Accidentologie des transports - Définition

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Introduction

L'accidentologie des transports désigne l'étude des accidents (principalement corporels) et des risques d'accident dans les transports de personnes, en tenant compte du mode de déplacement utilisé (transport individuel ou transport collectif, déplacement motorisé ou non...). Elle permet de comparer d'un point de vue statistique, selon la méthode utilisée :

  • le risque d'avoir un accident d'une certaine gravité en fonction de l'usage d'un mode de transport,
  • les modes de transports entre eux en fonction du risque d'accident qu'ils présentent.

Sur les 1,2 million de morts sur la route dénombrés dans le monde en 2002, la plupart des victimes sont des piétons et des deux-roues, en raison de la mixité de la circulation et de la fragilité de ces usagers face aux véhicules plus massifs et plus rapides.

Statistiques sur le risque

Les méthodes utilisées varient énormément, et comme toute méthode statistique, produisent des résultats qui doivent être analysés prudemment.

Les principales méthodes permettent de comparer les risques d'avoir un accident :

  1. par centaine, millier, million de kilomètres parcourus avec un mode de transport donné ;
  2. par temps d'exposition au risque durant son déplacement ;
  3. par déplacement (on considère chaque motif de destination et le trajet par une personne depuis sa position initiale jusqu'à cet objectif comme un déplacement).

Risque dans les déplacements urbains

Si l'on considère que le risque d'accident corporel est de 1 en automobile, selon le premier mode de calcul, les chiffres en France indiquent que le risque d'accident est de :

  • 1,5 à 2 à pied ou à vélo ;
  • supérieur à 8 à cyclomoteur ou à motocyclette ;
  • très inférieur à 1 en transport en commun.

Ces chiffres prennent encore plus de contraste si l'on raisonne en fonction de l'exposition au risque selon la durée du déplacement. Les statistiques doivent ici prendre en compte la durée moyenne d'un déplacement. Par exemple, le vélo, en moyenne trois fois plus rapide que la marche à pied, réduit le risque par rapport à celle-ci d'un facteur compris entre 2 et 3 pour une même distance, mais le risque reste sensiblement le même si la durée du déplacement est la même.

Risque dans les déplacements interurbains

Globalement, on obtient les mêmes tendances que dans les déplacements urbains, avec un renforcement du risque pour les usagers dits faibles, les infrastructures n'étant pas conçues pour eux dans ce type de déplacements. Les transports en commun voient également leur niveau de risque augmenter, mais restent tout de même largement en dessous de celui de l'automobile.

Les autoroutes sont réputées sûres, et elles présentent effectivement un faible taux d'accident par km parcouru, mais le risque mortel relatif y est beaucoup plus élevé, sans doute en grande partie dû aux poids lourds qui doublent le risque en cas d'accident : 5,2% d'accidents de poids lourd causent 13,1% de fatalité.

Champs d'application

Les études menées sur l'accidentologie des transports permettent :

  • de déterminer les moyens appropriés à mettre en œuvre en cas de drame ;
  • d'impulser des politiques de sécurité (routière, ferroviaire, aérienne, maritime), dans lesquelles on va chercher à modifier les comportements des opérateurs et des usagers ;
  • d'évaluer (parfois partiellement) les effets de telle ou telle politique ;
  • d'améliorer les véhicules par essai de choc.

Par exemple, en matière de sécurité routière, l'accidentologie des déplacements en automobile montre que la généralisation de l'usage de la ceinture de sécurité a permis de réduire de façon notable la mortalité des accidents, ou qu'une politique forte de réduction des vitesses en milieu urbain permet à la fois de réduire le nombre et la gravité des accidents. En revanche, en tant que telle, l'accidentologie ne permet pas toujours d'évaluer complètement les effets d'une mesure : l'expérience (en Espagne, en Australie) montre que la mise en place d'une mesure d'obligation du port du casque pour les cyclistes urbains ne réduit pas le nombre de traumatismes et leur gravité, mais qu'elle pénalisait en même temps le développement de la pratique de ce mode de transport, ce qui a des effets négatifs à long terme sur la santé publique (diminution de l'espérance de vie liée à un déficit d'activité physique de la population qui délaisse le vélo en raison de l'obligation du port du casque), non pris en compte par ce type d'études.

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