Savoia-Marchetti SM.82 - Définition

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Caractéristiques

Construction

Le SM.82 était un appareil de construction mixte bois/métal.

Le fuselage, construit en tubes d'acier soudés, était recouvert de feuilles métalliques sur la partie avant. L'arrière était recouvert de contreplaqué ou entoilé à certains endroits.

Les ailes, quasi entièrement en bois, comportaient trois longerons et 42 nervures. Les volets étaient faits d'une seule pièce de bois tandis que les nervures étaient en bois de peuplier, léger et flexible. Le revêtement était en contreplaqué entoilé et et verni afin de le rendre étanche à l'eau. Les ailerons couraient sur près de la moitié du bord de fuite tandis que le bord d'attaque était équipé de becs Handley-Page.

L'empennage était en pin revêtu de contreplaqué tandis que les gouvernes, de structure métallique, étaient entoilées.

La partie utile du fuselage était aménagée sur deux niveaux. Le pont supérieur comportait 32 sièges pour les passagers. La soute inférieure était destinée à emporter du fret ou des bombes et comportait deux larges trappes en duralumin. Le plancher, en bois, était composé de neuf panneaux amovibles destinés à faciliter l'installation à bord du fret encombrant qui était chargé à bord à travers les portes de la soute à bombes.

Le cockpit était doté de quatre sièges pour le commandant, le copilote, le mécanicien et le radio-mitrailleur. L'instrumentation comprenait un altimètre, un compas, un chronomètre, des thermomètres et un radio-goniomètre Telefunken P63N. L'équipement de série comprenait en outre un émetteur-récepteur, un système d'extinction des feux et un générateur électrique.

Propulsion

La motorisation de l'appareil était assurée par trois moteurs radiaux Alfa-Romeo 128.RC.18 d'une puissance unitaire de 641 Kw ( 860 Cv.) actionnant chacun une hélice métallique tripale à vitesse constante. Ces moteurs étaient une évolution du Bristol Pegasus construits sous licence par l'Italie.

Le SM.82 emportait une quantité maximale de 4,403 kg de carburant répartis sur douze réservoirs de voilure. Chaque demi aile comportait six réservoirs auto-obturants. Trois réservoirs, d'une contenance totale de 1276 l.étaient logés entre la première et la seconde nervure, tandis que les trois autres réservoirs, d'une contenance totale de 653 l trouvaient leurs place entre la seconde et la troisième nervure. Par ailleurs, un petit réservoir de 167 l contenant de l'essence 100 LL pour le générateur était placé dans le nez. L'appareil emportait également 136 l d'huile.

Armement défensif et blindage

Le SM.82 était armé d'une mitrailleuse Scotti de 12.7 mm en tourelle dorsale et de trois Breda-SAFAT de 7.7mm ( une de chaque côté de l'appareil et une troisième dans la gondole ventrale du bombardier. La tourelle était de type Caproni-Lanciani et était approvisionnée À 350 coups. Les autres armes étaient approvisionnées avec quatre magasins de 215 coups. Cet armement, qui n'avait rien de ridicule à l'époque de la conception de l'avion, ne se montra pas très efficace. En effet, la mitrailleuse Scotti, théoriquement plus puissante et légère que la Breda-SAFAT de même calibre, se montra peu fiable. De plus elle n'était pas précise. La dispersion était telle que sa portée pratique dut être réduite de 400 à 200 m. Par ailleurs, le calibre 7.7 mm se révéla trop faible à la lumière des combats aériens de la Seconde Guerre mondiale. Pour finir, la mitrailleuse ventrale, servie par le bombardier, était inutilisable et finit par être démontée. Les SM.82 réquisitionnés par la Luftwaffe après l'armistice de 1943 furent équipées de MG. 131 ( 13 mm) en tourelle et parfois de MG. 17 ( 7.92).

La protection de l'équipage laissait également à désirer. En effet, seul le commandant de bord disposait d'un siège blindé. Les réservoirs auto-obturants étaient, en théorie, à l'épreuve du calibre 12.7 mais n'étaient pas équipés de système de pressurisation au gaz carbonique pour prévenir les risques d'explosion en cas d'impact par des projectiles incendiaires. Aucun autre blindage n'avait été ajouté. Tout cela rendait l'appareil extrêmement vulnérable au feu de l'ennemi.

Charge offensive

Le SM.82 était capable d'emporter une lourde charge de bombes (4000 kg). et la taille de sa soute lui permettait d'emporter une vaste panoplie d'armements. Par exemple, il pouvait emporter:

  • 4 bombes de 800 kg
  • 8 bombes de 500 kg
  • 8 bombes de 250 kg
  • 27 bombes de 50 kg
  • 25 bombes à sous munitions de 100 kg contenant chacune 56 sous-munitions (Ces dernières ne furent néanmoins pas beaucoup utilisées.)

Bien entendu, le SM.82 n'opérait pas toujours à pleine charge. Ainsi, lors des missions à long rayon d'action, la charge offensive n'était que de 1000  ou 1500 kg de bombes. Il n'en reste pas moins vrai que la combinaison charge offensive/rayon d'action du SM.82 le classait assez favorablement sur ce point par rapport aux autres bombardiers en lice en 1940.

Le bombardier opérait depuis une tourelle éclipsable située sous l'avant de l'avion. Il disposait d'un viseur de bombardement Jozza. Il devait servir en outre une mitrailleuse Breda 7.7mm pointée vers l'arrière. Son poste de combat, très inconfortable n'était ni chauffé, ni pressurisé ni connecté au réseau d'oxygène de l'avion. Il ne disposait, comme protection contre les balles ennemies, que de la mince tôle d'un mm d'épaisseur formant le revêtement extérieur de l'avion.

Performances au combat

Combinant sous-motorisation et large fuselage à forte trainée, les performances du SM.82 étaient loin d'être flatteuses. Sa vitesse de croisière de 250 km/h à 3000m en faisait un avion particulièrement lent. Cette caractéristique, qui n'influait que très peu sur ses performance en tant qu'avion de transport, rendait par contre son emploi en tant que bombardier particulièrement dangereux. De plus son plafond pratique de 5000m ( 16.400 pieds) le rendait vulnérable à la fois aux canons antiaériens et à la chasse ennemie. En comparaison, le B.17 américain pouvait opérer jusqu'à 9000m (29,530 pieds ) c'est-à-dire à l'extrême portée de la flack et du plafond des chasseurs allemands. Pour finir, la large silhouette du SM.82 le rendait particulièrement facile à repérer dans le ciel. Pour ces raison le SM.82 connut un taux de perte particulièrement élevé face à la chasse ennemie. Ainsi le 24 novembre 1942 où trois Beaufighters abattirent sept SM.82 sur sept, soit un taux de pertes de 100% ou le 10 avril 1943, où un seul P.38 réussit à descendre 10 SM.82 sur 20 en une seule passe...

Par contre, en mission de transport, le SM.82, avec sa grande autonomie, sa charge utile particulièrement élevée pour l'époque et sa vaste soute modulable lui permettant d'emporter des fardeaux aussi divers qu'encombrants, fut très sollicité par les Italiens qui avaient à affronter le cauchemar logistique d'un théâtre d'opérations particulièrement éparpillé.

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