Malgré une volonté internationale, les législations et les moyens de répression ne sont pas uniformes dans tous les pays, un phénomène de tourisme de la drogue existe donc à destination des pays ayant une législation plus souple ou une répression de l'usage moins stricte en matière de drogues.
L'actuelle politique internationale de prohibition des drogues soutient notamment des programmes actifs de lutte antidrogue comme des campagnes de fumigation aéroportées en Amérique du Sud. Le manque de précision de ces fumigations a des conséquences sur les cultures licites, les cours d'eau voire les habitations à proximité.
Le glyphosate qui serait le principal produit utilisé est un herbicide systémique dont les effets sur les écosystèmes fragiles - type Amazonie - sont mal connus et qui serait a priori inadapté à ces régions où des pluies diluviennes entraînent une contamination rapide des sols et des cours d'eau.
La prohibition des drogues favorise, en raison de l'illégalité de l'activité (achat des routes de transit, compensation à la prise de risque, commission de blanchiment d'argent), des prix élevés qui génèrent donc des profits supérieurs à d'autres marchés et rendent l'activité attractive.
Certains auteurs avancent que la part de financement issu du blanchiment d'argent du trafic de stupéfiant dans l'économie mondiale est si importante qu'elle sera à l'origine d'une crise financière majeure qui témoignera de la gestion mafieuse du système économique des sociétés contemporaines. Ils considèrent les krachs mexicains de 1995 et 1998, la crise en Russie ou la crise financière du Japon de la fin des années 1990 comme des signes annonciateurs de cette future crise majeure.
D'autres part, c'est souvent la pauvreté, l'absence de ressources ou la nécessité vitale qui poussent les paysans vers des cultures illicites plus lucratives. Ce fut le cas en Afghanistan en 1989 : après dix ans de guerre les réfugiés de retour ont besoin de ressources pour la reconstruction et s'orientent vers l'opium. Au Pérou, c'est un changement de régime en 1968 qui en abandonnant les politiques agricoles précédentes pousse les paysans vers la production de coca. En Colombie, c'est la chute des ventes de marijuana à destination des États-Unis, concurrencée par la production mexicaine, qui rend les paysans vulnérables à l'installation des cartels (cartel de Medellín, cartel de Cali). Au Maroc, c'est la pauvreté d'une région surpeuplée qui pousse les paysans vers la culture du cannabis.
De même, il convient de noter que la plus grande partie des importants profits réalisés grâce au trafic de stupéfiant ne reviennent pas aux paysans mais aux trafiquants.
La prohibition entretient un marché lucratif qui permet notamment aux terroristes d'obtenir des moyens financiers.
Il existe des exemples reconnus de liens étroits entre instabilité politique, corruption, criminalité, pauvreté, exploitation et production de drogue (mafia italienne, cartel colombien, triades chinoises, marché noir, financement du terrorisme, etc.).
Les protagonistes de certains conflits soutenus pendant la guerre froide par l'un ou l'autre des deux blocs se sont trouvés soudainement sans sources de revenus pour les financer et se sont tournés vers le trafic de stupéfiant. À l'inverse d'autres conflits ethniques se sont développés à l'effondrement du bloc communiste générant un affaiblissement, favorable au trafic, du contrôle territorial par l'État.
De plus, si le marché des stupéfiants est si souvent lié au trafic d'armes, cela est dû à leur illégalité commune ; les deux systèmes utilisent des réseaux clandestins.
L'UÇK dont les actions aboutirent à la guerre du Kosovo se finançait en partie via le trafic d'héroïne.
Durant les années 1990, des conflits liés au trafic de stupéfiants ont touché 34 pays et au début du XXIe siècle certains de ces conflits continuent.
En février 2001, les autorités thaïlandaises accusent le pouvoir birman de couvrir le trafic d'amphétamines ce qui aboutit à un conflit armé et à la fermeture de la frontière. La crise se règle finalement mais la Birmanie n'ayant rien fait d'efficace pour ralentir ce trafic, le problème n'est que temporairement déplacé.
Du fait de la prohibition des drogues, la corruption est une étape nécessaire aux franchissements des frontières, au contrôle des routes et des territoires de transit.
Certains auteurs qualifient la corruption d'endémique dans certains régions comme l'Asie centrale, le Caucase, les Caraïbes ou l'Afrique.
Au Mexique, la corruption touchait les hommes politiques proches ou appartenant au Parti révolutionnaire institutionnel qui est resté au pouvoir 70 ans.
Au Nigeria, c'est au début des années 1980 que prend place le premier réseau de trafic de stupéfiants. Il est mis en place par des chefs militaires.
Il convient de distinguer deux types de corruption relativement différents.
Dans un régime ferme voire totalitaire, ce sont les fonctionnaires ou les élus qui abusent de leur autorité légale pour placer des activités criminelles sous leur tutelle, par exemple le Mexique ou la Chine.
Dans un régime moins ferme, ce sont les trafiquants qui usent de leur puissance financière pour s'emparer des charges de l'État voire se faire élire, par exemple en Colombie, en Thaïlande ou aux Indes.
Il arrive, que dans certaines conditions, des services d'État utilisent les organisations criminelles comme outil de leur politique.
Lucky Luciano, libéré par anticipation en 1946 pour avoir aidé les services secrets américains de l'époque grâce à son contrôle de la mafia italo-américaine, met en place les réseaux internationaux d'héroïne alors que la Seconde Guerre mondiale a pratiquement mis fin à ce commerce aux États-Unis.
Les services secrets français (SDECE) négocient l'appui des montagnards meos en Indochine contre une certaine tolérance pour leurs activités liées à l'opium, ce qui favorisera l'implantation de la « French Connection ». La CIA participe aussi à la mise en place de la « French connection » en appuyant le milieu corse dans l'espoir qu'il combatte la CGT à Marseille.
La CIA continuera sur la voie de la SDECE durant l'engagement des États-Unis au Viêt Nam. Les services secrets américains ont renouvelé leur soutien aux trafiquants de stupéfiants en Amérique centrale avec les anti-sandinistes au Nicaragua, Manuel Noriega au Panamá et en Afghanistan dans les années 1980.
Les triades chinoises ont d'abord été reconnues officiellement par le pouvoir en 1911 pour leur aide avant d'être pourchassées à partir de 1949 par les communistes qui les poussent à se réfugier à Hong Kong dont elles font une plaque tournante de leurs trafics. Puis dans les années 1980 dans la perspective de la réintégration de Hong Kong dans la Chine, et espérant leur soutien, le pouvoir change d'attitude et leur permet de rentrer en Chine où le volume de leurs activités s'accroît à la taille de ce nouveau marché.
En Albanie, Ramiz Alia, en 1985, accorde des facilités pour le transit des cigarettes et des stupéfiants dans les ports de Durrës et de Vlora à la sacra corona unita des pouilles (sorte de mafia locale).
Au Japon, ce sont les yakuza, d'abord poussés par les États-Unis pour combattre le Parti communiste, les syndicats et les étudiants, qui après avoir pris le contrôle du pays en termes de marché clandestin (jeux clandestins, main d'œuvre journalière, prostitution, trafic de stupéfiants) dans les années 1960 font l'objet d'un accord tacite avec la police qui reste très tolérante tant qu'ils se limitent au produit traditionnel (amphétamines) et qu'ils maintiennent la violence à un niveau acceptable. Ce mode de fonctionnement connaît ses limites dans les années 1990 quand les yakuza tentent d'investir les milieux de la finance et les entreprises légales. Les organisations yakuza sont interdites en mars 1992 poussant certaines à entrer dans la clandestinité.
En Bolivie, c'est Hugo Banzer qui, arrivé au pouvoir grâce au soutien de la bourgeoisie rurale, favorise le développement de la production de coca laissant au pays une lourde tradition de production qu'il tentera d'enrayer quand il revient au pouvoir en 1997.
En Russie, la société tsariste entretient des liens avec des sortes de parrains (vory v zakone) qui aident au maintien d'un certain ordre contre un certain laxisme. Les bolcheviques les utilisent ensuite pour déstabiliser ce régime et arriver au pouvoir et finissent par les envoyer dans des camps. En 1953, à la mort de Staline, ils sont libérés et font des alliances avec certains fonctionnaires du Parti communiste pour piller le pays.
L'argent généré par le trafic de stupéfiant peut servir à financer des groupes rebelles - protégeant souvent les paysans - voire entraîner une instabilité politique favorable aux contrebandiers et aux trafiquants. Ces guérillas sont parfois soutenues par des politiques officielles.
Ces guérillas peuvent intervenir à plusieurs niveaux soit dans la protection des paysans contre une sorte d'impôt sur les cultures ou sur les transactions, soit lors la transformation ou lors du transit (négociation des routes).
En Birmanie, la junte au pouvoir (State Law and Order Restoration Council) négocie dès 1989 avec des groupes rebelles issus de l'éclatement du Parti communiste birman qu'ils conservent leurs prérogatives territoriales, leurs armes et la liberté de circulation contre l'argent du trafic d'opium afin de s'armer contre les groupes rebelles opposants. En 1997, la même junte ayant changé son nom (State Peace and Development Council) négocie cette fois avec les Wa et favorise de nouveau le trafic d'opium.
Au Pérou, au début des années 1980, la sévère répression pratiquée à l'encontre de la production de coca favorise l'émergence de groupes protégeant les paysans : Sentier lumineux, Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru.
En Colombie, dans les années 1990, suite aux campagnes antidrogue menées par les États-Unis, les laboratoires de transformation manquent d'approvisionnement. La culture locale de coca connaît donc une importante augmentation qui favorise l'implantation de guérillas comme les FARC ou des groupes paramilitaires.
Les groupes terroristes se différencient des guérillas : ces dernières cherchent à contrôler un territoire et les richesses associées, alors que les premiers s'attachent plus à contrôler un espace médiatique et symbolique.
Les liens entre trafic de stupéfiant et terrorisme ont largement été médiatisés suite aux attentats du 11 septembre 2001. Pourtant d'autres exemples contemporains existent comme le financement par des conglomérats de blanchiment d'argent d'attentats par des mouvements anti-castristes dans les années 1960 et 1970.
S'agissant d'un commerce illégal, il n'existe pas de contrôle de qualité sur les produits ce qui favorise l'usage de produits de coupe dans l'optique d'augmenter l'apport financier de la revente.
L'usage de ses produits de coupe pourrait avoir un impact au niveau des conséquences sanitaires (augmentation des risques de surdose, intoxication avec des produits plus nocifs, mélange de molécules incompatibles par ignorance de leur présence, etc.). Les opposants de la prohibition s'appuient sur des analyses de la Prohibition américaine sur l'alcool qui indiquent qu'un produit contrôlé en qualité par l'État pose moins de problèmes en termes de santé publique arguant par exemple que la plupart des décès par surdose seraient liés aux innombrables produits de coupe.
Les intervenants en prévention sur le problème de la toxicomanie avancent souvent que les mesures répressives nuisent à la prévention dont la réduction des risques notamment en termes de contamination par le VIH.
La prohibition de certains produits peut pousser la population à en consommer d'autres plus dangereux, ainsi au Yémen, le khat constitue le seul dérivatif aux prohibitions de tabac et d'alcool imposées par l'Islam et pose un véritable problème de toxicomanie.