L'utilisation du mot Véda, qui signifie Connaissance, indique l'importance de l'Ayurveda en Inde. L'Ayurveda propose un bien-être durable dans la vie, tant individuelle que familiale et sociale. Elle replace l'homme dans sa dimension à la fois physique et spirituelle.
L’Ayurveda croit en l’existence de cinq grands éléments (en devanāgarī : पन्छतत्व ; la terre, l’eau, le feu, l’air et l’espace), formant l'univers, y compris le corps humain. Le sang, la chair, le gras, l'os, la moelle, le chyle et le sperme sont les sept principaux éléments constitutifs (en devanāgarī : सप्तधातु) de l'organisme. L’Ayurveda croit en l’équilibre de trois "humeurs" ou dosha (en devanāgarī : त्रिदॊश्) :
Ces éléments sont présents à des degrés différents chez chaque individu. Cette doctrine des trois dosha, est primordiale. Le(s) dosha(s) dominant chez l'individu détermine(nt) ses tendances, ses faiblesses et conseille un style de vie, notamment un régime qui lui est bénéfique, en l'harmonisant avec l'univers. Dans l'Ayurveda, le corps humain présente 20 Guna (en devanāgarī : गुन : qualités). La chirurgie et les instruments chirurgicaux sont utilisés. La construction d'un métabolisme sain, le bon déroulement de la digestion et de l’excrétion apportent la vitalité. L’Ayurveda met également l’accent sur l'exercice, le yoga, la méditation et les massages.
Le concept de Panchakarma, du sanskrit Pancha : cinq et Karma : action (en devanāgarī : पन्छ्कर्म) est un des soins ayurvédiques dont l'objectif est de purifier le corps en provoquant l’élimination des éléments toxiques de l'organisme. Il comprend les méthodes suivantes :
Dans l’Ayurveda, il existe huit disciplines thérapeutiques, appelées Ashtanga (en devanāgarī : अश्ताग्) :
Pour la médecine ayurvédique il n’y a pas d’opposition entre les phénomènes somatiques et les phénomènes psychologiques. On trouve dans le Veda de l’Ayur des pratiques médicales, les conditions de la santé physique et psychique, les explications sur l’origine des maladies.
La liaison entre le corps et l’esprit, notion si différente de la dichotomie occidentale, est affirmée avec force dans le Charaka Samhita : "le corps se règle sur le psychisme et le psychisme sur le corps" (p. 42). Tout au long du cycle des réincarnations, l’être psychique demeure. Le corps grossier disparaît avec la mort. La vie est vue comme une sorte de continuum psychologique. Le karma affecte le corps subtil, ou l’individualité psychique c’est-à-dire le Soi-même. Au cours des différentes vies, les actions de l’homme laissent dans son psychisme des vasana (ou "parfumage"), qui déterminent les tendances innées de chaque individu. Dans la médecine ayurvédique, il existe une caractérologie basée sur la prédominance des trois principes vitaux : le "venteux", le "bileux", le "flegmatique". Pour l’Ayurveda, l’esprit a quatre principales fonctions :
Pour Gananath Obeyesekere le fonctionnement psychique est assez semblable dans l’Ayurveda à celui que décrivent les théories psychanalytiques.
La pathologie est considérée comme une perturbation de l’équilibre des différents éléments constitutifs de l’homme. En ce qui concerne les maladies mentales (unmada : la folie), il y a deux dosa spécifiques du psychisme (rajas et tamas). Le rajas représente le principe à l’origine des passions et des désirs. Le tamas représente l’ignorance et l’inertie. Les pathologies mentales sont expliquées comme le reste des pathologies par un déséquilibre des principes. On doit noter que dans l’Ayurveda classique, malgré la volonté de rationalité, on acceptait la possibilité de cas de possession.