Phare de Cordouan | ||
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Coordonnées | ||
Pays | France | |
Localisation | Plateau de Cordouan (Le Verdon-sur-Mer, Gironde) | |
Construction | 1584 à 1611 | |
Hauteur | 68 m | |
Portée | 22 milles (blanc) 18 milles (rouge & vert) | |
Feux | 2+1 occ., 12 s, secteurs blanc-rouge-vert | |
Optique | Fresnel | |
Lanterne | lampe halogène 2 000 W | |
Automatisation | en cours | |
Gardienné | oui | |
Visiteurs | oui | |
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Le phare de Cordouan est un phare situé à sept kilomètres en mer sur le plateau de Cordouan, à l'embouchure de l'estuaire de la Gironde, estuaire formé par la confluence de la Garonne et de la Dordogne, donnant dans l'océan Atlantique. Il éclaire et sécurise fortement la circulation dans les deux passes permettant l'accès à l'estuaire : la Grande passe de l'Ouest, balisée de nuit, qui longe le rivage nord depuis le banc de la Coubre, et la passe Sud, plus étroite, et qui n'est absolument pas balisée la nuit.
Il se trouve dans le département de la Gironde, en Aquitaine, entre les villes de Royan, Vaux-sur-Mer et la Pointe de Grave, sur le territoire de la commune du Verdon-sur-Mer, sur lequel il figure à la parcelle numéro 1 du cadastre.
Le phare de Cordouan, appelé parfois le « Versailles de la Mer », le « Phare des rois » ou encore le « Roi des phares », fut le premier phare classé monument historique en 1862, en même temps que Notre-Dame de Paris.
Au Haut Moyen Âge, des Maures de Cordoue auraient installé, à l'entrée de l'estuaire de la Gironde, un comptoir commercial. Pour assurer la sécurité de leurs vaisseaux, et leur permettre de circuler à travers les dangereux courants des passes, ils auraient construit un phare. Le nom du Phare de Cordouan serait dérivé de « Cordoue ». Mais aucun document ne vient confirmer cette hypothèse.
La circulation des navires étant toujours aussi dangereuse dans cette zone, au XIVe siècle, le Prince Noir (Édouard de Woodstock), prince de Galles et duc de Cornouailles, fils aîné du roi Édouard III d'Angleterre, qui gouverna la Guyenne de 1362 à 1371, ordonna la construction d'une tour au sommet de laquelle une personne vivait recluse et allumait de grands feux. Mais, cette tour fut vite abandonnée, et deux siècles plus tard, elle était en ruine.
À la fin du XVIe siècle, le Maréchal de Matignon, gouverneur de Guyenne, se préoccupa à son tour de la sécurité de la navigation dans l'estuaire. Le 2 mars 1584, en présence de son ami Michel de Montaigne, maire de Bordeaux, il passe commande du phare de Cordouan à Louis de Foix, ingénieur-architecte. Le nouvel ouvrage est qualifié d'« œuvre royale ».
Louis de Foix a consacré 18 ans de sa vie et toute sa fortune à la construction du phare et mourra en 1602 avant d'en voir la fin. Son fils reprendra sa succession mais ruiné, il transmettra le flambeau à François Beuscher, ancien conducteur de travaux de Louis de Foix qui termina son œuvre en 1611, soit 27 ans après la signature du contrat.
Lors de sa mise en service, au XVIIe siècle, le phare était constitué d'un petit dôme à huit baies fermées de vitraux. Dans un bassin placé sur un piédestal en bronze, on brûlait un mélange de bois, de poix et de goudron. La fumée était évacuée par une pyramide creuse de 6,50 m de hauteur. Le feu était situé à 37 m au-dessus des plus hautes mers.
En 1645, une violente tempête détruisit la pyramide et le dôme ; ce dernier fut rétabli en 1664, et le combustible fut remplacé par du blanc de baleine.
En 1719, la partie supérieure de la tour fut démolie. Elle sera reconstruite en 1724 sur de nouveaux plans, dus au Chevalier de Bitry, ingénieur en chef des fortifications de Bordeaux.
Le premier feu à réverbères paraboliques vit le jour en 1782.
De 1782 à 1789 l'ingénieur Joseph Teulère suggéra de rehausser cette tour de 30 mètres en conservant le rez-de-chaussée et les deux étages, et ceci dans le style Louis XVI dont la sobriété un peu sèche contraste avec la richesse des étages inférieurs, qui ont conservé leur décoration Renaissance.
Puis, en 1790, l'ingénieur Teulère, après avoir rehaussé le phare à 60 m au-dessus des plus hautes mers, mit au point le premier feu tournant à réverbères paraboliques. Il était constitué de lampes à huile, ou becs d'Argand, et était manœuvré par une machine construite par Mulotin, horloger à Dieppe. Le combustible était un mélange de blanc de baleine, d'huile d'olive et d'huile de colza.
Le premier appareil lenticulaire de Fresnel à système tournant, application de l'invention d' Augustin-Jean Fresnel, fut expérimenté à Cordouan en 1823. La lampe à trois mèches concentriques, approvisionnée à l'huile de colza au moyen d'une pompe aspirante et foulante, était placée au « plan focal » de l'appareil.
En 1948, l’électrification du phare de Cordouan fut réalisée au moyen de deux groupes électrogènes autonomes - on en rajouta un troisième en 1976 - reliés à une lampe de 6000W en 110 volts triphasé. Le feu fixe, transformé en feu à occultations avec trois secteurs colorés, est situé à 60,30 m au-dessus des hautes mers.
En 1984, une lampe de 450 W au xénon a été installée. Mais elle a été remplacée trois ans plus tard par une lampe de 2000W aux halogènes
Entre mars et novembre 2005, une cuirasse de béton armé de 70 mètres de long et de 8 mètres de haut a été construite autour du flanc ouest du bouclier, afin de mieux le protéger des assauts de la houle d'ouest, qui entraînait des vibrations mettant en danger la structure du phare. Les travaux, réalisés par la société Guintoli, ont coûté environ 4,5 millions d'euros.