Requin - Définition

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Les dents de requins fossiles

Les dents de requins fossiles ont longtemps été une énigme. Voir l'article Glossopètre.

Recherche scientifique

En 2008, Bernard Séret, faisait état de la découverte de douze nouvelles espèces de requins, raies et chimères entre la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie en moins de 4 semaines de prospection. Dans les 15 ans qui ont précédé ces découvertes, 130 espèces nouvelles de requins ont été décrites, mais il pourrait en exister 1 500 à 2 000 espèces (requins + raies) pour 500 environ aujourd'hui décrites. L'essentiel de la connaissance sur les requins vient de l’étude d’une dizaine d’espèces ; Comment alors gérer efficacement leur pêcherie s'interroge Bernard Séret

Étude des requins aux Bahamas

Depuis 1995, le « Shark Lab » (laboratoire d'études des requins appelé officiellement Bimini Biological Field Station), dirigé par le docteur Samuel H. Gruber (docteur en biologie marine, professeur d'éthologie et d'écologie marine de l'université de Miami) a procédé au marquage de près de 3 000 squales. Une petite plaque métallique placée sous la peau de l'animal permet de suivre l'évolution des populations.
Une des missions de Shark Lab : capturer, mesurer, marquer et prélever un échantillon d'ADN sur les requins citrons. On trouve environ soixante-dix espèces de requins dans les eaux des Bahamas et le requin citron n'a pas été choisi au hasard mais bien parce qu'il est le seul capable de vivre en captivité dans un petit espace.

Danger pour l'homme ?

Carte des attaques depuis le XVIe siècle

Le nombre d'accidents causés par les requins est extrêmement faible : entre 57 et 78 attaques de requin non provoquées par an dans le monde entier.

Seules cinq espèces sont qualifiées de dangereuses compte tenu de leur taille et de leur régime alimentaire : le requin tigre (Galeocerdo cuvieri), le requin blanc (Carcharodon carcharias), le requin bouledogue (Carcharhinus leucas) le requin mako (Isurus oxyrinchus) et le requin longimane (Carcharhinus longimanus).

Le danger n'est pas forcément lié à une morsure, car un coup de queue peut aussi être très dangereux, comme de la part de mammifères marins (orque, baleine). De plus, du fait de sa rugosité, la peau du requin ainsi que les ailerons peuvent provoquer des blessures importantes par simple frôlement.

Généralement, une dizaine d'attaques sont recensées tous les ans, dont seulement 4 ou 5 sont mortelles, dues principalement aux blessures traitées trop tard. En effet, lorsqu'un requin mord un homme, c'est la plupart du temps par accident. Le requin le confond avec sa proie habituelle : très souvent, il ne s'acharne pas dessus et préfère faire demi-tour.

Menaces et conservation

Les requins sont intensivement pêchés, le plus souvent - uniquement - pour leurs ailerons (une fois l'aileron découpé, beaucoup de pêcheurs rejettent les corps à la mer) qui constituent l'ingrédient principal de mets (soupe et bouchées) appréciés en Asie de Sud-Est. Ils font aussi parfois partie des captures involontaires ou accessoires, même dans des filets de pêche artisanale. . En 1980, au moins 100 millions d'individus étaient ainsi annuellement tués, et maintenant ce nombre s'élève officiellement à 150 millions de spécimens par an, mais l'intensification de cette pêche et l'augmentation de la demande d'ailerons laissent à penser que ce nombre est fortement sous-évalué aujourd'hui. (L'Union européenne évaluait les pêches de requin à 800 000 t/an en 2008, dont 100 000 t/an essentiellement pêchés en mer du Nord, Atlantique nord-est et eaux norvégiennes, mais aussi en Atlantique central, océan Indien ou Pacifique par des bateaux européens).
Une maturité sexuelle tardive et une durée particulièrement longue de la gestation, ainsi qu'une faible production d'embryons rendent les requins particulièrement vulnérables à la surexploitation.

En 2008 ;

  • Près de 10% des espèces d'élasmobranches (requins et raies) figuraient sur la liste rouge de l'IUCN et sont menacés d'extinction à des degrés divers.
  • La Méditerranée détenait selon l'UICN le record du nombre d'espèces de poissons cartilagineux menacés de disparition, avec en 2007 42% des espèces de requins et raies menacées d'extinction ;
Trente espèces menacées de disparition, dont ;
- 13 considérées en danger critique d'extinction, dont la Raie de Malte (endémique), dont la population a chuté de 80% en raison des pêcheries de grands fonds, le requin-taupe bleu et le requin-taupe commun;
- 8 espèces en danger;
- 9 vulnérables.
Dans cette région, les causes sont :
- la surpêche induite par le développement et l'utilisation des chaluts;
- les prises accidentelles (pêche à la palangre ou au filet);
- la pollution (mercure et méthylmercure en particulier, avec des taux dépassant 0.50mg/kg, notamment chez l’aiguillat commun);
- la dégradation de leurs habitats. Les pays qui en pêchent le plus sont la Turquie, la Tunisie, le Maroc, la Grèce, l'Italie et l'Espagne.
L'UICN alerte sur le fait que le filet dérivant bien qu'interdit en mer Méditerranée, continue à être utilisé et à capturer de nombreux requins.

En 2007, seuls le requin blanc et le requin pèlerin étaient protégés dans les Eaux de la Communauté européenne (et en Croatie). L'UICN notait en novembre 2007 que bien que huit espèces de requins et de raies aient été listées par quatre conventions internationales sur la conservation de la faune sauvage méditerranéenne, seules trois espèces ont été protégées. L'UICN a donc demandé : un moratoire sur la pêche en eau profonde, l'interdiction des filets dérivants, et une application des lois, des quotas et limites de prise de pêche pour les requins (et les raies) en Méditerranée.

Différentes études démontrent une baisse alarmante des populations de requins, allant dans le golfe du Mexique jusqu'à 99% pour le requin longimane sur une période de seulement 50 ans. La taille et la masse moyenne des poisons pélagiques et des requins pêchés sont en très forte baisse ce qui laisse penser que beaucoup de requins sont pêchés avant de pouvoir atteindre la maturité sexuelle et donc se reproduire. Shark Alliance, qui regroupe soixante ONG, réclame l'interdiction immédiate de tout prélèvement de nageoires en mer et des contrôles suffisants.

La Commission européenne, reconnaissant le laxisme de l'Europe responsable de 56 % des importations mondiales de chair de requin et de 32 % des exportations, et notant que les États-membres n'ont pas honoré leur engagement à traduire dans les faits un plan d'action adopté aux Nations unies dix ans plus tôt, a produit en février 2009 un « plan d'action en faveur des requins » ; Les pêcheurs devront tenir à jour un registre des captures, respecter des quotas moins largement attribués et qui respectant mieux les recommandations des scientifiques. Le finning (rejet en mer de requins dont on a simplement coupé les nageoires), déjà théoriquement interdit en Europe, devrait être mieux contrôlé et verbalisé, y compris pour les pêcheurs européens pêchant hors des eaux européennes. Les requins capturés en "prises accessoires" devront être rejetés en mer, et localement, la pêche d'espèces jugées très vulnérables pourra être interdite. Les fonds de l'Atlantique nord-est ("hautement prioritaires") bénéficieront d'un programme d'observation. Mais le plan ne sera applicable qu'après validation par le Parlement et le Conseil.

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