En 1970, l’Indian Medical Central Council Act a été adopté par le Parlement de l'Inde, pour normaliser les qualifications requises pour pratiquer l'Ayurveda et fonder des institutions accréditées pour son étude et la recherche dans ce domaine. En Inde, plus de 100 collèges offrent des diplômes en médecine ayurvédique traditionnelle. Le gouvernement indien appuie la recherche et l'enseignement de l'Ayurveda à travers de nombreux canaux, tant au niveau national qu’au niveau des États, ce qui a permis d'institutionnaliser la médecine traditionnelle afin qu'elle puisse être étudiée dans les grandes villes. Le parrainage par l'État du Central Council for Research in Ayurveda and Siddha (CCRAS) est le point culminant de l’institution pour la promotion de la médecine traditionnelle en Inde. Les études menées par cette institution englobent la clinique, les médicaments, les œuvres littéraires et la recherche dans le domaine de la protection de la famille.
De nombreuses cliniques réputées sont gérées par des professionnels qui bénéficient de l’aide de ces instituts à la fois dans les zones urbaines et les zones rurales. Mukherjee et Wahile citent les statistiques de l’organisation mondiale de la santé pour démontrer la popularité de la médecine traditionnelle, sur laquelle une partie importante de la population mondiale s’appuie pour bénéficier de soins de santé primaires. Au Sri Lanka le nombre de praticiens de médecine traditionnelle Ayurvédique est plus élevé que celui des professionnels formés à la médecine moderne. La fabrication et le marketing des médicaments ayurvédiques a permis leur commercialisation avec succès par plusieurs entreprises pharmaceutiques.
Les praticiens en médecine ayurvédique ont besoin d'un diplôme dans un autre courant de soins de santé aux États-Unis d'Amérique. Les institutions académiques liées à la médecine traditionnelle en Inde ont contribué à donner à l'Ayurveda une visibilité internationale. Kurup (2003) commente ainsi le rôle de l’ Université ayurvédique du Gujarat :
« L’université ayurvédique du Gujarat a signé un protocole d'accord avec neuf instituts ayurvédiques fonctionnant au Japon, en Australie, aux Pays-Bas, en Italie, Argentine et Allemagne pour coordonner et faciliter la mondialisation de l'Ayurveda par le biais de la collaboration universitaire. Auparavant, l'Institut de médecine de Russie avait signé le protocole d'accord avec le gouvernement indien, dans lequel l'Université Aryurvédique du Gujarat était aussi l'une des autorités chargée de la mise en œuvre. »
— Kurup
L’Ayurveda a acquis une reconnaissance dans le monde occidental lorsque des recherches médicales universitaires ont étudié ses divers postulats. Aux États-Unis, le NIH NCCAM dépense une partie de son budget de 123 millions de $ pour la recherche en médecine ayurvédique. En outre, l'Institut national de médecine ayurvédique, fondé par le Dr Scott Gerson, est l’exemple d'un institut de recherches qui a effectué des recherches sur les pratiques ayurvédiques. Gerson a publié une partie de son travail sur l’activité antifongique de certaines plantes ayurvédiques dans des revues universitaires. Les postulats et l'histoire de l'Ayurveda ont également été évoqués par des chercheurs étrangers, tels que Dominik Wujastyk au Royaume-Uni.
En décembre 1993, le centre médical de l’Université du Mississippi a déposé un brevet auprès de l’United States Patent and Trademark Office sur l'emploi du curcuma en thérapeutique. Le brevet a été contesté par le Conseil pour la recherche scientifique et industrielle de l’Inde, au motif que les praticiens traditionnels ayurvédiques connaissaient déjà les propriétés thérapeutiques de la substance depuis des siècles, ce qui faisait de ce brevet un cas de biopiraterie. Le Gouvernement indien s’est impliqué dans la promotion de la médecine traditionnelle en 1997. Le rapport Sharma et Bodeker sur les différentes activités du gouvernement en relation avec l'Ayurveda note ainsi :
« En Inde, le gouvernement s'est impliqué dans la production de remèdes traditionnels lorsque le Central Drug Research Institute a breveté deux nouveaux médicaments préparés à partir d’anciennes formules ayurvédiques. L’un, un mélange de poivrier noir, de poivrier long et de gingembre, permet de réduire de moitié le dosage d’un antibiotique, la rifampicine, dans le traitement de la tuberculose et d'autres infections mycobactériennes. L'autre est un stimulant de la mémoire produit à partir d’une plante traditionnelle appelée brahmi. D'autres produits brevetables à base de curcuma et d’un arbuste, le margousier, ont suscité des controverses en Inde et dans d'autres pays. En août, le US Patent and Trademark Office a annulé un brevet américain sur les propriétés de guérison des plaies du curcuma lorsque le gouvernement indien a révélé qu’il existait des preuves de l’utilisation de cette substance dans cette indication depuis des siècles. »
— Rapport Sharma et Bodeker