La sclérose tubéreuse de Bourneville est une maladie autosomique dominante faisant partie des phacomatoses. Elle comporte des manifestations cutanées, cardiaques, cérébrales et rénales. La pénétrance est proche de 100% mais il existe une très grande variation des manifestations de cette maladie.
Elle a été décrite par Désiré-Magloire Bourneville en 1880.
C'est une maladie génétique autosomale dominante mais qui s'observe également dans des formes sporadiques dans les deux tiers des cas.
Deux gènes sont ciblés : TSC1 situé au niveau du locus q34 du chromosome 9 codant la protéine hamartine et TSC2 situé au niveau du locus p13.3 du chromosome 16 codant la protéine tubérine.
Ces mutations sont diverses (plusieurs centaines de types décrits). Les mutations du gène TSC1 sont plus fréquentes dans les formes familiales.
Dans près de 20% de cas (formes moins sévères), aucune mutation n'est détectée. Il s'agit peut être d'une forme mosaïque de la maladie.
L'hamartine et la tubérine sont présentes dans toutes les cellules. Le dimère, formé par ces deux protéines, régule la croissance et la prolifération cellulaire. Les mutations à l'origine de cette maladie causent une activation permanente de ces protéines.
La maladie se manifeste essentiellement par l'apparition de nombreuses tumeurs bénignes. L'atteinte cutanée et neurologique est quasi constante. Celle des reins ou de la rétine est fréquente.
L'épilepsie précoce (Syndrome de West) est la principale manifestation de la maladie, atteignant près de 80% des patients. Elle peut être de tout type (focale, généralisée...) et se caractérise par une grande résistance aux traitements.
Il peut exister des troubles du comportement et du caractère (retard mental, schizophrénie...), une hypertension intracrânienne par obstruction des voies par prolifération de cellules géantes épendymaires se voit dans 10% des cas, des anévrismes cérébraux.
Ces anomalies sont en rapport avec une atteinte du cortex cérébral correspondant à une désorganisation de la structure en couches, avec prolifération de cellules géantes. Une dégénérescence kystique est possible.
Les rhabdomyomes cardiaques consistent en des tumeurs d'origine musculaire. Ils sont très fréquents (près de 60% des enfants atteints de sclérose tubéreuse), parfois multiples. Ils sont le plus souvent asymptomatiques et sont découverts lors d'une échocardiographie systématique. Ils sont parfois responsables de troubles du rythme cardiaque. Ils peuvent apparaître dès le stade foetal. L'évolution en est favorable avec une régression spontanée, voire une disparition totale avec l'âge.