Château d’Angers | |
---|---|
| |
| |
Période ou style | Médiéval |
Type | Forteresse |
Début construction | XIIIe siècle |
Fin construction | XVIe siècle |
Protection | classé Monument historique (1875) |
| |
Latitude Longitude | |
Pays | France |
Région historique | Anjou |
Région | Pays de la Loire |
Département | Maine-et-Loire |
Commune française | Angers |
modifier |
Le château d’Angers, aussi appelé château du roi René (René Ier de Naples) ou encore château des ducs d'Anjou, est situé dans la ville d’Angers dans le département de Maine-et-Loire en France.
La forteresse est édifiée sur un promontoire de schiste ardoisier qui domine la Maine. Le site fut occupé par l’Empire romain à cause de sa position défensive stratégique.
Le château d'Angers fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1875.
Il fut le troisième monument le plus visité en France pendant les Journées du patrimoine de 2009 (hors Paris).
L'emplacement du futur château d'Angers est stratégique. Il va se situer sur la flanc ouest de la colline de la Cité, le point le plus haut d'Angers, avec 47 mètres. L'altitude du château oscille entre 35 et 45 mètres. Elle domine la Maine, qui coule à une altitude de 20 mètres environs. La colline elle-même se compose de schiste ardoisier.
En 1997, lors de fouilles préventives, un cairn a été mis au jour à l'ouest de la cour, sous les vestiges de l'ancien château comtal. Construit aux alentours de -4500, le cairn se composait de 4, peut être 5, chambres funéraires. Il faisait environ 17 mètres de diamètre, et était entièrement construit en dalles de schistes. Par ailleurs, le façonnage de ces plaques laisse percevoir la maîtrise de l'exploitation ardoisière dès le néolithique.
Peu d'indices laissent à penser que le site fut ensuite occupé par la tribu gauloise des Andécaves. En revanche, il fut occupé par les gallo-romains, en même temps que s'implantait la ville de Juliomagus. Au début consacrée à l'habitat, les Romains vont construire à l'extrémité du promontoire une terrasse antique surplombant les bords de la Maine, dans laquelle ils intègrent un édifice, peut-être un temple.
À la fin du IIIe siècle, les migrations des peuples germaniques apportent un état d'insécurité croissant. Les habitants de la région se réfugient alors à Juliomagus, et entourent la cité d'une enceinte, haute de 10 à 12 mètres Une partie des remparts gallo-romains traversaient l'actuel château d'ouest en est. À son extrémité ouest, sous la galerie de l'Apocalypse, au niveau de la chapelle Saint-Laud, se trouvent les vestiges d'une tour de l'enceinte urbaine. On y trouvait également une porte, mentionnée comme la « porte de Chanzé », dont les vestiges se trouvent enterrés sous le remparement sud-ouest.
En 852, l'évêque d'Angers permet au comte d'Anjou de s'installer sur un terrain, « prèt de l'enceinte ». Cette position permet de surveiller la Maine à une époque où Angers était vulnérable aux raids normands. Cela ne les empêchera pas de s'emparer à plusieurs reprises de la ville. Dans le même temps, les Bretons effectuent des raids en Anjou et s'empare d'une partie du territoire angevin. C'est une fois la période de troubles et d'invasions terminée que les comtes d'Anjou vont alors édifier le premier château. Celui-ci ne subira jamais de siège, et sera très peu fortifié, car les comtes d'Anjou vont peu à peu soumettre le Poitou, le Maine, et enfin, la Normandie et l'Aquitaine. Le château est mentionné comme une aula et non comme un castrum. De ce fait, il sera constitué pour la plupart de bâtiments d'habitations. La Grande Salle, ou Aula a été construite à l'extrémité ouest du promontoire, probablement sur l'ancienne terrasse antique tandis qu'une cuisine prenait appui sur l'ancienne enceinte gallo-romaine. Une porte fortifiée a été dégagée en 1953 : massive (11 mètres sur 8), elle jouait sans doute le rôle de donjon.
Vers le XIIe siècle, le château passe sous le contrôle de la dynastie des Plantagenêts. En 1132, un incendie le dévaste. En reconstruisant, on double la Grande salle, coté Maine, de plusieurs appartements et on érige une porte. Enfin, on érige la chapelle Saint-Laud, à l'extérieur de l'enceinte romaine sur laquelle elle appuie sa façade nord. C'est une chapelle à nef unique, voutée en berceau brisé, ne présentant qu'une unique absidiole sur sa façade sud. Angers est alors au cœur de l'Empire Plantagenêt.
En 1204, suite aux batailles de Bouvines et de la Roche-aux-Moines, le roi de France Philippe Auguste confisque l'Anjou à Jean sans Terre, et réunit la province au domaine royal. Cela ramène alors les frontières royales plus près du Duché de Bretagne, qui ne cache pas son hostilité au Royaume de France. Les Bretons parviennent à prendre Angers en 1227 mais en sont rapidement chassés par les troupes de Louis IX, plus connu sous le nom de Saint Louis, qui entame dès lors la construction d'une forteresse royale. Pour la mener à bien, Louis IX fut obligé d'expulser les chanoines de Saint-Laud, ainsi qu'une partie des habitants de la ville, afin de pouvoir ériger une forteresse étendue sur 2,5 hectares. Près d'un quart de l'ancienne Cité est alors détruit pour permettre l'agrandissement de la forteresse. La construction du château prit une douzaine d'année (1230-1242). C'est l'acte de naissance de la forteresse telle qu'on la perçoit aujourd'hui: une enceinte de plus de 800 mètres de long, ponctuée de 17 tours tout les 10 mètres environ. Seul le flanc nord, abrupt, face à la Maine, ne fut jamais fortifié. Louis IX ne s'arrêta pas là, puisqu'il décida également d'englober la ville dans une enceinte urbaine.
L'Anjou sera alors laissé en apanage, et c'est Charles Ier qui en hérite. Il sera à l'origine de la dynastie capétienne d'Anjou. Cependant, appelé par le pape en Italie, Charles et ses prédécesseurs marqueront peu de leur empreinte le château, qui revient dans le giron royal en 1290. Angers perd alors son rôle politique, et les logis se dégradent.
L'Anjou devenu duché en 1360, une nouvelle dynastie, issue de la Maison de Valois, va prendre place à Angers. Louis Ier va commencer par rénover le logement du sénéchal, derrière la porte de la Ville, avant 1370, puis il réaménage la Grande salle, dans laquelle il perce de nouvelles fenêtres, plus larges, et où il installe une monumentale cheminée. Il va également construire une nouvelle cuisine, 4 fois plus grande que l'ancienne cuisine comtale qu'elle jouxte. Son successeur, Louis II, va ériger, vers 1410, le logis royal et la chapelle. Enfin, le roi René va adjoindre une galerie au logis royal, puis va bâtir le châtelet et une série de corps de logis dans les années 1450.
Durant les guerres de Religion, Henri III donna l’ordre de raser la place afin qu’elle ne tombe pas entre les mains des protestants. On commença à découronner les tours, mais les travaux furent interrompus. On décida alors d’établir à leurs sommets des terrasses d’artillerie.
En 1661, Louis XIV ordonna à d'Artagnan d'arrêter Nicolas Fouquet, surintendant des finances, que le roi soupçonnait d'avoir détourné 12 millions de livres au Trésor Royal (il en avait réellement détourné 8 millions). Après son arrestation au château de Nantes (actuel château des Ducs de Bretagne), Fouquet fut conduit au château d'Angers. Il y demeura qu'un court instant car le roi ordonna que Nicolas Fouquet soit incarcéré à la citadelle de la Bastille (pas celle de Paris ).
Au début de messidor an I (fin juin 1793), les Vendéens échouent à investir la place forte.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les bombardements alliés touchent un dépôt de munitions dont l’explosion endommage les remparts.
Le château abrite aujourd’hui la tapisserie de l’Apocalypse, célèbre tenture datant du Moyen Âge, relatant l’Apocalypse selon saint Jean ; tenture réalisée par le lissier royal Nicolas Bataille sur des dessins d’Hennequin de Bruges. La série de tapisseries ayant pour thème l'Apocalypse a été commandée en 1373 par Louis Ier d'Anjou. Elle a été achevée vers 1382.
Le château a été classé monument historique en 1875 et le pavillon dit du roi René, appelé aussi donjon, par arrêté du 20 août 1913.
Le château est géré par le Centre des monuments nationaux.
Le 10 janvier 2009, aux alentours de 16 h, un incendie a ravagé le Logis royal. Il serait dû à un dysfonctionnement d'un chauffage électrique. Grâce à la réactivité des employés, les précieuses tapisseries ont été mises à l'abri et aucune œuvre n'a été détruite. La toiture du bâtiment est en revanche partie en fumée. Les dégâts sont estimés à 2 millions d'euros. La ministre de la Culture, Christine Albanel, a déclaré que la reconstruction du bâtiment sinistré était envisagée pour le second trimestre 2009.