1984 (roman) - Définition

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Introduction

1984
Auteur George Orwell
Genre Roman
Version originale
Titre original Nineteen Eighty-Four
Éditeur original Secker and Warburg
Langue originale Anglais
Pays d'origine  Royaume-Uni
Date de parution originale 8 juin 1949
ISBN original 0452284236
Version française
Traducteur Amélie Audiberti
Éditeur Gallimard
Collection Du monde entier
Date de parution 1950
Nombre de pages 375
ISBN 2070248100

1984 (Nineteen Eighty-Four) est le plus célèbre roman de George Orwell, écrit en 1948 et publié l'année suivante.

1984 est communément considéré comme une référence du roman d'anticipation, de la dystopie, voire de la science-fiction en général. La principale figure du roman, Big Brother, est devenue une figure métaphorique du régime policier et totalitaire, ainsi que de la réduction des libertés. En 2005, le magazine Time a d'ailleurs classé 1984 dans sa liste des 100 meilleurs romans et nouvelles anglaises de 1923 à nos jours, liste où se trouve La Ferme des animaux, autre fameux roman d'Orwell.

Il décrit une Grande-Bretagne postérieure d'une trentaine d'années à une guerre nucléaire entre l'Est et l'Ouest censée avoir eu lieu dans les années 1950, où s'est instauré un régime de type totalitaire fortement inspiré à la fois du stalinisme et de certains éléments du nazisme. La liberté d'expression en tant que telle n’existe plus. Toutes les pensées sont minutieusement surveillées, et d’immenses affiches trônent dans les rues, indiquant à tous que « Big Brother vous regarde » (Big Brother is watching you).

Résumé

Situation géopolitique à la fin du roman. La flèche noire représente les attaques d'Eurasia, tandis que la blanche représente celles d'Océania.

Le monde selon 1984

L’histoire se passe à Londres en 1984, d'où le titre du roman. Le monde, depuis les grandes guerres nucléaires des années 1950, est divisé en trois grands « blocs » : l’Océania (Amériques, îles de l'Atlantique (comprenant les îles Britanniques), Océanie et Afrique australe), l’Eurasia (Europe et URSS) et l’Estasia (Chine et ses contrées méridionales, îles du Japon, et une portion importante mais variable de la Mongolie, la Mandchourie et du Tibet) qui sont en guerre perpétuelle les uns contre les autres. Ces trois grandes puissances sont dirigées par différents régimes totalitaires revendiqués comme tels, et s'appuyant sur des idéologies nommées différemment mais fondamentalement similaires : l’Angsoc (ou « socialisme anglais ») pour l'Océania, le « néo-bolchévisme » pour l'Eurasia et le « culte de la mort » (ou « oblitération du moi ») pour l'Estasia. Tous ces partis sont présentés comme communistes avant leur montée au pouvoir, jusqu'à ce qu'il deviennent des régimes totalitaires et relèguent les prolétaires qu'ils prétendaient défendre au bas de la pyramide sociale.

A côté de ces trois blocs subsiste une sorte de "Quart-monde", dont le territoire ressemble approximativement à un parallélogramme ayant pour sommets Tanger, Brazzaville, Darwin et Hong Kong. C'est le contrôle de ce territoire, ainsi que celui de l'Antarctique, qui justifie officiellement la guerre perpétuelle entre les trois blocs.

Winston Smith

Big Brother

Winston Smith, habitant de Londres en Océania, est un employé du Parti Extérieur, c'est-à-dire un membre de la « caste » intermédiaire du régime océanien : l'Angsoc (mot novlangue pour « Socialisme Anglais »). Winston officie au Ministère de la Vérité, ou Miniver en novlangue. Son travail consiste à remanier les archives historiques afin de faire correspondre le passé à la version officielle du Parti. Ainsi, si l'Océania déclare la guerre à l'Estasia alors que deux jours avant elle était en paix avec cet État, les autres membres du Ministère de la Vérité, et notamment ceux du commissariat des archives (« Commarch » en novlangue), où travaille Winston, devront s'assurer que plus aucune trace écrite n'existe de l'ancienne alliance avec Estasia.

Toutefois, contrairement à la majeure partie de la population, Winston ne réussit pas à pratiquer cette amnésie sélective et ne peut donc adhérer aux mensonges du parti. Il prend alors conscience qu'il n'a pas de pensées aussi orthodoxes qu’il devrait en avoir aux yeux du Parti. Susceptible d'être traqué par la Police de la Pensée, une redoutable organisation de répression, il dissimule ses opinions contestaires aux yeux de ses collègues de travail. Le roman s'ouvre sur les projets d'écriture de Winston ; il désire en effet garder une trace écrite et donc fixe du passé, en opposition à la propagande de l'Océania. La ténuité des possibilités de rébellion apparaît rapidement ; la simple rédaction de son journal n'est possible à Winston que grâce à une singularité dans le plan de son appartement qui permet d'échapper au regard omniprésent du télécran.

Winston Smith servira également de prétexte dans la suite du roman pour exposer la société totalitaire qui l'entoure, les hommes qui y collaborent et ses ressorts les plus impitoyables. On verra ainsi exposé au fur et à mesure de ses rencontres la négation de l'amour et de la sensualité par l'ensemble de la société - avec l'exemple notable de l'ex-femme de Winston - ou encore une présentation de la destruction de la langue par un des artisans enthousiastes de cette entreprise. La délation dans la famille et même le refoulement généralisé des membres les plus dévoués à la société qui finissent par prononcer dans leur sommeil ce qu'ils n'osent prononcer de jour seront abordés le long du roman.

Rencontre avec Julia

Attention, ce qui suit dévoile des moments clés de l'intrigue

Lors des Deux Minutes de la Haine, moment rituel de la journée, pendant lequel le visage de l'« ennemi » de l'Angsoc, Emmanuel Goldstein, est diffusé sur des écrans, Winston croise Julia, une jeune femme du commissariat aux romans, membre de la ligue anti-sexe des juniors. Après avoir cru qu'elle était une espionne de la Police de la Pensée et avoir même souhaité l'assassiner (plus précisément lui écraser un pavé sur le crâne), notamment à cause du fait qu'elle semblait souvent le suivre, Winston changera d'avis lorsqu'elle lui avouera plus tard être amoureuse de lui.

Ils s’aiment et font l’amour clandestinement dans une mansarde louée dans le quartier des prolétaires. Ils savent qu’ils seront condamnés, et que tôt ou tard ils devront payer le prix de tous ces crimes envers le parti. Ils rêvent cependant d’un soulèvement, d’une résistance ; ils croient au mythe d’une Fraternité qui existerait quelque part et unirait les gens comme eux contre le Parti. C’est pourquoi ils finissent par aller à la rencontre d’O’Brien, personnage intelligent et charismatique, membre du Parti intérieur dont Winston a l’intime conviction qu’il est un partisan de la Fraternité. O’Brien leur fait parvenir « Le Livre » de Goldstein, l’ennemi du peuple et du Parti, objet de la haine et de la peur la plus intense en Océania. Il y est expliqué tous les tenants et les aboutissants des systèmes politiques et des manipulations psychologiques mis en place en Océania.

Arrestation

Avant la fin de leur lecture, Winston et Julia sont arrêtés par la Police de la Pensée et amenés au Ministère de l'Amour (Mr. Charrington qui louait une chambre à Winston et Julia y avait caché un télécran derrière un tableau). Winston y retrouve O'Brien lui-même, qui n'a en fait jamais été membre de la Fraternité, bien au contraire, car il est justement chargé de traquer les « criminels par la pensée ». O'Brien lui apprend que Winston était repéré comme peu fiable bien avant que lui-même n'en prenne conscience (sept ans plus tôt).

Winston sera torturé et humilié pendant des jours et des semaines voire des mois (la notion du temps n'est pas très bien précisée à ce moment de l'histoire car Winston n'a aucun instrument auquel se fier pour mesurer le temps) jusqu'à ce qu'il perde toutes ses convictions morales et soit prêt à accepter sincèrement n'importe quelle vérité, aussi contradictoire soit-elle (2 et 2 font 5, Winston n'existe pas en réalité...), pourvu qu'elle émane du Parti.

Sa rééducation se finit lorsque mis devant sa terreur la plus forte (des rats), il trahit Julia et la renie.

En effet, le but du Parti est d'épurer toutes les pensées qui leurs sont gênantes avant d'exécuter ceux qui les ont proférées afin d'éliminer ce que Winston appelle "la nature humaine". La loyauté que Winston portait à Julia était la dernière chose qui allait contre les idées du Parti, c'était donc l'exercice final logique de sa "rééducation".

On apprend enfin que le « Livre » de Goldstein est en vérité une création du Parti Intérieur, qui sont les véritables dirigeants de l'Océania, et qu'Emmanuel Goldstein est une figure allégorique au même titre que Big Brother, ce qui y est écrit n'en reste pas moins vrai d'après les paroles d'O'Brien, donnant une dimension terrifiante à ce monde.

L'échec de Winston

Relâché, Winston n'est plus qu'une épave vide de sentiments et de dignité, passant sa vie au bistrot. Par hasard il revoit Julia, qui elle aussi l'a renié sous la torture et cette trahison mutuelle rompt leur attachement.

Un jour, où pendant la guerre nécessaire et incessante qui oppose les 3 blocs totalitaires la propagande prétend qu'une « nouvelle brillante victoire » aurait retourné magistralement une situation très compromise, il devient un admirateur béat de Big Brother. Il mourra probablement fusillé dans le dos (une balle dans la nuque), comme le sont tous les criminels de la pensée une fois leur "folie" expurgée.

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