Samuel Auguste Tissot | |
Le docteur Samuel Auguste Tissot (1728-1797). | |
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Naissance | 20 mars 1728 Grancy, Canton de Vaud, Suisse |
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Décès | 13 juin 1797 (à 69 ans) Lausanne, Suisse |
Nationalité |
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Profession(s) | Médecin |
Samuel Auguste André DavidTissot, né le 20 mars 1728 dans le village vaudois de Grancy et mort le 13 juin 1797 à Lausanne, est un médecin suisse. Il connut de son vivant une notoriété extraordinaire et fut le médecin attitré de nombreuses personnalités de haut rang européennes, notamment du roi de Pologne et de l'électeur de Hanovre. On a dit de lui qu'il fut « le médecin des princes et le prince des médecins ». Il dut cette célébrité à ses nombreux travaux, notamment ceux consacrés à l'onanisme et ses études sur l'épilepsie.
Il est le fils de Pierre Tissot, commissaire arpenteur, bourgeois de Morges, et de la Genevoise Jeanne-Charlotte Grenus. En 1741, à 13 ans, il fait ses humanités à Genève, où il obtient son diplôme en 1745. Après des études médicales à la Faculté de Médecine de Montpellier, il accède au grade de docteur le 18 avril 1749, à l'âge de 22 ans. Il retourne en Suisse et s'installe à Lausanne. Le début de sa notoriété date de la controverse sur l'inoculation à laquelle il se déclare favorable dans l'un de ses ouvrages, afin de lutter contre les épidémies.
Le 21 juillet 1755, il épouse Charlotte Dapples, fille du ministre Jean-François Dapples-de-Charrière, professeur de grec à l'Académie. Ils auront un seul enfant, décédé en bas âge.
La célébrité ne commence vraiment qu'avec ses ouvrages consacrés aux méfaits de la masturbation dont les plus célèbres sont L'onanisme et l'Avis au peuple sur sa santé, publié en 1761, qui lui firent acquérir une réputation européenne. Prônant une « médecine douce », essentiellement pratique, fondée sur un régime de vie en accord avec la nature, et sur des remèdes à base de plantes, il récuse à la fois la médecine populaire et la médecine savante, qu’il juge trop dure et interventionniste. Mêlant archaïsme et modernité, il révéla la hantise des miasmes, souligne l’importance des facteurs psychologiques dans l’évolution des maladies, et introduit les statistiques fondées sur le calcul mathématique pour étudier la mortalité.
Il condamne entre autres les médecins qui font des saignées et recommande une série d'ingrédients naturels et d'aliments comme, entre autres, le quinquina, que Tissot considère comme étant le meilleur remède. Il propose également, comme remèdes anaphrodisiaques à prendre avant de se coucher, le camphre, le lait au beurre et le vin dilué dans l'eau. Il suggère d'autres méthodes : aller au lit uniquement pour dormir, ne pas rester trop longtemps au lit quand on se réveille et faire de l'exercice.
Les honneurs s'accumulent rapidement car le succès de l'Avis au peuple sur sa santé devient européen. Il est traduit en 17 langues en moins de 25 ans. Tissot reçoit une médaille d'or de la Chambre de santé en 1762, obtient une pension de la République de Genève, devient membre de la Société royale de Londres et est sollicité en consultation auprès de plusieurs souverains d'Europe. Le roi Stanislas II de Pologne lui offre en 1765 la place de premier médecin, mais Tissot décline cet honneur. Il refuse également une chaire de professeur à l'Université de Padoue.
A la demande de l’empereur Joseph II, soigné à Lausanne quelques années plus tôt, il occupe d'octobre 1781 à juin 1783 la chaire de médecine clinique de l’université de Pavie. Lors d'un séjour à Rome, il est reçu par le pape Pie VI. Il est de plus contacté par le Sénat de Venise au sujet de l'introduction de l'inoculation dans les Etats vénitiens. Après son départ de Pavie, un monument lui est élevé en signe de reconnaissance.
Il revient ensuite à Lausanne. Il siège au Collège de médecins, nouvellement créé, et dépendant du Conseil de santé de la Ville et République de Berne. En sa qualité de vice-président, il est chargé d'organiser les examens des médecins et des chirurgiens et recherche les moyens d'améliorer les études de médecine.
Au début du mois de mai 1797, Tissot est atteint d'une tuberculose pulmonaire. Peu après, sa femme est également atteinte et décède trois semaines plus tard. Il meurt à Lausanne le 13 juin et est enseveli au cimetière de St-Laurent.