L'ours polaire est une espèce vivant au niveau du pôle nord, au bord de l'océan Arctique, dont l'habitat se limite quasiment à la banquise. Le point le plus méridional de leur habitat se situe dans la baie James au Canada. Bien que les effectifs décroissent au nord de 88° de latitude, on peut en rencontrer dans tout l'Arctique.
Les populations les plus nombreuses se trouvent :
L'étendue de leur territoire est limitée par la disponibilité de bancs de glace flottant sur la mer. Ils les utilisent comme plate-forme de chasse au phoque, leur nourriture principale. Elles leur sont tout aussi utiles, en dehors de cela, comme plate-forme de repos. La destruction de leur habitat sur la banquise arctique menace la survie même de l'espèce. L'ours blanc pourrait hélas s'éteindre avant la fin du XXIe siècle... Des signes avant-coureurs ont été observés aux extrémités sud-ouest de son territoire.
Les ratons-laveurs et les ours ont divergé il y a environ 30 Ma. L'ours à lunettes s'est séparé des autres ours il y a environ 13 Ma. Les 6 espèces distinctes d'ours sont apparues il y a environ 6 millions d'années. Les témoignages fossiles et l'analyse de leur ADN ont permis de montrer que l'ours blanc et l'ours brun ont divergé il y a environ 150 000 ans.
Les ours blancs ont cependant la possibilité de produire une descendance fertile en s'accouplant avec des ours bruns, suggérant qu'ils ont un ancêtre commun proche. Ce qui, selon les définitions classiques d'une espèce (la capacité à avoir une descendance normalement fertile), devrait faire classer les ours blancs et les ours bruns au sein de la même espèce.
Dans un article largement cité de 1996, une comparaison de l’ADN de différents ours bruns des îles Admiralty, Baranof, et Chichagof de l’Alaska montre d'ailleurs que ces groupes d'ours partagent un ancêtre commun plus récent avec les ours blancs qu’avec les autres populations d’ours bruns du monde. Du point de vue de l'ascendance, définir l'ensemble des ours bruns comme un groupe génétique (un taxon monophylétique) séparé des ours blancs ne semble donc pas pertinent.
Autre indice de proximité entre ours blancs et ours bruns, les ours blancs possèdent encore la substance HIT (Hibernation Induction Trigger, qui aide à l'hibernation) dans leur sang, mais sans l’utiliser comme le fait l’ours brun. Ils peuvent cependant et occasionnellement entrer en état de somnolence (pour les femelles en gestation en particulier), même si la température de leur corps ne diminue pas pendant cette période comme cela pourrait être le cas pour des mammifères hibernants caractéristiques.
Bien que la définition traditionnelle de l'ours blanc comme espèce séparée de l'ours brun apparaisse comme contestable selon les critères taxinomiques traditionnels, aucune des deux espèces ne peut survivre dans la niche écologique de l’autre. C’est pourquoi, en plus d'une morphologie, d'un comportement social, d'une alimentation et de caractères phénotypiques assez différents, les deux espèces restent aujourd'hui classées comme différentes.
Ce serait l'indication d'une spéciation en cours, assez avancée.
Certaines sources distinguent deux sous-espèces : Ursus maritimus maritimus et Ursus maritimus marinus.
Mais il est souvent considéré qu'il n'existe pas de sous-espèces chez l'ours blanc. Les croisements entre ours bruns et ours polaires donnent des hybrides fertiles, l'ours blanc est donc quelquefois classé comme un sous-représentant de l'ours brun. Le terme de sous-population serait donc plus adapté que celui de sous-espèce dans ce cas. Dix-neuf sous-populations auraient été définies par l'étude des déplacements de femelles équipées de colliers à repérage radio par satellite.
Le nombre de sous-populations dépendrait beaucoup de l'organisme chargé du dénombrement. L'IUCN/SSC PBSG (Polar Bear Specialist Group), un important corps international de recherche et de gestion sur l'ours blanc, reconnait actuellement une vingtaine de sous-populations dans le monde.
Les sous-populations suivantes font partit des plus connues :
De ces sous-populations, treize sont présentes au Canada, comptant environ 15 000 individus au total.
Le déclin des populations d’ours blancs indique que l’Arctique entier est soumis à un immense stress dû au changement climatique. Un réchauffement important de l’Arctique menacerait les ours blancs, car ils dépendent fortement de la banquise pour vivre, chasser et se reproduire.
Selon un rapport nouvellement publié par le groupe spécialiste des ours blancs de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les deux sous-populations les mieux étudiées d’ours blancs dans le monde, la population de l’ouest de la Baie d'Hudson au Canada et la population du sud de la Mer de Beaufort (USA/Canada), ont connu un déclin respectivement de 22 % et 17 % pendant les deux dernières décennies. Les trois autres populations en déclin sont celles de la Baie de Baffin et du Bassin de Kane – partagé entre le Groenland et le Canada – et de la Baie de Norvège au Canada.
La population des ours polaires est estimée dans les années 2000 entre 16 000 et 35 000 individus dont 60 % vivraient au Canada et 25 % en Alaska (États-Unis).