Le nombre 11 s'articule très souvent avec 12. Si 12 évoque toujours l'image d'une perfection céleste, il semble que cette perfection - par cette raison même - soit difficile à réaliser sur terre. Intervient alors le 11, comme " marque de contingence terrestre" sur la route de la perfection. Une unité temporaire, une recherche, un travail. (De façon analogue, le 6 des six jours de la Semaine s'articule au 7 de l'ensemble achevé avec le dimanche.)
Ainsi, le groupe initial des 12 apôtres perd l'un de ses membres en la personne de Judas, et avant que celui-ci soit remplacé, la communauté devient celle des "Onze". Ce sont eux qui vivent les temps de la Passion et la Résurrection.
Il y a d'ailleurs onze Evangiles de la Résurrection, c'est-à-dire que, dans les quatre Evangiles, on trouve onze passages distincts se rattachant à la Résurrection.
Ce sont :
Onze apôtres meurent martyrs. L'exception est Jean.
Dans le Chemin de Croix des 14 Stations dites "traditionnelles", la IVe Station est la rencontre de Jésus avec sa Mère.
La Vierge Marie est donc présente à onze Stations.
(1. Jésus est condamné à mort 2. Jésus est chargé de sa Croix 3. Jésus tombe sous le poids de sa Croix 4. Jésus rencontre sa Mère 5. Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa Croix 6. Une femme pieuse essuie la face de Jésus 7. Jésus tombe pour la seconde fois 8. Jésus console les filles de Jérusalem 9. Jésus tombe pour la troisième fois 10. Jésus est dépouillé de ses vêtements 11. Jésus est cloué sur la Croix 12. Jésus meurt sur la Croix 13. Jésus est descendu de la Croix et remis à sa Mère 14. Jésus est mis au tombeau.)
Un rapprochement est possible avec le verset 11 du chapitre 11 de L'Ecclésiastique : "Il en est qui peinent, se fatiguent et se hâtent pour n'en être que mieux distancés."
11 nombres sont communs aux quatre Evangiles : 1 2 3 5 6 7 10 12 30 100 5 000 (On les rencontre au moins une fois dans chacun d'eux).
Ursule était la fille d’un roi breton (Notlhus, Maurus ?) de la fin duIIIe - début du IVe siècle. Elle fut demandée en mariage par un prince de Grande-Bretagne, ou d'outre-Rhin, non converti au christianisme. Ursule voulait rester chrétienne. Elle le rebuta. Plusieurs de ses amies à qui d’autres princes avaient fait la même demande rejetèrent le mariage pour la même raison. Risquant d’attirer des représailles contre leurs pères, elles décidèrent de fuir. Elles se rendirent d’abord en pèlerinage à Rome puis s’embarquèrent sur le Rhin à destination de Cologne. Une tempête les jeta sur les rives du fleuve où elles furent capturées par les Huns. Refusant d’abjurer leur foi, elles furent martyrisées et mises à mort.
Faute de documents avérés, tout ce récit, qui connaît des variantes, est, on le conçoit, à mettre au conditionnel.
En 1155, on découvrit dans une église de Cologne (aujourd’hui sous le vocable de Sainte Ursule) une inscription latine, gravée sur un mur du Ve siècle, faisant allusion à un massacre de jeunes vierges au IIIe siècle, avec, entre autres, les chiffres (ou lettres ?) XIMV. Aucun nom. Comme on retrouva à proximité des ossements de jeunes femmes, vieux de plusieurs siècles, on attribua ceux-ci à Ursule et à ses compagnes de voyage.
C’est au XIe siècle que le nombre des compagnes d’Ursule, les vierges martyres, fut fixé à 11 000.
Deux hypothèses tentent d’expliquer ce nombre, il faut bien l’avouer, tant soit peu excessif.
Il est d’abord possible que les gens de l’époque aient interprété l’inscription XIMV, comme "XI Mille Vierges" (M notant 1000 dans la numération romaine) alors qu’il eût fallu comprendre "XI = onze M = Martyres V = Vierges", selon un mode d’abréviation banal dans les inscriptions lapidaires. (S'il en est ainsi, on peut supposer dix compagnes à Ursule.)
Une autre hypothèse est que le prénom d’Undecimilla de l’une des compagnes d’Ursule engendra la confusion.
Sainte Ursule et les Onze Mille Vierges ont été extrêmement populaires au Moyen Âge dans le Nord de la France, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Italie. Elle est la patronne des jeunes filles et des drapiers.
Le calendrier grégorien a fixé la date d’anniversaire de sainte Ursule et des Onze Mille Vierges au 21 octobre. Lorsque le navigateur portugais José Alvarez Faguendes découvrit, le 21 octobre 1520, l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, il donna aux îles le nom de "Onze mille Vierges", selon un usage suivi par d’autres navigateurs en d’autres occasions.
Dans sa très longue journée (qui commençait à 1 heure du matin par la confession des femmes), le curé d'Ars, saint Jean-Marie Vianney, enseignait le catéchisme entre 11 heures et midi. C'était le fameux "catéchisme de onze heures", que beaucoup d'adultes venaient écouter.