ou « ngunza » ou « ngoundja » en République Centrafricaine. Le matapa, plat typique du Mozambique, (le vatapá au Brésil), est préparé avec les jeunes feuilles de manioc pilées avec de l'ail et la farine tirée des tubercules, cuites avec du crabe ou des crevettes. Aux Comores sous le nom de mataba, les feuilles sont accommodées avec un émincé de poisson.
La consommation de feuilles mal bouillies peut être mortelle toujours à cause de la présence de traces de cyanure.
En Côte d'Ivoire, le manioc est consommé sous forme de semoule cuite à la vapeur, ce qu'on appelle l'attiéké. L'attiéké est un plat national, principalement consommé dans les régions sud du pays. Il est souvent accompagné de sauce locale (claire, graine etc..). Le manioc peut se consommer aussi sous forme de pain de manioc appelé foutou de manioc ou de plakali, essentiellement constitué de substance amidonnée. L'attiéké est consommé frais de préférence. Il se conserve et s'exporte ou se commercialise sous forme séchée.
La production de manioc commence à se faire sous la forme industrielle par des petites unités de production d'attiéké. Cette forme n'est pas encore répandue en Côte d'Ivoire.
Le manioc est la principale source alimentaire de nombreuses populations africaines. Aussi, les moindres maladies peuvent provoquer des dégâts auprès des populations (famines en cas de non approvisionnement extérieur).
Depuis le milieu des années 1990, une maladie est apparue, sous le nom de « mosaïque ». Cette maladie (un virus) se répand très facilement et rapidement d'un plant à l'autre. La mouche blanche serait un vecteur de transmission. La maladie s'est développée dans plusieurs pays africains (Kenya, Congo-Brazzaville entre autres).
La mosaïque fait perdre les feuilles au plant de manioc et rend les tubercules rachitiques. Le principal danger pour l'homme est de réduire fortement sa consommation alimentaire.
Le Comité international de la Croix-Rouge entreprend des tests sur des boutures saines, et les distribue dans des zones touchées.