Spondylolisthésis - Définition

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Quantification du glissement

L’index de Taillard [110] mesure le glissement à partir du repère du coin postéro-inférieur de la vertèbre listhétique, en pourcentage de la longueur antéro postérieure du plateau sacré sous jacent. En France, on divise traditionnellement le plateau sacré en trois tiers dans le sens antéropostérieur, et on cote le glissement antéropostérieur en fonction de l'épaisseur de ce plateau :

  • Grade 0 (pas de glissement, ou spondylolyse sans glissement)
  • Grade I glissement inférieur à 1/3 du plateau vertébral
  • Grade II de 1/3 à 2/3, bord postérieur du corps vertébral en regard du milieu du plateau sacré
  • Grade III plus de 2/3
  • Grade IV glissement complet au-delà de la limite antérieure du plateau sous-jacent avec spondyloptose

Dans le monde anglo-saxon, à partir de la même référence (Meyerding [83]), on divise le plateau sacré en quatre quarts et il y a 5 stades numérotés de I à V … Cependant, on s’accorde sur le fait que les spondylolisthésis dont le glissement (index de Taillard) est inférieur à 33 % ont une évolution et des implications thérapeutiques différentes de ceux dont le glissement est plus important [103]. Dans les spondylolisthésis de haut grade, la partie antérieure du plateau vertébral érodée prend un aspect arrondi ou oblique, avec un plateau à double pente [111], qui rend la mesure de l’index de Taillard peu précise. Il existe une spondyloptose lorsque le coin postéro-supérieur du corps vertébral migré se trouve en position debout plus bas que le coin postéro-supérieur du plateau vertébral sous-jacent quel que soit le déplacement angulaire.

Physiopathologie

Les facteurs locaux sont essentiels [37] : hyper lordose constitutionnelle, répétition de mouvements en hyper lordose [27, 58, 116], angle d’incidence élevé [102], apophyses articulaires inférieures de grand volume à l'avant dernier niveau mobile [42], mettent l'isthme aplati du dernier niveau mobile en danger de cisaillement avec les apophyses articulaires sacrées à la faveur d'un traumatisme aigu ou chronique. Plateau sacré arrondi "en dôme", incidence élevée, sont des facteurs d'aggravation du glissement. Des facteurs congénitaux et héréditaires inconnus ont été évoqués pour expliquer la fréquence accrue dans certaines populations [121] et certaines familles [63, 104, 126], sans qu'on connaisse le rôle de la posture et de l'habitus [5, 10, 115]. La spondylolyse serait une pathologie de la marche, inconnue chez les patients non ambulatoires [96], bien que des cas aussi précoces qu’a l’âge de 2 ans aient pu être décrits. Lorsque l'isthme est rompu ou allongé de façon bilatérale, le corps vertébral libéré du contrôle de l'arc postérieur soumet le disque sus jacent et les ligaments iliolombaires à la totalité des contraintes de cisaillement qu'il subit. Des contraintes en cisaillement et de la capacité de résistance de l'anulus dépendent la constitution ou non d'un spondylolisthésis [3].

Spondylolyse et spondylolisthésis isthmique sont des aspects différents d'une affection dont la variabilité clinique est remarquable

Il y a des spondylolyses bien tolérées sur de très longues périodes sans spondylolisthésis, des spondylolisthésis sans spondylolyse, des spondylolisthésis stables non évolutifs pendant de nombreuses années [49], des formes d'aggravation lente ou rapide qu'il faut détecter à temps, et des formes mixtes [4, 26, 53, 75]. Il n'y a donc pas de filiation stricte entre les deux états et seule la surveillance est à même d'affirmer l'évolutivité vers l'aggravation du déplacement vertébral [50].

Les facteurs de progression sont : le sexe féminin, l'obésité, les contraintes en hyper lordose, l'âge (adolescents en période de croissance) [15], la cyphose locale [40].

Le glissement constitué, le corps vertébral subit deux types de déplacements : le glissement vers l'avant proprement dit, la bascule en cyphose [107]. S'y ajoute le déplacement vers le bas par effet de pente, et la ptose lorsque le corps vertébral échappe en bout de course au support du plateau vertébral érodé sous jacent, sous l'effet du poids du tronc et de la traction du psoas sur le rachis lombaire.

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