CoRoT (pour COnvection, ROtation et Transits planétaires) est un télescope spatial dédié à l'étude de la structure interne des étoiles et à la recherche d'exoplanètes. Lancé le 27 décembre 2006, CoRoT est le premier télescope en orbite destiné à la recherche de planètes extrasolaires. CoRoT devrait permettre de détecter la première planète extrasolaire tellurique.
Le projet de satellite CoRoT est né en 1994 parmi les ingénieurs et scientifiques du CNES. La mission du satellite est double : analyse des mouvements sismiques des étoiles, puissante technique d'accès à leur structure interne et recherche de planètes extra solaires. Ces deux missions seront menées simultanément, elles sont toutes deux basées sur la photométrie stellaire de très grande précision. Le projet de satellite CoRoT ayant été plusieurs fois menacé d'annulation ou de réduction des crédits, le deuxième objectif a été mis en avant afin d'assurer la promotion du projet auprès du grand public et des décideurs.
Le maître d'œuvre est le Centre national d'études spatiales (CNES) français finançant le projet à hauteur de 70 %, en coopération avec l'Agence spatiale européenne (ESA), l'Allemagne, l'Espagne, l'Autriche, la Belgique et le Brésil. Le budget total du projet est de 170 millions d'euros. Le constructeur du satellite est Alcatel Alenia Space (devenue depuis 2007 Thales Alenia Space) dans son Centre spatial de Cannes Mandelieu.
CoRoT a été lancé le 27 décembre 2006 à l'aide d'une fusée Soyouz 2.1.B du cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan.
Le 17 janvier 2007, la commande d'ouverture de l'obturateur a été envoyée, la nuit suivante les premières images d'étoiles ont été réalisées, celles dans la constellation de la Licorne.
Les résultats scientifiques de CoRoT sont tellement importants que les scientifiques de la mission et leurs partenaires ont constaté qu'un prolongement de la mission était nécessaire. Le prolongement fut décidé le 23 octobre 2009, la mission sera arrêtée le 31 mars 2013 (au lieu du 31 décembre 2009).
Corot sondera 120 000 étoiles dans l'épaisseur du disque de la Voie lactée. Ses deux objectifs scientifiques principaux sont donc :
L'astérosismologie est l'étude des modes de vibrations d'une étoile. Elle permet de sonder l'intérieur de l'astre et de déduire plus précisément des caractéristiques telles que la composition, le profil de rotation, la structure, la masse, la température interne. Développée depuis plusieurs années pour le soleil (elle prend alors le nom d'héliosismologie), elle a été appliquée à quelques étoiles qui ont pu être étudiées de ce point de vue depuis la Terre : système d'Alpha du Centaure, Procyon, Beta Virginis,... L'étude repose sur la détection et l'analyse spectrale des très faibles variations de luminosité des étoiles observées (ici de magnitude 6 à 9). Deux des quatre capteurs CCD y sont consacrés. Les périodes d'oscillations mesurées vont de quelques minutes à quelques heures.
Corot utilise une des méthodes de recherche des planètes extra solaires, le transit primaire. Le transit primaire est l'occultation d'une partie de la lumière d'une étoile lorsqu'un objet céleste, tel une planète, passe entre l'étoile et l'observateur. Sa détection est rendue possible par la sensibilité de deux des quatre détecteurs CCD de la caméra à de très faibles variations de la lumière. Corot devrait être capable de détecter des baisses de luminosité de l'ordre de 1/10 000. Les scientifiques espèrent ainsi découvrir environ 150 planètes par cette méthode.
La méthode du transit primaire permet à CoRoT de déceler des exoplanètes d'une masse comparable à deux fois celle de la Terre. Le prolongement de la mission devrait permettre de détecter un nombre plus élevé d'exoplanètes et de découvrir peut-être un nouveau type de planètes telluriques : les Super-terres chaudes.
Du fait de la durée maximale de 6 mois d'observation de chaque champ d'étoiles, seules des planètes très proches de leur étoile (encore plus que la distance séparant Mercure du Soleil) et donc n'étant pas situées dans la zone habitable pourront être détectées. Contrairement à Corot, le télescope spatial Kepler de la National Aeronautics and Space Administration (NASA) a la capacité de détecter des planètes de taille terrestre situées plus loin de leur étoile.