Stûpa - Définition

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Un stûpa (un mot sanskrit) est une structure architecturale bouddhiste et jaïna que l'on trouve dans le sous-continent indien, dont il est originaire, mais aussi dans le reste de l'Asie où il a suivi l'expansion du bouddhisme. C'est à la fois une représentation aniconique du Bouddha et un monument commémorant sa mort ou parinirvâna.

Origine

Le Dhâmek Stûpa de Sârnâth, Inde
Le Dhâmek Stûpa de Sârnâth, Inde

Le stûpa trouve son origine dans le tumulus et ne consiste, à ses débuts, qu'en un empilement de pierres au cœur duquel est enfermé une relique du Bouddha. En effet, d'après la tradition, après la crémation du Bouddha, ses reliques sont partagées en huit parties qui sont distribuées aux huit rois venus lui rendre hommage à cette occasion : Ajâtashatru, le roi du Magadha, au Lichchavî de Vaishâlî, aux Shâkya de Kapilavastu, aux Buli d'Allakappa, aux Koliya de Ramagama, au brahmane de Vethadipa, aux Malla de Pâpâ - Pâvâ en pâli - et aux Malla de Kusinâgar. Ce sont ces reliques qui vont être enchâssées dans les premiers stûpas.

Cependant, tous les stûpas ne contiennent pas de relique. On classe généralement les stûpas en quatre catégories suivant leur nature :

  • les dhâtu-chaitya qui abritent des reliques,
  • les paribhoga-chaitya qui contiennent des objets ayant appartenu au Bouddha,
  • les dharma-chaitya qui exposent la doctrine bouddhique,
  • les uddeshika-chaitya qui commémorent simplement le parinirvâna, chaitya étant un mot sanscrit signifiant sanctuaire.

De la même façon, toutes les reliques ne sont pas enfouies dans un stûpa. Un contre exemple notable est la fameuse dent de Bouddha, une molaire supposée restée intacte dans le bûcher de sa crémation, qui après être restée en Orissâ, à Dantapura, peut-être l'actuelle Purî, fut envoyée à Ceylan par Ashoka, où elle légitimait le pouvoir des rois cinghalais. Elle connut ensuite de nombreuses aventures - transfert en Birmanie durant la période de la colonisation portugaise de l'île, deux destructions par martelage et crémation, dont l'une à Goa d'une réplique par l'inquisition - et se trouve actuellement dans le Dâlada Maligawa, le Temple de la Dent à Kandy, qui n'est pas à proprement parler un stûpa.

Évolution et propagation

Le Grand Stûpa de Sânchî
Le Grand Stûpa de Sânchî

La structure principale, l'anda, qui représente le bol à aumône retourné, évolue plus tard en une demi-sphère, parfois avec une base cylindrique comme à Sârnâth, par exemple. L'anda repose le plus souvent sur un piédestal carré, un groupe de trois marches symbolisant la robe de moine repliée. Le stûpa comporte parfois un ou plusieurs portails d'accès ou torana, une vedikâ ou clôture autour du monument délimitant le pradakshinâpata, un chemin circumambulatoire autour de l'anda qui se parcourt dans le sens dextrogyre. Au sommet de la structure, on trouve un harmikâ, sorte de plate-forme entourée d'une balustrade, d'où émerge un mât, le stambha qui porte le chattrâ, un certain nombre d'ombrelles de tailles décroissantes formant un cône. (On retrouve ces différentes parties dans l'illustration ci-contre)

Ils connaissent souvent des remaniements, en particulier la pose d'un acchadya - ou couverture - destiné à augmenter leurs dimensions afin de les rendre plus majestueux.

L'empereur Ashoka qui régna dans le nord de l'Inde au IIIe siècle av. J.-C., est considéré comme le grand propagateur de ce type de construction. La tradition le crédite de 84 000 stûpas, mais il s'agit là probablement d'un nombre plus symbolique que réel.

La forme du stûpa connaît une forte variation lors de sa dissémination dans le continent asiatique, chaque région développant son style propre. Ainsi, au Tibet et dans ses anciens satellites culturels que sont le Bhoutan et le Sikkim, il devient un chorten, avec sa forme caractéristique de bulbe, tandis qu'à l'inverse, au Myanmar et en Asie du Sud-Est, il adopte une forme typique de cloche.

Les stûpas célèbres

  • Les stûpas de Sânchî, en Inde, dont le plus grand date probablement du règne d'Ashoka, et qui a connu divers remaniements dont le dernier daterait du Ier siècle.
  • Le stûpa du temple de Borobudur, construit au IXe siècle dans le centre de l'île de Java en Indonésie.
  • Le stûpa de Bodnath à Katmandou du XIVe siècle.
  • Le stûpa (chedi) Phra Pathom Chedi à Nakhon Pathom en Thaïlande, le plus haut du monde, avec ses 127 mètres.
  • Le stûpa de la pagode Shwedagon à Rangoon (Birmanie) avec l'or et les pierreries qui le recouvrent.
  • Le Pha That Luang, stûpa de style laotien, monument national à Vientiane (Laos)

Le stûpa se transforme aussi en pagode, un véritable bâtiment dans lequel on peut pénétrer, tandis que le bouddhisme se répand en Asie.

Les stûpas jaïna

Comme les Bouddhistes, les Jaïns ont aussi érigé des stûpas en l'honneur de leurs saints, avec leurs accessoires de clôtures, de portes décorées d'ombrelles en pierre, de piliers finement scultés et d'abondantes statues. Des restes anciens de stûpas ont été découverts dans le tertre de Kankâlî, près de Mathura, dans l'Uttar Pradesh. On pense qu'ils remontent au Ier siècle avant notre ère.

Propagation et évolution du stûpa

Noms locaux des stûpas

pâli : thûpa, dâgoba ; tibétain : chorten ; birman : dagon, paya, zedi ; thaï : thât, chedi ; laotien : thât ; khmer : chetdei, chedey ; vietnamien : thap ; mongol : suwurghan ou suburghan ; chinois : ta, ta-lin ; coréen : tap, budo ; japonais : tô, sotoba.

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