En 2010, il existe quatre lignes de tramway en activité en Île-de-France, toutes situées à la périphérie de la ville de Paris ou dans la proche banlieue parisienne. Chaque ligne demeure jusqu'à présent isolée, et chacune possède son propre dépôt et son matériel spécifique, parfois incompatible avec les autres lignes. Ces quatre lignes ne constituent donc pas de fait un véritable réseau cohérent.
La ligne T1 relie Saint-Denis à Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis, au nord de Paris. Elle est mise en service en 1992 entre Saint-Denis et Bobigny et marque le grand retour du tramway dans la région après trente-cinq ans d'absence. La ligne est prolongée à l'est jusqu'à Noisy-le-Sec en décembre 2003 et dessert depuis cette date vingt-six stations. La ligne qui a rencontré un rapide succès transporte en moyenne 100 000 voyageurs chaque jour de semaine.
Son prolongement à l'ouest jusqu'à la station de métro Asnières - Gennevilliers - Les Courtilles est mis en chantier début 2009 pour une mise en service prévue en 2012 ; une autre extension est programmée au sud-est jusqu'à Montreuil, mais est restée bloquée plusieurs années en raison de l'opposition de la municipalité de Noisy-le-Sec qui en contestait le tracé. Cette extension est dorénavant escomptée pour 2015.
La ligne est équipée de trente-cinq rames du matériel Tramway français standard (TFS), entretenues par les ateliers de maintenance de Bobigny, communs à ligne 5 du métro et est gérée par le centre bus des Pavillons-sous-Bois.
Jusqu'au 20 novembre 2009, la ligne T2, dite « Trans Val-de-Seine » reliait le quartier de La Défense à Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine, à l'ouest de Paris. Elle a été mise en service en 1997 sur le trajet d'une ancienne ligne SNCF remise en état et adaptée.
Depuis le 21 novembre 2009, la ligne est prolongée jusqu'à la Porte de Versailles, permettant la correspondance avec la ligne 12 du métro, ainsi qu'avec la ligne de tramway T3.
L'extension au sud, aurait permis au tramway T2 de reprendre la tracé de la ligne de Petite Ceinture ; toutefois, les communes concernées par le prolongement et le syndicat des transports d'Île-de-France (STIF) lui ont préféré un tracé plus urbain, desservant les quartiers nord d'Issy-les-Moulineaux avec un terminus à la Porte de Versailles.
Pour faire face au succès de la ligne, fréquentée quotidiennement par 80 000 personnes, les vingt-six rames Citadis 302 ont été doublées en 2005, portant ainsi la capacité maximale de chaque tram à 440 places. Elles sont entretenues par les ateliers d'Issy-les-Moulineaux. La ligne est gérée par le centre bus de Point-du-Jour.
Une autre extension est prévue en 2011, au nord-ouest, avec la création de huit nouvelles stations jusqu'à Bezons (Val-d'Oise), permettant une correspondance avec la gare de La Garenne-Colombes.
La ligne, surnommée « Tramway des Maréchaux Sud » car elle emprunte les boulevards des Maréchaux au sud de Paris, relie le Pont du Garigliano (ouest du 15e arrondissement) à la Porte d'Ivry (au sud-est du 13e arrondissement) depuis le 16 décembre 2006. Elle remplace une portion de la ligne d'autobus PC (Petite ceinture) et marque le grand retour du tramway sur le territoire de la ville de Paris après soixante-neuf ans d'absence. Les vingt et une rames Citadis 402 sont entretenues par les ateliers de Lucotte et est gérée par le centre bus de Croix-Nivert.
Le trafic atteint en moyenne 100 000 voyageurs par jour ouvrable. Une extension ultérieure est prévue vers Porte de la Chapelle avec une mise en service escomptée fin 2012, puis éventuellement vers Porte d'Asnières. Cette extension se réalisera toutefois pour l'essentiel sous la forme d'une seconde ligne, en correspondance directe avec le T3 à porte de Vincennes, une ligne unique étant trop longue pour assurer une exploitation fiable. L'indice de cette future ligne n'est pas encore connu, bien que le STIF présente celui-ci sous le nom de « T3 » dans ses campagnes de communications de 2009.
Le tour complet de Paris n'est plus envisagé en raison de l'opposition des habitants du 16e arrondissement et de l'existence d'une desserte, pourtant très médiocre, assurée par la ligne C du RER.
La ligne 4 de tramway est une ligne dite de tram-train exploitée par la SNCF, mise en service le 20 novembre 2006 entre Aulnay-sous-Bois et Bondy, dans le département de la Seine-Saint-Denis en Île-de-France.
Reliant les réseaux ferrés Nord et Est, elle est issue de la transformation et de la mise à double voie de la ligne des Coquetiers ouverte en 1875. Victime d'une importante désaffection du public due à la faiblesse de sa desserte et de ses performances, source de nombreux problèmes de circulation à cause de ses passages à niveaux, la ligne a été fermée en décembre 2003 avant de renaître après d'importants travaux de réhabilitation sous une forme hybride à mi-chemin du train et du tramway urbain. Elle est ainsi devenue la première ligne française de tram-train, concept qui prendra pleinement son sens lors de ses éventuels prolongements en mode tramway sur la voirie urbaine. Les objectifs fixés à 40 000 voyageurs par jour à terme ne sont pas encore atteints : ils n'étaient que 29 000 en octobre 2007.
Les quinze rames Avanto sont entretenues par les ateliers SNCF de Noisy-le-Sec.
La tarification du tramway est identique à celui de l'essentiel des lignes de bus et accessible avec les mêmes abonnements. Un ticket t+ permet un trajet simple quelle que soit la distance avec une ou plusieurs correspondances possibles avec les lignes de bus et de tramway pendant une durée maximale de 1 h 30 entre la première et dernière validation, mais pas avec le métro ou le RER.
Sur le T4, les billets origine/destination sont toujours vendus par la SNCF. Contrairement aux trois autres lignes de tramway d'Île-de-France, la validation des titres de transport se réalise sur les quais, les rames ne comportant pas de composteurs.
Le financement du fonctionnement des lignes (entretien, matériel et charges de personnel) est assuré par la RATP pour les T1, T2 et T3. Sur le T4, le financement est assuré par RFF pour l'infrastructure, ou la SNCF pour le personnel et le matériel. Cependant, les tarifs des billets et abonnements dont le montant est limité par décision politique ne couvrent pas les frais réels de transport. Le manque à gagner est compensé par l'autorité organisatrice, le STIF, présidé depuis 2005 par le président du Conseil régional d'Île-de-France et composé d'élus locaux. Il définit les conditions générales d'exploitation ainsi que la durée et la fréquence des services. L'équilibre financier du fonctionnement est assuré par une dotation globale annuelle aux transporteurs de la région grâce au versement transport payé par les entreprises et aux contributions des collectivités publiques.
La conduite sur les lignes se fait en « conduite à vue », on n'y trouve que des panneaux de limitation de vitesse, des signaux de protection d'itinéraires et des signaux protégeant le franchissement des carrefours. Pour ces derniers, la voirie est équipée de signaux tricolores classiques de type R11 tandis que la ligne est équipée de signaux de type R17 et R18 associés à la signalisation routière.
Sur un fond noir, une barre horizontale de couleur blanche signale l'arrêt, un rond blanc annonce un signal d'arrêt et une barre verticale blanche la voie libre. Une signalisation d'aide à l'exploitation complète ces signaux, un losange lumineux signalant la prise en charge de la demande de priorité au carrefour.
Les signaux de protection d'itinéraires ou signaux d'exploitation se situent où se trouvent les appareils de voies (aiguillages). Les panneaux de limitation de vitesse se présentent quant à eux comme des panneaux carrés avec des chiffres noirs sur fond blanc sur les T1, T2 et T3, carrés avec des chiffres noirs sur fond jaune sur le T4. Enfin, les indicateurs de coupure de courant sont implantés en amont de chaque secteur d'alimentation de la ligne aérienne de contact (LAC). Deux ronds blancs alignés en position verticale annoncent une ligne alimentée, alignés en position horizontale une ligne non alimentée.