L'espace vectoriel des quaternions H sur le corps des réels est un espace vectoriel réel de dimension quatre rapporté à une base notée
. Tout quaternion
, s'écrit donc de manière unique
.
Scalaires et vecteurs
L'ensemble des quaternions de la forme
s'identifie aux nombres réels. Ils sont appelés scalaires ou réels.
Les quaternions de la forme
, forment un espace vectoriel tridimensionnel, identifié à
, par identification des bases
. On les appelle quaternions purs, quaternions vectoriels, ou par abus de langage, vecteurs.
Toutquaternionq se décompose en une somme d'un réel et d'un vecteur, appelées partie scalaire (ou réelle) et partie vectorielle de q. Cette décomposition est unique.
Le produit de deux quaternions
et
, s'obtient en développant le produit formellement, puis en effectuant les réductions
définies par la table de multiplication donnée plus haut. Il est commode, pour la distinguer de la multiplication des réels, de représenter la multiplication des quaternions par * * (une double étoile).
Tous calculs faits, on obtient
.
Dans cette dernière formule le
désigne le produit scalaire et
le produit vectoriel des composantes vectorielles des deux quaternions.
Cette multiplication fait de H un anneau associatif unitaire, la distributivitérésultant de la bilinéarité des produits scalaires et vectoriels.
Pour tout quaternion
, on a :
Non-commutativité
La multiplication n'est pas commutative. De fait, la formule précédente montre que pour que
, il faut et il suffit que
, c'est-à-dire que leurs composantes vectorielles soient colinéaires.
En particulier, un quaternion commute à tous les quaternions si, et seulement si, sa partie vectorielle est nulle, c'est-à-dire s'il est réel. Pour , la formule
, définit alors une multiplication externe qui munit H d'une structure d'espace vectoriel. Cette opération préserve le sous-espace des scalaires R et des vecteurs R3. Sur ces sous-espaces, elle coïncide avec les multiplications habituelles.
Les quaternions sont munis d'une conjugaison, qui est un anti-morphisme involutif, qui permet de définir une norme, puis l'inverse d'un quaternion. On vérifie alors que H est un corps.
Conjugaison
Le conjugué du quaternion
est le quaternion obtenu en conservant sa partie scalaire et en prenant l'opposé de sa partie vectorielle
.
On remarquera que le conjugué d'un scalaire
est lui-même et que le conjugué d'un vecteur pur
est son opposé. Pour cette raison Hamilton se référait à la conjugaison comme inverse spatial.
La conjugaison est linéaire, i.e., et un anti-morphisme, inversant le sens du produit
C'est une involution, égale à son propre inverse
.
Les invariants, tels que
, sont les réels et les anti-invariants, tels que
, sont les quaternions purs.
La conjugaison permet de retrouver facilement la partie réelle et vectorielle d'un quaternion
:
Norme
Le produit d'un quaternion
par son conjugué Q* donne
qui est un nombre réel positif.
On appelle norme du quaternion
, le nombre réel positif
.
Cette norme dérive du produit scalaire canonique sur R4, défini par
. Elle coïncide avec la norme euclidienne dans l'espace quadri-dimensionnel R4, sa restriction aux scalaires avec la valeur-absolue et sa restriction aux vecteurs avec la norme usuelle dans l'espace tridimensionnel standard.
On a :
Inverses et divisions
Si un quaternion
n'est pas nul, il possède un unique inverse
.
Si
est réel, son inverse
est l'inverse de a en tant que réel. Et si
est un vecteur, son inverse
est le vecteur pointant dans la direction opposée à
et de norme inverse.
La multiplication n'étant pas commutative, on peut définir la division du quaternion
par le quaternion (non nul)
de deux façons différentes :
la division à gauche
la division à droite
Conjugué d'un inverse, conjugué de la somme et du produit de deux quaternions